Greenpeace et les centrales nucléaires: 10 ans d’intrusions

Ce lundi 15 juillet, 29 militants de Greenpeace ont réussi à s’introduire dans la centrale nucléaire du Tricastin. Un happening qui est loin d’être une première. Sur les dix dernières années, c’est la cinquième fois que les membres de l’organisation parviennent à déjouer la sécurité des installations nucléaires françaises.

15 juillet 2013 : 29 militants au Tricastin

Ils étaient 29 militants de Greenpeace, pour la plupart d'origine étrangère, à franchir ce lundi 15 juillet les grillages de la centrale du Tricastin. A l'aide de simples échelles, précise EDF. Vers 5 heures du matin, ils ont déployé deux banderoles au niveau des réacteurs 1 et 3, avec les slogans : "Tricastin : accident nucléaire" et "François Hollande : président de la catastrophe ?" Un peu plus tôt, l'organisation avait diffusé le même message sur la façade des bâtiments, à l'aide d'un vidéoprojecteur.

Certains des activistes qui veulent pointer les défaillances des systèmes de sécurité se sont encordés avec du matériel d'escalade aux structures métalliques près des cuves des réacteurs, où les banderoles ont été déployées. D’après les autorités, tous sont restés en dehors des zones sensibles.

2 mai 2012 : un parapente sur le Bugey

En plein entre-deux tours de l'élection présidentielle française, un militant allemand de l'organisation Greenpeace réussit à atterrir sur le toit de la centrale du Bugey, située à une vingtaine de kilomètres de Lyon. Se jouant de l'interdiction de survol, il parvient à installer un fumigène sur le toit de l'un des réacteurs, avant d'être immédiatement arrêté.

Si l'organisation a jugé que ce happening démontrait la vulnérabilité des installations face à un accident ou une attaque provenant du ciel, les autorités ont elles jugé que leur rapidité d'intervention avait démontré la sécurité du site. L'homme a été condamné à six mois de prison avec sursis pour "survol volontaire d'un aéronef au-dessus d'un site interdit".

5 décembre 2011 : ils s’infiltrent et se cachent à Cruas

Neuf mois après l'accident nucléaire de Fukushima, l'organisation décide de frapper fort en s'introduisant simultanément dans les centrales nucléaires de Nogent-sur-Seine, Cruas, Chinon, Cadarache et du Blayais. Si l'opération a échoué dans les trois derniers sites, neuf activistes, six femmes et trois hommes, âgés de 22 à 60 ans, ont franchi trois enceintes de sécurité "en à peine 15 minutes", précise l'organisation.

En parallèle, deux militants ont réussi à se faire enfermer dans le périmètre de sécurité de la centrale de Cruas pendant près de 14 heures. Avant même de se faire repérer par la sécurité, les deux hommes avaient publié sur Internet une vidéo de leurs pérégrinations.

27 mars 2007 : 12 militants grimpeurs à Belleville

En pleine campagne présidentielle, douze militants de Greenpeace se sont introduits dans la centrale de Belleville-sur-Loire et sont partis à l'assaut d'une des deux tours de refroidissement du site. Solidement arrimés, il ont peint des slogans hostiles à l'EPR, le réacteur de troisième génération en construction à Flamanville. Une construction que les activistes jugeaient avoir été décidée "sans véritable débat démocratique".

3 décembre 2003 : des éoliennes devant la centrale de Penly

45 militants de Greenpeace réussissent à pénétrer dans la centrale nucléaire de Penly, sur la côte de la Manche. L'action de l'organisation écologiste, qui a duré près de quatre heures, visait à protester contre le projet d'installation sur le site du réacteur européen à eau sous pression (EPR).

Pour cette opération, Greenpeace avait réuni quelque soixante militants écologistes de l'Europe entière. Une quinzaine d'entre eux avaient pris position sur la plage devant la centrale nucléaire, au pied d'une dizaine de répliques d'éoliennes d'une hauteur de quatre mètres. Certains militants ont réussi à monter sur le bâtiment du réacteur et sur des cheminées de la centrale.

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