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Royal : "Je gagne les primaires face à tous les autres candidats"

Dans le livre « Petits Meurtres entre camarades », dont Rue89 publie les bonnes feuilles, la socialiste continue de croire en sa force.

Manuel Valls, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg ou encore Gérard Collomb, les outsiders - déclarés ou non - aux primaires socialistes de 2011 ne manquent déjà pas. Mais la compétition se jouera véritablement entre les quatre ténors du parti : François Hollande, Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry. Leurs quatre visages s'affichent en couverture du livre de David Revault d'Allonnes, journaliste chargé du PS à Libération : "Petits Meurtres entre camarades" (Robert Laffont). Cette "enquête secrète au cœur du PS", qui paraît ce jeudi à la veille du début de l'université d'été socialiste à La Rochelle, nous plonge habilement dans la compétition qu'ils n'ont cessé de se livrer depuis l'avènement de Martine Aubry à la tête du parti.

Rue89 publie en exclusivité les bonnes feuilles sur les ambitions de Ségolène Royal. Pourquoi elle, qui apparaît la moins bien placée du quator dans le dernier sondage publié par Le Nouvel Observateur ? Parce que si son entourage s'est réduit à peau de chagrin, si elle tente depuis quelque temps de se montrer moins prompte à engager une nouvelle bataille avec cet "appareil du parti" qu'elle abhorre encore et toujours, elle n'a évidemment pas renoncé à concourir à la course vers l'Elysée.

"A son renoncement présidentiel, Ségolène Royal pose de multiples conditions. […] Avec des “si”, Ségolène Royal s'expédierait elle-même vers 2012…", écrit l'auteur. Ces « si », les voici :

"Si on ne peut pas aborder tous les sujets, si je pense que le projet est ingagnable, notamment avec les questions de sécurité sur lesquelles le PS a toujours été un peu mal à l'aise, ou s'il est totalement déconnecté de la réalité, je prendrai sans doute mes responsabilités. S'il y a refus de discuter, si on m'explique qu'on n'a rien à se dire, et que le meilleur gagne, là, je serai candidate aux primaires. Si la règle du jeu est pipée, si ça se transforme en système verrouillé, à ce moment-là, je prendrai les militants et les citoyens à témoin".

Et le mode de désignation choisi lui sied à ravir : des primaires, ouvertes non pas aux seuls adhérents socialistes, mais à tous les sympathisants de gauche qui le souhaitent. Ségolène Royal continue de croire en son pouvoir de galvaniser les foules au-delà du PS stricto sensu. "Les sondages en l'absence de campagne n'ont aucun sens", expose-t-elle à David Revault d'Allonnes. Et d'asséner : "Je pense que je gagne les primaires face à tous les autres candidats".

"Si le PS se rassemble autour de moi"

Aurait-elle subitement découvert les vertus du collectif ? Ségolène Royal, ces jours-ci, n'en finit plus de s'effacer devant ses petits camarades. Elle a commencé le 30 mai, sur France 5, où elle a juré qu'elle préférait "faire le sacrifice d'une ambition personnelle et voir gagner la gauche, que le contraire". Un mois plus tard, le 1er juillet, elle a récidivé sur BFM, laissant planer le doute quant à sa candidature aux primaires : "Je ne sais pas encore. J'en discuterai avec les autres".

Le choix de partir à la présidentielle deviendrait-il un sport d'équipe, voire une convention collective ? L'ancienne finaliste de l'élection de 2007 semble s'y être en tout cas convertie, avec la ferveur des

néophytes : "Je ne serai pas candidate contre Martine Aubry ou Dominique Strauss-Kahn. S'il y a un conflit, c'est ingagnable". Ségolène Royal va même jusqu'à totalement évacuer l'hypothèse d'un duel contre sa meilleure rivale, et d'un match retour du congrès de Reims : "Je ne serai pas candidate contre Martine Aubry si elle décide de l'être. J'apporterai tout mon soutien. Et inversement, je ferai pour le mieux si le PS se rassemble autour de moi".

Poignant. Probant ? A l'en croire, la guerre des dames, si vivace il y a quelques semaines encore, ne serait plus qu'un souvenir. La preuve : Ségolène Royal revoit même Martine Aubry, pour de longs tête-à-tête. […] Martine Aubry, on s'en doute, n'est pas devenue fan de Ségolène Royal. Mais elle tient à lui témoigner le respect minimal. Avant tout pour éviter que celle-ci n'en fasse une fois de plus qu'à sa tête. Son lieutenant François Lamy décrypte : "Elles se voient régulièrement, elles s'appellent… Martine stabilise la relation".

Manière d'inscrire un tant soit peu l'ex-candidate dans le cadre socialiste. De lui faire accepter le principe et la règle de la compétition interne. Et d'éviter qu'elle ne parte à l'aventure seule, en dehors du parti. "La primaire est un piège pour Ségolène, poursuit Lamy. Si elle est battue, elle ne pourra se permettre d'y aller en dehors…"

La primaire, les deux femmes, bien sûr, en ont parlé. De femme à femme. "Qu'est-ce que c'est que ce pacte avec Dominique ?", s'est inquiétée Ségolène Royal. Vives dénégations de la première secrétaire : "Il n'y a pas de pacte ! On n'a rien signé. C'est juste de la cohérence politique". Face à Aubry, Royal, pour sa part, a savamment laissé planer le suspense : "Moi, je n'ai rien décidé. Je ne sais pas si je serai candidate. Ce qui ne veut pas dire que je ne serai pas candidate…"

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