DataGalaxy : la start-up lyonnaise qui va simplifier le big data

Dans cette ère du big data, les entreprises emmagasinent des données numériques à profusion, quitte à construire des châteaux de cartes titanesques prêts à les ensevelir au moindre coup de vent. La start-up lyonnaise DataGalaxy développe un panel d'outils pour simplifier le big data et redonner de la valeur aux données.

"Aujourd'hui, le data scientist (NDLR : celui qui gère les données dans une entreprise) est comme un chimiste dans un laboratoire où aucun ingrédient n'est étiqueté. Il peut essayer de faire des formules au hasard avec ses flacons, mais cela risque le plus souvent de ne rien donner, ou pire, lui exploser au visage. Notre solution permet de trier, étiqueter, valoriser les données, et permettre à tous ceux qui interviennent dessus de mieux travailler ensemble", au prix de quelques concessions, c'est ainsi que Sébastien Thomas vulgarise DataGalaxy, "première plateforme agile de cartographie des données".

Cofondée avec Lazhar Sellami en 2015, l'entreprise puise ses racines dans la crispation et les soirées gâchées par leur travail sur le big data. Lazhar Sellami se souvient : "Nous étions dans deux entreprises différentes, et nous avons fait une mission ensemble sur des bases de données. Le travail n'était pas simple, il y avait des problèmes de synchronisation entre nos fichiers. Parfois il fallait tout recommencer à cause d'une erreur". Rapidement, une question s'est posée pour ces deux compagnons de galère numérique : "Comment des personnes qui s’entendent aussi bien que nous peuvent avoir autant de problèmes pour communiquer, travailler, et collaborer efficacement sur les données". Pour y répondre, DataGalaxy est né, tel un Slack dans l'univers en friche du big data, mais pas seulement.

Trier, maîtriser

Au-delà de l'aspect collaboratif, c'est bien les fonctions de tri et de maîtrise des données que souhaitent mettre en avant les deux entrepreneurs. Selon eux, leur plateforme permettrait de diminuer les temps de recherche et d'analyse des données de 40 à 50 %. Du temps gagné, mais aussi plus de revenus pour les entreprises qui peuvent exploiter tout le potentiel de leurs données quand aujourd'hui elles n'en utilisent que 14 % (selon une étude Databerg2016). "Nous valoriserons la connaissance des données, la quantité ne fait pas tout, il faut savoir ce qu'on peut faire d'elles. Beaucoup d'entreprises ont emmagasiné sans traiter, nettoyer ou trier leurs données et cela peut se retourner contre elles. Des nouvelles problématiques arrivent, on ne peut pas sécuriser ni maîtriser ce qu'on ne connaît pas" avertit Lazhar Sellami. Le couperet pourrait alors tomber sur ces sociétés qui ne prendraient pas soin de mieux comprendre et "étiqueter" précisément leurs données : "Le volume est exponentiel au point qu'il devient ingérable. Si rien n'est fait, l'entreprise risque de mourir".

Aider les chercheurs d'or de la donnée

Pour tenter de convaincre leurs futurs clients, DataGalaxy a opté pour un tarif d'entrée à partir de 5 000 euros, somme relativement basse dans son secteur. Les Lyonnais ont déjà signé avec "un acteur historique de l’énergie, ainsi qu'un autre dans les assurances". La start-up pense désormais à l'étape d'après, avec le développement d'une intelligence artificielle "pour aider l'humain" rassure Lazhar Sellami, qui voit cette IA comme une ressource supplémentaire mieux travailler, plus qu'une menace pour les emplois. Une première levée de fonds auprès de l'entourage proche vient de s'achever pour un montant de 200 000 euros. DataGalaxy espère lever deux millions en 2018 pour industrialiser et lancer l'exploration du marché international. Avec le big data, les entreprises ont cru qu'elles étaient assises sur une montagne d'or, oubliant l'étape la plus importante : la prospection pour trouver les pépites. Durant les premières ruées vers l'or, ceux qui se sont le plus enrichis étaient vendeurs de pelles, seaux et tamis. En optant pour la fourniture d'outils, DataGalaxy pourrait bien avoir misé sur le bon filon.

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