Elisa Martin : "Une logique d'arrangement avec le système libéral"

Officiellement investi pour être tête de liste du Front de Gauche, la conseillère régionale regrette que Jean-Jack Queyranne et son exécutif n'aient pas dépassé le "social-libéralisme", aidant par exemple les grandes entreprises sans garantie sociale.

"C'est un bilan de gauche mais d'une gauche dont on voit les limites. Elle reste dans une logique d'arrangement avec le système libéral. Les socialistes sont dans l'illusion qu'on pourrait faire les poches du capitalisme dans son dos.

En positif, je retiens le développement et la modernisation des TER. Attention cependant, à cause de cette politique, à ne pas favoriser l'étalement urbain : il faut rapprocher les logiques de déplacements et celles d'habitat. J'approuve aussi les investissements consentis dans les lycées, en particulier les lycées populaires. Je regrette toutefois les aides en faveur de l'enseignement privé : 15 millions d'euros ont été dépensés pour les investissements des lycées privés. La loi ne nous y obligeait pas.

Dans ce bilan, je vois cependant trois difficultés. La première, c'est que la direction du conseil régional ne prend pas en compte la situation d'urgence sociale liée à la crise. Nous avons dû mener une grande bataille, avec le PCF, pour que les lignes 'emploi et formation' soient augmentées dans le budget. Pendant six ans, la Région a soutenu de grandes entreprises, comme St-Microelectronics, Center Park ou la filliale d'Alcatel sans avoir de garanties sur les créations d'emploi, l'utilité sociale de la production ou l'assurance que l'environnement sera préservé. Cet argent public dépensé ne va pas dans le sens de l'intérêt général.

Enfin je veux parler d'aménagement du territoire. La Région devrait imposer des orientations fortes, par exemple sur le respect de la loi SRU (ndlr : obligeant les communes à construire des logements sociaux). Pourquoi ne pas soutenir des intercommunalités qui entreprennent la remunicipalisation des services de l'eau ? On est dans les limites du social-libéralisme, dans la volonté d'amortir les effets du capitalisme. C'est une illusion"

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