Basilic de Fourvière © Tim Douet
Photo d’illustration. (Basilicque de Fourvière) © Tim Douet

Affaire Louis Ribes à Lyon : les témoignages affluent contre l'ancien prêtre

Une cinquantaine de témoignages sur les agissements pédo-criminels du prêtre Louis Ribes, aujourd'hui décédé, ont été recueillis par les diocèses de Lyon, Saint-Étienne et Grenoble-Vienne depuis un mois.

Depuis la mi-janvier, le diocèse de Lyon se trouve face à une nouvelle affaire de pédo-criminalité dans l'Église. Le père Louis Ribes, prêtre artiste décédé en 1994, est accusé d'agressions sexuelles sur mineurs, commises dans les années 1960-1970. Un mois après la révélation de ces faits, aujourd'hui prescrits, le diocèse apporte quelques réponses sur ces agissements et rappelle sa volonté de faire la vérité.

Une cinquantaine de victimes

Les cellules d'écoute mises en place et les rencontres organisées dans les communautés "particulièrement concernées par les agissement de Louis Ribes" ont permis de recueillir à ce jour 48 témoignages. Ceux-ci concernent des faits ayant eu lieu dans le diocèse de Lyon, mais également ceux de Saint-Étienne et Grenoble-Vienne où avait aussi exercé le prêtre originaire de la Loire. "Au cours de ces réunions, certaines victimes ont pu parler pour la première fois. D’autres se sont signalées par la suite. C’est ainsi que nos diocèses ont recueilli à ce jour 48 témoignages dont 18 à Saint-Etienne, 19 à Lyon et 11 à Grenoble-Vienne. Il faut noter par ailleurs qu’un collectif de victimes de Louis Ribes a vu le jour et organise également des rencontres", indique un communiqué des trois diocèses en date du 9 février.

Que faire des oeuvres du prêtre ?

Comme annoncé au moment de la révélation des faits, les oeuvres de Louis Ribes, appartenant aux diocèses, ont été décrochées. "Une seule, monumentale, n'a pas pu encore être déposée. Elle est provisoirement recouverte. Elles sont stockées dans des locaux diocésains non accessibles au public, et clairement identifiées comme étant l'oeuvre d'une personne pédo-criminelle, et ne devant pas être exposées, par respect pour ceux qui ont été agressés". En effet, parmi les vitraux, fresques, peintures réalisées par le prêtre, "certaines oeuvres ont été inspirées par des enfants qu’il faisait poser nu pour les peindre", avait confirmé Mgr de Germay, archevêque de Lyon, en janvier.

Louis Ribes avait également peint de nombreux vitraux dans les églises de la région. Les maires des communes concernées ont été informés des faits reprochés au prêtre par un courrier du diocèse de Lyon. En tant que propriétaires des églises, c'est aux villes que revient la charge de prendre une décision concernant ces vitraux. Enfin, un livre sur les prêtres artistes dans lequel Louis Ribes était évoqué, édité en septembre 2020, a été retiré des points de vente diocésains.

Des croquis d'enfants brûlés

Enfin, les diocèses rapportent que des photos et croquis d'enfants réalisés par Louis Ribes ont été brûlés à sa mort. Une information qui interroge quant aux éventuelles connaissances par un entourage proche de ses agissement. "Nous avons appris le 28 janvier dernier que des croquis et photos d'enfants ont été trouvés à sa mort, en 1994, dans son appartement au séminaire des aînés de Vienne-Estressin puis brûlés par un prêtre et une personne laïque, comme cela a été signalé à la justice. Par ailleurs, il peut exister des photos, peintures et croquis qui relèvent de la responsabilité de leurs propriétaires privés".

Une lacune dans le partage d'informations

Aujourd'hui, les diocèses s'interrogent sur l'absence de témoignage avant 2015. "Il y a des interrogations sur le fait que les abus commis par Louis Ribes aient pu si longtemps rester sous silence dans les familles, dans les séminaires ou les paroisses, et que la parole des quelques personnes qui se sont exprimées n’a pas été prise en compte", exposent les trois diocèses. Si un premier signalement avait été fait en 2016 auprès du diocèse de Grenoble par la fille d'une victime, il a fallu attendre un témoignage recueilli à Lyon en juillet 2021, puis un autre à Saint-Étienne en janvier 2022 pour arriver à la révélation des faits. "Tout cela a mis en lumière la nécessité de mieux nous coordonner et nous organiser pour signaler les faits et répondre aux demandes des victimes. Une cellule de coordination interdiocésaine a donc été créée. Certains manquements en termes d’archivage ou de transmission des informations à la hiérarchie ont été identifiés et des solutions ont été mises en place afin d’améliorer le recueil et le suivi des témoignages des personnes victimes", concluent les responsable des diocèses concernés.


Contacts 

Collectif de victimes de Louis Ribes : affaire.ribes@protonmail.com

Contacts diocésains pour les personnes victimes :
Grenoble-Vienne : 07 68 77 29 60 ou cellule.ecoute@diocese-grenoble-vienne.fr
Lyon : signalement@lyon.catholique.fr
Saint-Etienne : 04 77 59 30 66 ou accueil.victimes@diocèse-saintetienne.fr.

France Victimes : 01 41 83 42 17.

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