Université Lyon 1

Admission post-bac : 87 000 bacheliers sur la touche en septembre ?

A Lyon comme partout en France, les places en université sont chères. Au niveau national, ils sont toujours 87.000 bacheliers à ne pas avoir d'affectation à deux mois de la rentrée. En cause, une forte augmentation de la demande que le système d'admission post-bac a bien du mal à gérer.

Samedi dernier, la troisième vague de réponse sur Admission Post-Bac (APB) a octroyé quelques 30.000 places en université aux futurs étudiants. Problème, ils étaient 127.000 à en demander une. Au total, ce sont donc près de 87.000 bacheliers qui se retrouvent sur la touche. Un engorgement provoqué par l'explosion des demandes de places en études supérieures. En effet, avec 47.000 inscrits de plus que l'année dernière, 2017 bat tous les records. La gestion bancale de cette affluence met en évidence les problèmes du système d'admission post-bac, ainsi que le manque de prévoyance de l'administration. Contactés, aucun des syndicats, universités ou institutions publiques n'a pu nous communiquer des chiffres pour Lyon, ou sa région.

"L'équivalent de l'université Claude Bernard en plus, chaque année"

"Cela fait des années qu'on dit que le système est au bout du rouleau" s'agace Khaled Bouabdallah, s’exprimant en tant que vice-président de la Conférence des Présidents d'Université (CPU). “Chaque année, on a 30 à 40.000 étudiants de plus sur les listes, c'est l'équivalent de toute l'université Claude Bernard à Lyon. Sans aucun moyen supplémentaire" regrette le président de l’université de Lyon. Pour lui, l'administration a attendu que la situation se bloque pour réagir. C'est aussi l'avis de Tom, qui a eu son bac avec mention bien cette année et qui ne sait toujours pas où il sera à la rentrée. "J'ai eu 16 de moyenne toute l'année, mon bac avec mention et j'ai été refusé partout où j'ai postulé" explique le jeune homme avant d'ajouter "J'imagine que le problème n'est pas apparu comme par magie cette année, il y aurait dû avoir des mesures prises en amont". Pourtant, le site APB avait bien tenté de mettre en place des établissements "Pastille verte". Ces derniers devaient garantir une place à tous ceux qui s'y inscrivaient. Pourtant, même ceux-là ont croulé sous les demandes. "J'avais postulé en droit et en psycho dans des pastilles vertes. Même là, on m'a dit non" s'offusque Anaëlle, qui a eu son bac au lycée Lumière (Lyon 8e) cette année et est toujours sur liste d'attente.

"On se sent oubliés. Partout, on nous dit d'attendre"

Des situations absurdes à première vue, mais qui pourtant sont récurrentes. Car en France, les universités n'ont pas le droit de faire de sélection à l'entrée. Alors, quand la demande est supérieure au nombre de places disponible, les inscrits sont tout simplement tirés au sort. Ceux qui se voient opposer un refus, ainsi que ceux qui sont sur liste d'attente ne peuvent que candidater aux quelques 200.000 places non pourvues mises en ligne ce mardi, principalement dans les langues. Des formations qui ne correspondent pas toujours aux ambitions des élèves. "On m'a proposé une licence LEA (Langues Etrangères Appliquées) en allemand-chinois. Je voulais faire du management et de la gestion" déplore Tom. "On se sent vraiment oubliés. Partout où j'ai appelé, on m'a juste dit d'attendre" soupire le jeune homme. A contrecœur, l'ex-lycéen a indiqué que s'il n'est pas pris là où il le souhaite, il passera l'année à faire des petits boulots avant de retenter d'être intégré l'année prochaine. Il se lancera donc pour un temps sur le marché du travail, avec Anaëlle qui a prévu de faire la même chose. Pour pallier à ces problèmes structurels, une série de réunions ont été organisées à partir de ce lundi. Syndicats étudiants, recteurs, présidents d'université et parents d'élèves se rencontrent depuis le début de la semaine pour trouver une solution. Pour l'heure, l'exécutif a d'ores et déjà suggéré la mise en place de prérequis à l'université. Concrètement, ces dernières pourraient exiger des compétences particulières à l'entrée de certaines filières. Si la CPU soutient la mise en place de ces prérequis, les syndicats étudiants craignent une "sélection déguisée" et souhaiteraient plutôt mettre l'accent sur l'orientation, et l'accompagnement au lycée.

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