Migrants : “Il ne faut pas faire de psychose” selon Michel Delpuech

Après l’accueil, hier soir à Villeurbanne, de 51 migrants venus de Calais, le préfet de Rhône-Alpes est revenu plus longuement sur le dispositif d’accueil mis en place.

"Nous avons accueilli 51 migrants venus de Calais, car la situation là-bas a provoqué de nombreux drames et dérives", a entamé Michel Delpuech en conférence de presse. Depuis la récente augmentation du nombre de migrants dans la ville du Nord, le Gouvernement a répondu à cette situation en proposant aux personnes qui acceptent de s'éloigner de Calais de traiter leur dossier dans d'autres villes et de leur aménager des lieux d’hébergement dans des conditions décentes.

Les 51 personnes qui sont arrivées mardi à Villeurbanne s'inscrivent dans cette démarche. Le choix de ces 51 personnes a été fait sur la base du volontariat de groupes cohérents. Le choix s'est aussi porté sur le fait qu'ils soient demandeurs d'asile et isolés. Parmi eux, on dénombre une seule femme pour 50 hommes.

"Il y a 41 Soudanais, un Éthiopien, deux Érythréens et sept autres personnes originaires d'Afrique dont la nationalité n'est pas encore connue", a indiqué le préfet de région. Leurs situations personnelles sont relativement homogènes, selon Michel Delpuech : "Ce sont des personnes très jeunes, entre 20 et 30 ans. Ils sont sans famille et seuls."

“Toutes les personnes accueillies séjournent de façon légale sur le territoire national”

Le choix de Villeurbanne s'est fait par souci de fluidité, a expliqué le préfet : "Ils ont été installés à Villeurbanne, car c'est là-bas que se trouve le centre de transit France-Réfugiés. Cela permet un premier accueil facile, car il y a une fluidité vers les Cada [centres d'accueil pour demandeurs d'asile]."

À l'inverse, leurs situations juridiques sont différentes. "Toutes les personnes accueillies séjournent de façon légale sur le territoire national", a assuré Michel Delpuech. Trois sont des réfugiés qui bénéficient d'une carte de résidence de 10 ans, neuf ont un récépissé de demande d'asile qui prouve que leur dossier est en cours de traitement et 39 ont une autorisation provisoire de séjour.

“Les personnes qui n’ont pas vocation à bénéficier du statut d’asile vont être reconduites dans leur pays d’origine”

Désormais, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) va étudier leur dossier dans les conditions de la Convention de Genève de 1951. En cas de refus, "les personnes qui n'ont pas vocation à bénéficier du statut d'asile vont être reconduites dans leur pays d'origine selon les règles de l'Offi [Office français de l'immigration et de l'intégration], comme je le leur ai signalé hier", a indiqué le préfet.

Aujourd'hui, le préfet n'a pas exclu de recevoir "une nouvelle cohorte" de migrants, mais assure que la région et le département du Rhône sont en mesure de répondre à la demande. Avec 6 800 places en Rhône-Alpes, dont 2 000 dans le Rhône et 491 places disponibles, les centres d’accueil ne sont pas saturés.

"Depuis une loi d'août 2015, l'État a demandé de raccourcir le délai de traitement des dossiers, qui était de 18 à 24 mois auparavant", a expliqué le préfet, ce qui va permettre d'éviter les situations qui traînent en longueur.

En 2015, la région devrait recevoir entre 6 000 et 6 200 demandes d'asile, contre 5 182 en 2014, 7 154 en 2013 ou encore 8 253 en 2004. Une situation qui n'a donc rien d'inquiétant. "On n'est pas dans un rythme et dans des volumes qui sont ingérables. Il ne faut pas faire de psychose sur un nombre de demandes incontrôlables", a conclu le préfet.

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