Trottinette Lime place Bellecour

Trottinettes électriques : Lyon va faire payer les opérateurs

La ville de Lyon a annoncé que les opérateurs de trottinettes allaient devoir payer une taxe pour occuper l'espace public. Une délibération sera votée en mai prochain lors du conseil municipal.

Lors de l'adoption, ce lundi d'une charte de bonne conduite pour les opérateurs de location de trottinettes en libre service, Jean-Yves Sécheresse, l'adjoint en charge, de la sécurité et de la voirie à la ville de Lyon a assuré qu'une taxe allait être mise en place pour l'occupation du domaine public. Pour le moment, le montant de cette taxe n'a pas été fixé par la municipalité. À Paris, la municipalité a choisi de prendre une taxe similaire d'un montant de 50€ par trottinette. Si la taxe lyonnaise était d'un même montant, elle rapporterait 150 000 euros par ans à la municipalité puisque près de 3000 trottinettes sont actuellement en service entre Rhône et Saône.

Un décret pour interdire le stationnement sur les trottoirs

Jean-Yves Sécheresse a par ailleurs annoncé qu'un décret va prochainement être pris par Gérard Collomb pour interdire le stationnement des trottinettes sur les trottoirs. Malgré cet acte administratif, il sera tout de même difficile de sanctionner les usagers qui gareront leur deux roues sur ces zones interdites. Aujourd'hui, la ville a déjà ramassé plus de 130 trottinettes gênantes. La législation actuelle ne permet pas de sanctionner le service. La ville les récupère au titre des objets trouvés et les rend aux plateformes qui les demandent. Par ailleurs, les sapeurs-pompiers de la ville de Lyon ont récupéré récemment une trentaine de trottinettes dans le Rhône et la Saône, a affirmé M.Sécheresse. Enfin, la ville réfléchit à transformer des places de parking en points de stationnements pour les véhicules en libre service (scooter, vélos, trottinettes). La municipalité aura besoin de l'accord de la métropole pour mettre en place ce type d'aménagement.

Une charte qui n’engage à rien

Concernant la charte, celle-ci n'aura qu'une valeur provisoire et n'engagera pas légalement les plateformes de location de trottinette. Actuellement, la réglementation locale dispose seulement que “la circulation à trottinette (avec ou sans moteur) est interdite sur les voies du tramway ainsi que dans les cimetières”.

Cette délibération adoptée ce lundi aura plutôt la fonction d'une liste de bonnes pratiques. On y trouve la limitation de la vitesse des véhicules à 25 km/h, l'autorisation de circuler sur les pistes cyclables et sur la chaussée, l'engagement des opérateurs à mettre en place un système de bridage des trottinettes selon le secteur, l'incitation aux utilisateurs de porter un casque et un gilet réfléchissant, équiper les trottinettes de feu, de double freinage et d'avertisseurs sonores. Enfin en signant la charte les opérateurs s'engagent à enlever les trottinettes gênantes, à recycler les trottinettes cassées, à retirer les trottinettes la nuit, à ne pas laisser stationner les deux-roues place Bellecour, place des Jacobins, place de la République, place de la Comédie, place des Terreaux, place du Change, place Saint-Jean et dans les parcs et squares fermés la nuit, et à organiser la récolte des trottinettes le soir avec des véhicules électriques à partir du 1er janvier 2020 dans le cadre de la mise en place de la Zone à faibles émissions (ZFE).

L'opposition a voté cette charte tout en demandant plus de contrôle de la part de la municipalité, notamment sur les trottinettes mal garées et sur les usagers qui circulent sur les trottoirs. “La non-catégorisation de ces engins dans le Code de la route ne doit pas justifier l'inaction des collectivités”, a assuré Denis Broliquier, le maire du 2e arrondissement. “Est-ce que parce que certains utilisateurs ont des comportements déviants, il faut sanctionner tous les utilisateurs ? Est-ce que parce que certains utilisateurs sont des goujats, il faut obliger tous les utilisateurs à stationner leurs trottinettes à quelques centaines de mètres de chez eux”, a questionné Pierre Bérat (LR). “Parfois il y a du bon à poser des limites, même aux entreprises privées. Il y a des vertus à la régulation. J'espère que vous utiliserez ça sur l’encadrement des loyers ou sur la maîtrise du foncier”, a, de son côté, ironisé Nathalie Perrin-Gilbert, la maire du 1er arrondissement.

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