PS : conquérir l'Ouest sans perdre l'Est

Le PS s'élance dans les cantonales avec un leitmotiv : nationaliser et politiser le scrutin pour affaiblir l'image consensuelle de Michel Mercier, le président sortant. Mais pour l'heure, la gauche n'avance aucun challenger.

Sarkozifier Mercier. C'est l'opération menée par le PS lors de ces cantonales. Objectif : écorner l'image de Michel Mercier, l'insubmersible président du conseil général. Cet impératif a été rappelé lors d'une conférence de presse organisée par le PS ce vendredi. "La nature de notre adversaire a changé, assure Jean-Christophe Vincent, secrétaire fédéral en charge des élections. On est passé d'une président consensuel à un des principaux ministres de Nicolas Sarkozy. C'est le représentant de Nicolas Sarkozy dans le Rhône".

Politiser et nationaliser le scrutin constitue en effet la seule chance pour la gauche de l'emporter face à un adversaire qui a toujours gagné depuis qu'il est à la tête de l'institution, en 1990. "On ressent chez les électeurs l'envie d'en découdre avec Sarkozy", confirme Jean-Louis Ubaud, conseiller général à Oullins. Cet argument n'est pas seulement audible par les électeurs : la réforme des collectivités, initiée par le gouvernement, mécontente aussi les petits maires. Voilà qui génère, selon le PS, des ralliements.

Sauver le soldat Odette

Pour faire basculer la majorité départementale, la gauche devra ravir au moins un canton. Hormis le 8e lyonnais que guigne Thierry Philip, le PS convoite aussi des sièges à l'Ouest. Les socialistes labourent le terrain patiemment. Semant quelques élus : c'est ainsi que Florence Perrin a été bien positionnée sur la liste de Jean-Jack Queyranne aux régionales, devenant conseillère régionale. Espérant ainsi renforcer sa position. Elle en aura bien besoin : à Vaugneray, elle défie Georges Barriol qui l'avait terrassée avec 63% des voix en 2004. Mais la socialiste progresse à chaque scrutin... Autre bataille à observer : à l'Arbresle, le maire socialiste Pierre-Jean Zannettacci affronte le sortant centriste François Baraduc.

Tout l'enjeu pour le PS est de conquérir l'Ouest sans perdre l'Est. Or Odette Garbrecht à Meyzieu est menacée. Elle avait été élue en 2004 à la faveur d'une triangulaire associant le FN. Son challenger, le maire UMP de la commune, Michel Forrissier, dépolitise fort logiquement le scrutin, se lançant dans la campagne "indépendamment des étiquettes politiques". Il veut "défendre les politiques municipales" quand l'élue sortante appuie selon lui "les projets de son parti". "Il est cadre de l'UMP, il est derrière Meunier dans ses positions parfois extrêmes", rétorque Jean-Christophe Vincent. Les résultats de ce canton dépendront pour beaucoup de la présence ou non du FN au second tour. Or le risque de triangulaire est plus réduit, depuis que le seuil minimal permettant de se maintenir est passé à 12,5% des inscrits, contre 10% précédemment.

Quid du musée des Confluences ?

Le parti socialiste n'a pas encore présenté son programme. Tout juste sait-on que le musée des Confluences ne sera pas remis en cause. "L'agglomération lyonnais mérite un grand musée", soutient Jean-Louis Ubaud qui exprime toutefois de "grandes réserves" sur la façon dont le dossier a été mené. "On infléchira le projet", poursuit-il. "On sera responsable", promet toutefois Jacky Darne, premier secrétaire fédéral. Difficile de faire plus vague... Les socialistes s'engagent aussi à soutenir plus ardemment le Tronçon ouest du périphérique, appuyé par Gérard Collomb. "Son accouchement serait un peu difficile avec quelqu'un comme Mercier", affirme Jean-Louis Ubaud.

Un vote des militants après le 2nd tour

Sans programme pour l'instant, le PS est aussi sans leader. Ce sont les militants qui trancheront, au lendemain du second tour. La tenue de cette consultation sera décidée après le 1er tour, au vu des résultats. Si droite et gauche parviennent à une égalité parfaite, c'est la doyenne, Jacqueline Vottero qui sera promue. Si la score est ric-rac, le PS devra se tourner sur sa droite, espérant rallier des élus centristes. Et dans ce cas, l'option Bernard Chaverot (divers gauche, élu à St-Laurent-de-Chamousset) devient crédible.

Au final, la situation est ainsi trop brumeuse pour désigner dès maintenant le leader socialiste. C'est du reste ce qu'Annie Guillemot et Thierry Philip ont convenu lors de leur rencontre de décembre. Cette ligne attentiste a été imposée par Jacky Darne, alors que Jean-Christophe Vincent plaidait pour une clarification avant le scrutin. Il est vrai qu'avant d'être président du conseil général, Thierry Philip ou Bernard Chaverot doivent être élus conseiller général...

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