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Qui sont les vrais perdants des municipales ?

Ils ou elles entament une traversée du désert voire une pré-retraite. Ce sont des maires sortants-sortis (David, Sturla, Demontès). Des challengers pour qui cette défaite peut être celle de trop (Havard, Hamelin) ou qui ont vu leur image s'écorner durant la campagne (le PS local, les écolos).

Martine David

Battue (39,95%) par Gilles Gascon (UMP) à Saint-Priest

A la faveur d'une triangulaire, on imaginait Martine David sauver sa peau à Saint-Priest. Mais l'effondrement de Sandrine Ligout (FN, passée de 22% à 14% en huit jours) et le mauvais report de voix des écologistes sur elle ont entrainé le basculement de cette ville pourtant ancrée à gauche. L'élue perd ainsi son mandat de maire après avoir perdu en 2007 celui de députée. La fin de sa carrière politique ?

Jérôme Sturla

Battu (37,61%) par Laurence Fautra (UMP) à Décines-Charpieu

Le miracle n'a pas eu lieu. Après un premier tour calamiteux, le maire PS pouvait espérer revenir du monde des morts à la faveur d'un entre-deux tours où ses adversaires ont donné l'impression de venir à sa rescousse. Il a finalement été emporté : une partie de l'électorat de Sandy Sagnard a voté utile au second tour, c'est-à-dire Laurence Fautra (UMP). C'était la première fois que Jérôme Sturla se présentait en tête de liste aux municipales. L'élu va sans doute se rabattre sur la Métropole et au Sytral, faute de mieux.

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La fédération PS du Rhône

Les divisions de la gauche coûtent la victoire à Rillieux et Décines

À 300 voix près à Bron, c'était le naufrage. L'UMP Yann Compan n'a pas réussi à profiter des divisions de la gauche qui ont affaibli la maire PS sortante Annie Guillemot. Le second tour des municipales a donc "juste" été catastrophique pour la fédération socialiste du Rhône. La candidature dissidente de Jean-Christophe Darne à Rillieux-la-Pape a coûté la commune et trois sièges communautaires au PS. Même situation à Décines-Charpieu où Farida Boudaoud et Jérôme Sturla n'ont pu s'entendre et ainsi ouvert un boulevard à l'UMP. Dimanche soir, Jean-Christophe Darne, dissident socialiste et fils de Jacky Darne, l'ancien premier secrétaire départemental du PS, regrettait que les instances socialistes n'aient pu ramener le calme dans toutes ses communes en se coupant de la base militante au profit des élus sortants.

Émeline Baume et les écolos

Après un score honorable au 1er tour mais qui ne leur a permis de s'imposer en arbitre face à Gérard Collomb, les écolos ont vécu un entre-deux tours catastrophique. Ils ont brusqué leurs militants en signant une alliance que certains comme Philippe Meirieu ont jugé "contre-nature" avec Gérard Collomb. Ils ont endossé le mauvais rôle dans le 1er arrondissement de Lyon en allant défier, au nom de la liste de rassemblement, Nathalie Perrin-Gilbert. Émeline Baume a accepté, à contre-coeur, ce rôle dans lequel elle n'a pas brillé (31,35%). Dimanche soir, Étienne Tête fulminait, en plus d'être discuté en interne : "l'accord n'a pas été respecté. Nous n'avons que trois élus au lieu des quatre prévus. J'ai fait confiance à Gérard Collomb, je n'aurai pas dû", pestait-t-il. Moins servis qu'en 2008 (trois conseillers municipaux contre huit), les écolos sont même au bord de l'implosion.

Demontès ()

Christiane Demontès

Battue (39,68%) par Nathalie Frier (DVD) à Saint-Fons

La sénatrice socialiste a perdu la commune de Saint-Fons qu'elle n'aura gérée qu'un mandat. Sa défaite illustre aussi le désamour et la déception des classes populaires vis-à-vis du PS. Beaucoup de cadres lyonnais lorgnaient déjà gourmandise sur son poste au Sénat. Affaiblie par sa défaite, elle pourrait avoir du mal à décrocher de nouveau l'investiture de son parti.

Les têtes de liste société civile de Gérard Collomb

Odile Belinga devait être une caution de gauche pour Gérard Collomb dans le 1er arrondissement avec son passé de présidente de la Ligue des Droits de l'Homme. Elle a été balayée par Nathalie Perrin-Gilbert dès le premier tour et a dû s'effacer derrière l'écolo Émeline Baume au second. Elle ne sera pas élue ni à la Ville ni au Grand Lyon. C'est tout le contraire d'Elvire Servien dont les débuts en politique n'ont pourtant pas été couronnés de succès. Gérard Collomb comptait sur cette personnalité du monde de la médecine pour atténuer la défaite dans le 6e. Après des débuts catastrophiques, elle n'a pas su redressé la barre et le 6e est tombé, à droite, dès le premier tour.

Michel Havard

Battu (42,62%) par Thomas Rudigoz (centre/PS) dans le 5e

À défaut de battre le sénateur-maire PS de Lyon, il briguait la mairie du 5e arrondissement pour s'en faire un tremplin pour 2020. Comme Gérard Collomb avec le 9e en 1995, il voulait faire de l'arrondissement le laboratoire de sa méthode. La présence du FN au second tour et la dynamique Rudigoz l'ont contraint à rester pendant encore six ans ce leader sans terre. Il recule même entre les législatives de 2012, déjà perdues, et le second tour des municipales. Une situation qui l'affaiblit considérablement à Lyon comme au Grand Lyon. Surtout qu'à l'UMP, hors de Lyon, les cadres du parti ont noté que la vague bleue avait sévi partout sauf dans la ville-centre.

Emmanuel Hamelin

Battu (37,47%) par David Kimelfeld (PS) dans le 4e

De tous les cadres de l'UMP, il est celui dont le terrain est le plus aride pour la droite. Mais pourra-t-il se relever de cette nouvelle défaite ? Jusqu'à présent, il a toujours su rebondir. Sa dernière victoire remonte aux législatives de 2002. Durant la campagne, il en rigolait : "avant, Collomb était un candidat un peu loser". Il fait moins bien qu'en 2008 où il avait été un des rares UMP à surnager dans la déroute Perben. Cette année, il n'a pas fait mieux que ses camarades têtes de liste dans les autres arrondissements, alors qu'une triangulaire au second tour avec le PS et le Front de Gauche lui donnait l'opportunité qu'il avait attendue durant toute la campagne.

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