Synthétique : la pelouse de demain

Avec l’émergence des terrains synthétiques en Europe, la question de l’utilisation de ces pelouses artificielles se pose, y compris à Lyon (Article paru dans le magazine Lyon Capitale de janvier 2011).

L’été dernier, Nancy et Lorient, en France, ont franchi le pas. Et brisé un tabou. Au stade Marcel-Picot et au Moustoir, les rencontres sont désormais intégralement disputées sur une pelouse non naturelle. De quoi attiser les critiques, nombreuses dans le monde du ballon rond. A Lyon, ce n’est pas encore le cas. Du moins pour le stade de Gerland. Cependant, les marchés concernant les terrains synthétiques augmentent considérablement chaque année, notamment pour les pelouses de clubs amateurs. Pierre Tavernier, président de Parcs et Sports, confie qu’"aujourd’hui, 85 à 90 % des nouveaux terrains sont synthétiques."

L’OL n’a pas échappé à la règle et début novembre, une troisième pelouse non-naturelle a été inaugurée à la plaine des jeux de Gerland, lieu d’entraînement et de compétition des équipes de jeunes de l’Olympique Lyonnais. Fabrice Blès-Gagnaire, responsable des services généraux du club de football lyonnais justifie cette décision : "C’est un choix technique pour la formation et la pré-formation. L’hiver, on peut utiliser ces terrains en toutes circonstances, plusieurs fois par jour." L’équipe professionnelle dirigée par Claude Puel s’était d’ailleurs entraînée sur ces gazons avant de se déplacer à Lorient et Nancy.

Avantages économiques, sportifs, environnementaux

Le véritable essor de cette surface non-naturelle s’explique pour plusieurs raisons. "Economique tout d’abord. Ces terrains ne demandent que très peu d’entretien tout au long de l’année. Sportif ensuite. Le synthétique peut être utilisé douze heures par jour, été comme hiver. Et environnemental enfin. Un terrain, c’est environ 20 000 pneus recyclés. Pas besoin d’engrais, ni de pesticides pour la pelouse", explique Thomas Schneider, directeur des Ventes chez FielfTurf Tarkett, leader mondial des revêtements de sols et des surfaces, la société qui a équipé les terrains de la plaine des jeux de Gerland. Pour la majorité des formations amateurs, ce choix de surface s’impose "naturellement". Les professionnels, eux, se laissent peu à peu séduire.

Lacombe : "Pas ma tasse de thé"

Ce revêtement non-naturel essuie toutefois une pluie de critiques, par bon nombre de techniciens. "Ce n’est pas ma tasse de thé, ça me fait tout bizarre", glisse spontanément Bernard Lacombe, très attaché à la qualité des gazons. "Après je comprends tout à fait que pour certains clubs, pour des municipalités, ce choix s’impose. Mais pour l’OL, c’est bien pour les terrains d’entraînements, mais pas pour les matchs", ajoute l’homme aux 128 buts sous le maillot rouge et bleu. Malgré l’avènement des pelouses synthétiques en France, le stade de Gerland risque, du moins pour quelques années encore, de voir se perpétuer le traditionnel défilé des tracteurs et autres véhicules d’entretien.

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