Lyon vu d’avion © P. Laplace
Lyon vu d’avion © P. Laplace

Auvergne-Rhône-Alpes : 65% des habitants s'entassent sur 11% du territoire

L'Insee publie ce mardi 8 septembre une enquête sur la concentration de la population dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. La répartition y est très inégalitaire, les habitants se retrouvant entassés dans les plus grosses villes sur des surfaces restreintes.

11% du territoire de la région Auvergne-Rhône-Alpes. C'est la superficie restreinte sur laquelle s'entassent les deux tiers des habitants de la région d'après une étude de l'Insee. Le territoire connaît une grande disparité en termes de concentration de la population donc, mais également en termes de concentration des emplois, d'attractivité et de vieillissement de la population. Explications.

Des communes "denses" qui captent 11% des habitants et 40% des emplois

Pour l'institut des statistiques, plus la population est nombreuse est concentrée, plus la commune est dite "dense" avec une moyenne de 2500 habitants au km² dans la région. Sans surprise, ces communes denses se situent dans les grandes agglomérations et leurs banlieues, indique l'Insee. Or, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, les communes "denses" sont peu nombreuses : il n'y en a que 86. A lui seul, le département du Rhône en compte déjà 37 parmi lesquelles la métropole de Lyon bien sûr, mais aussi Meyzieu ou Irigny. Ces 86 communes concentrent l'essentiel des emplois de la région (40% d'après les chiffres de l'Insee) et un tiers des habitants, sur une superficie qui représente 1,4% du territoire régional. Les communes de densité moindre sont au nombre de 529 et regroupent tout de même 34,4% des habitants et 36% des emplois, sur 10% de la surface régionale d'après les statistiques de l'Insee. Ce sont donc plus de 65% des habitants et plus de 76% des emplois qui se retrouvent concentrés sur 11,5% du territoire. Si habiter dans une de ces communes denses facilite l'accès à l'emploi, les habitants pâtissent aussi de la forte concentration de population et de véhicules, le prix à payer étant des pics de pollution fréquents, des artères, magasins et transports en commun bondés, des bouchons, une mixité sociale rare et un envol certain des prix de l'immobilier.

Les communes de densité intermédiaire, le lot de consolation

De fait, ce sont les communes de densité intermédiaire (avec une moyenne de 5270 habitants) qui attirent désormais la population. Entre 2006 et 2016, c'est là que la croissance de la population y a été la plus marquée, avec +0,9% par an en moyenne, contre +0,6% dans les communes denses. De nombreuses personnes se retrouvent donc à habiter dans ces communes de densité intermédiaire, où le coût de la vie est moins élevé, mais à travailler dans les communes les plus denses qui concentrent l'essentiel des emplois. Avec pour conséquence négatives des trajets domicile-travail qui s'allongent considérablement.

Qu'en est-il du reste de la région ?

Les 3415 communes restantes (soit près de 85% des communes de la région) se répartissent le dernier tiers des habitants (34,8%) qui s'étale sur 88,5% du territoire restant. Loin de l'entassement des grosses villes comme Lyon, ceux-là ont de l'espace. Un espace quelque peu désertique cependant, car ces habitants n'ont accès qu'à 23,7% des emplois de la région... Ces communes perdent les jeunes adultes, souvent contraints de rejoindre une commune dense pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi. Sur ces territoire, un tiers des habitants a entre 50 et 70 ans, contre un quart au niveau régional. Résultat : des communes vieillissantes qui peinent à attirer les jeunes actifs. Parmi ces communes se distinguent les communes très peu denses avec une moyenne de 230 habitants, maximum 1870 habitants. Celles-ci se situent en grande majorité au sud et à l'ouest de la région, dans l'Allier, le Puy-de-Dôme, la Drôme, le Cantal ou la Haute-Loire.

 

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