Samedi 20 novembre, des habitants de la Croix-Rousse ont ouvert un squat place Chardonnet (1e) pour loger de jeunes migrants qui dorment dans la rue. Photo : Marie Allenou

À la Croix-Rousse, des habitants ouvrent un squat pour loger de jeunes migrants

Depuis le milieu de l'été, des dizaines de jeunes migrants, qui se disent mineurs, vivent dans des tentes à Lyon. Des habitants du quartier ont ouvert un squat place Chardonnet dans le 1er arrondissement pour les sortir de la rue.

Entre 30 et 40 jeunes migrants, en recours devant le juge pour être reconnus mineurs, dorment à la rue à Lyon. La plupart d'entre eux ont établi un campement dans les jardins de la Montée de la grande côte (1e). Face à cette situation, des parents d'élèves et habitants du quartier se sont organisés. Après une aide matérielle et humaine pendant plusieurs semaines, ils ont ouvert un squat samedi 20 novembre, place Chardonnet (1e) à Lyon. Ils ont pour soutien le collectif soutiens/migrants de la Croix-Rousse, le collectif du collège Maurice Scève et la Coordination urgence migrants.

Ces habitants espèrent pouvoir mettre à l'abri une trentaine de ces jeunes, dans trois appartements, inhabités, qui appartiennent aux Hospices civils de Lyon. Sur la façade, et sur la place, des banderoles ont été disposées. "Mineurs isolés en danger : prise en charge sans délais", indiquent les draps blancs affichés aux fenêtres. Placardées sur les portes d'entrées, des photos, preuves d'occupation de plus de 48h, nécessaires pour éviter l'expulsion. "Nous, habitant.e.s du quartier, sommes révoltés par cette situation qui n’a malheureusement plus rien d’exceptionnel", dénoncent-ils dans un communiqué.

Le lieu devrait porter le nom de Gemma Failla, une figure du quartier. Décédée mi-novembre, elle était particulièrement engagée dans les réseaux de solidarité de la Croix-Rousse.

"Pas une solution"

Si les habitants du quartier se réjouissent de pouvoir loger ces jeunes, avec la venue de l'hiver, ils ne s'en satisfont pas. "Le squat n'est pas une solution pour des mineurs isolés mais face à l'inaction des pouvoirs publics, c'est la moins mauvaise que nous ayons trouvé", regrettent-ils.

Les habitants du quartier mobilisés demandent à la Métropole de Lyon, qui est en charge les mineurs isolés, d'assurer un hébergement et un suivi. Ces jeunes ne sont pas actuellement pas pris en charge car à l'issue d'une évaluation de quelques jours, à leur arrivée à Lyon, ils ont été estimés majeurs par la Métropole. Dans la Métropole de Lyon, on observe qu'après un recours devant le juge des enfants, plus de 80% sont reconnus majeurs.

Renaud Payre, adjoint en charge du Logement à la Métropole de Lyon, a indiqué à que la procédure d'évaluation de la minorité doit faire l'objet d'une évaluation, et d'une refonte suivant les résultats de cette évaluation. Concernant la prise en charge de ces mineurs, il met en avant une initiative de la Métropole, : "la Station". Ce lieu de 52 places accueille des jeunes migrants en recours, non-reconnus mineurs, dans la même situation de ceux qui dorment actuellement à la rue. "Aucune autre collectivité en France n'a fait ce genre de structure, avec uniquement un financement métropolitain. Nous avons consacré 600 000 euros à la Station", détaille-t-il. S'il aimerait développer un autre lieu de ce genre, en lien avec la préfecture, le projet n'est pas encore abouti. Il appelle l'État à s'engager sur ce sujet.

Lyon Capitale a consacré plusieurs articles au sujet des jeunes migrants isolés à Lyon :

Métropole de Lyon : ni majeurs, ni mineurs, la galère des jeunes migrants en recours

Au squat de la Croix-Rousse à Lyon, les jeunes migrants sont toujours dans l'incertitude

Lyon Croix-Rousse : le tribunal laisse 14 mois aux habitants du squat du Chemineur pour partir

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