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Le pôle métropolitain est né, adieu la métropole ?

Un nouvel échelon territorial verra le jour l'été prochain entre Lyon, Bourgoin-Jallieu, Vienne et Saint-Étienne. Choix par défaut, strate supplémentaire parmi le millefeuille administratif local ou préfiguration de la future métropole ? Droite et gauche se déchirent depuis une semaine sur le sujet. Le pôle métroplitain n'en a pas moins été adopté lundi soir 21 novembre en conseil communautaire.

Les uns se félicitent, les autres se désolent. Le pôle métropolitain a été adopté lundi 21 novembre en conseil communautaire à une très grande majorité de voix. Une nouvelle entité territoriale décentralisée qui associe quatre territoires urbains : la communauté urbaine de Lyon et les trois communautés d'agglomération de Saint-Étienne-Métropole, du pays Viennois et du nord-Isère (CAPI). Sachant que Saint-Étienne et le pays viennois en ont déjà adopté le principe. La communauté d'agglomération du nord-isère délibérera le 13 décembre prochain. Officiellement, le pôle métropolitain devrait voir le jour "l'été prochain" a estimé Gérard Collomb.

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Quel sera le visage de ce nouvel échelon administratif ? Composé de 140 communes (voir carte), il s'étendra sur 1 600 km2, comptera près de 2 millions d'habitants, dont 33% des foyers de Rhône-Alpes. Un territoire très urbanisé avec une forte densité de population (1 250 habitants au kilomètre carré, contre 135 en Rhône-Alpes). Et néanmoins, 50% d'espaces verts, naturels ou agricoles.

De la coopération, pas de la contrainte

Quel sera l'intérêt de ce nouvel échelon administratif ? La loi l'encourage, celle de la réforme des collectivités territoriales votée le 16 décembre dernier, ce qui explique que vingt projets de même nature émergent actuellement en France. Un seul projet de métropole voit le jour à Nice (la loi prévoyait les deux). Le Grand-Lyon a fait le choix du premier afin d'étendre son territoire d'influence. Le but étant officiellement de "ne pas développer la concurrence, mais plutôt la coopération entre les territoires" a estimé hier soir le stéphanois d'origine, patron de la fédération socialiste du Rhône, Jacky Darne. Gérard Collomb a pour projet de faire du pôle métropolitain "un territoire de projets". La différence essentielle avec la métropole étant la suivante : le pôle métropolitain ne prévoit pas de continuité territoriale, il ne dispose pas non plus de budget propre et seuls les projets coopératifs peuvent y être développés. Les territoires qu'il englobe ne peuvent pas être contraints. Il encourage seulement la coopération entre eux.

Buffet pointe l'absence de l'Est lyonnais

@ Robin Favier

@ Robin Favier

La droite a voté contre ce projet lundi soir au Grand-Lyon (18 voix contre, 5 abstentions essentiellement parmi les centristes). François-Noël Buffet, patron du groupe UMP, s'en est expliqué. Il voit dans ce Pôle métropolitain un choix par défaut. Gérard Collomb l'aurait fait selon lui "afin de ne pas heurter les maires du Grand-Lyon soucieux de savoir s'ils vont conserver leurs compétences". L'absence de continuité territoriale et de compétences supplémentaires dévolues au Pôle constituent selon lui un "rétro pédalage puissant" de la part de Gérard Collomb. "Pourquoi ne pas avoir attendu quelques mois de plus, expliqué aux élus que le conseil général et la région auraient pu ainsi nous céder des compétences au contraire via l'Etat ? Nous voilà à cheval entre la communauté de communes et la région urbaine lyonnaise", Aucun intérêt selon le sénateur maire d'Oullins qui aurait préféré le statut de métropole. François-Noël Buffet regrette en particulier que "tout l'Est lyonnais et l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry" n'appartiennent pas au périmètre du pôle. Il redoute in fine la création d'un échelon supplémentaire parmi le "millefeuille administratif" local.

Interrogé par Lyon Capitale sur le degré d'intégration désiré dans ce pôle, Gérard Collomb a expliqué lundi, lors d'une conférence de presse : "Si vous avez une grande ville et plusieurs petites autour, personne ne conteste le statut de métropole à la plus grande. Mais je me voyais mal, demain, proposer aux Stéphanois de rejoindre la métropole lyonnaise. C'est une coopération (…)". Ceci étant, le président du Grand-Lyon se félicite d'avoir "enclenché une dynamique" et espère peut être un jour atteindre la continuité territoriale tant souhaitée par tous au départ. Il explique : "La communauté de communes de l'Est lyonnais ne pourra pas rester longtemps à l'écart, je ne vois pas l'aéroport commun à tous ces territoires rester en dehors de ce mouvement".

Collomb président jusqu'en 2014

Quant à la gouvernance du futur pôle métropolitain, elle prévoit une présidence tournante, dirigée par Gérard Collomb jusqu'en 2014, puis par le président de Saint-Étienne métropole et ainsi de suite. Le siège du futur pôle métropolitain sera installé à Givors, à la maison des fleuves, au sud de Lyon, dans la commune située au centre des quatre entités composant le pôle. Un bureau formé des quatre présidents et une assemblée composée de 64 sièges dirigera le futur pôle, dont 31 sièges seront attribués au Grand-Lyon, 15 à Saint-Étienne, 9 à la CAPI et à Vienne Agglo avec un budget de fonctionnement de 730 000 euros "au départ", ainsi que des crédits débloqués ponctuellement, en fonction des projets de coopération. "7 fonctionnaires tout au plus seront dévolus à ce pôle" précise Gérard Collomb.

Les élus siégeant à l'assemblée métropolitaine seront désignés au troisième degré (élus issus des communautés d'agglomération et du Grand Lyon, issus eux-même des communes du Pôle). On évoque dans un premier temps des projets de coopération culturelle (Jazz à Vienne déployé dans le Grand-Lyon et des crédits du Grand-Lyon allant à la Biennale du design de Saint-Étienne). Le financement des projets se fera à hauteur du nombre de siège dévolus à chaque membre, soit 48% du coût des projets du pôle métropolitain financés demain par le Grand-Lyon.

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