Fouziya Bouzerda

Bouzerda : "le centre à Lyon, c'est Collomb"

Au lendemain de son ralliement à Gérard Collomb, Fouziya Bouzerda se livre sur les raisons qui la poussent à quitter l'opposition. La conseillère municipale centriste justifie son départ par une dérive à droite de l'UDI dans son alliance avec l'UMP. Pour elle, aujourd'hui, le meilleur candidat centriste n'est autre que le socialiste Gérard Collomb.

Comment avez-vous décidé de quitter l'opposition pour rejoindre Gérard Collomb ?

Jeudi dernier, l'UDI a organisé une grande réunion avec l'ensemble des partis membres pour faire émerger les revendications des uns et des autres. J'ai pu voir qui faisait réellement partie de l'UDI : Denis Broliquier, Fabienne Lévy mais aussi des gens du Mouvement pour la France comme Bénédicte Louis. Je leur ai expliqué que je ne participerai à une liste UDI/UMP en l'état actuel du rassemblement. L'équipe réunie ne me convenait pas. J'ai donc arrêté de participer aux négociations. L'accord aurait fait des centristes les vassaux de l'UMP alors que j'aurais préféré une liste indépendante. Je suis restée braquée sur ma position d'être candidate dans le 3e malgré les propositions meilleures qui m'ont été faites dans le 8e ou le 9e. Je ne voulais pas faire du nomadisme politique. En échange d'un poste de conseillère d'arrondissement et d'un siège à la métropole, je ne pouvais tout avaler : une nouvelle équipe dont j'ignorais encore la composition , un nouvel arrondissement.

La présence des millonistes au sein de l'UDI n'est pas nouvelle. Denis Broliquier est un membre fondateur de l'UDI, vous ne pouviez l'ignorer ?

Je n'ai pas de problème particulier avec Denis Broliquier mais je ne souhaite pas travailler pendant six ans dans le même groupe que lui. Le cas Amaury Nardone n'était pas réglé et Bénédicte Louis apparaissait. La dynamique n'était pas au rassemblement.

Pourquoi vous tournez-vous vers Gérard Collomb dont vous avez critiqué la politique pendant six ans ?

Lors des deux derniers conseils municipaux, j'ai eu du mal à porter mes interventions. Je trouvais la critique artificielle. Je ne renie rien de ce que j'ai écrit. J'ai beaucoup travaillé avec Christophe Geourjon mais la dynamique n'est pas là. Nous ne construisons rien. Je ne suis ni de gauche ni de droite, je n'ai pas voté pour Hollande ou pour Sarkozy. Localement, les réponses sont plus pragmatiques. Gérard Collomb ne mène pas une politique de gauche. Le centre est trop affaibli pour monter sa propre liste et l'UMP place le curseur trop à droite. Gérard Collomb porte la dynamique du centre et j'en suis désolé pour le courant politique que nous étions censés représenter. J'en arrivais à soutenir l'insoutenable en conseil municipal.

Lors de la séance de décembre, vous l'avez pourtant attaqué sur la gestion de la SACVL ?

Je l'ai critiqué mais si vous regardez mes premières interventions sur le sujet il y a quelques années vous verrez que les solutions que nous préconisions, Gérard Collomb les a mises en place. Je ne ne pouvais pas continuer à le critiquer et à rester dans un groupe qui n'avait pas de dynamique. À Lyon, le centre et l'action, c'est Gérard Collomb qui les portent le mieux. Je ne voulais pas passer six ans à me travestir.

Il y a une dizaine de jours, vous étiez très critique à l'égard du comité de soutiens de Gérard Collomb, vous évoquiez des conflits d'intérêts, des membres choquants. En serez-vous ?

Je ne pense pas avoir besoin d'en faire partie. J'ai effectivement estimé que la première mouture, les 20 premiers noms, n'était pas excellente. Les annonces suivantes ont montré que tout le monde le soutient et notamment tous les centristes.

Qu'avez-vous négocié avec Gérard Collomb ?

Nous nous sommes vus mercredi à son initiative mais nous n'avons pas parlé de postes. Je demande simplement à rester dans le 3e et à pouvoir siéger dans un groupe centriste. Je ne suis pas partie pour des questions de mandats. Mon ralliement ne peut pas être perçu comme un trahison dans la mesure où je pense qu'à l'UDI personne n'a été surpris.

Vous refusiez de siéger dans le même groupe que les millonistes et l'UMP. Demain vous ferez liste commune avec des personnalités de gauche ou d'extrême-gauche. Vous sentirez-vous plus à votre place ?

J'ai cru comprendre que les communistes montaient leur propre liste. Les centristes seront chez Gérard Collomb, d'autres Modem suivront le mouvement. Tous les centristes seront avec lui dans les semaines à venir. Le maire de Lyon est dans une démarche positive, une logique de recentrage. Il était déjà bien au centre donc la configuration est idéale. Je veux être dans le centre constructif.

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