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Mercier : “Nous n’avons pas à avoir peur de la réforme”

Contre toute attente, l’ex-président centriste du conseil général a validé ce midi la stratégie du nouveau gouvernement qui vise à supprimer les conseils départementaux en 2021. Récit.

On ne s'y attendait pas, d'autant moins que la présidente Danielle Chuzeville avait exprimé son inquiétude en milieu de semaine. Mais ce midi, en séance publique, l'ancien ministre de la Justice est allé dans le sens du nouveau Premier ministre, accusant toutefois Manuel Valls de vouloir supprimer la clause de compétence générale après l'avoir rétablie en 2012. Celle-ci accorde aux collectivités une capacité d’intervention générale, les protégeant des empiétements de l’État et des autres collectivités. "Une supercherie, selon Mercier. [Les collectivités] ont le droit de, mais elles n'en ont pas les moyens." La gauche de gouvernement ne pouvait pas faire autrement selon lui.

“Je dis chiche plutôt qu’autre chose”

Sur la fin des conseils départementaux à l'horizon 2021, mesure annoncée par Manuel Valls ce mardi devant l'Assemblée nationale, Michel Mercier ne s'est pas offusqué, bien au contraire. "La déclaration du nouveau Premier ministre n'est pas quelque chose de nouveau", a relativisé le premier vice-président du conseil général. "C'est une idée récurrente. Ce qui est plus nouveau, c'est la date de mise en œuvre. Nous devons être prêts à toute éventualité, mais nous n'avons pas à avoir peur de la réforme", a-t-il dit devant les conseillers généraux du Rhône réunis. La loi de 2010 prévoyait déjà selon lui la fusion des régions. "Que Valls reprenne cette idée ne doit pas nous déranger. Moi, je dis chiche plutôt qu'autre chose. Une réforme a plus de chances d'aboutir si elle est portée par le plus grand nombre", a-t-il rappelé.

Mercier ne lâchera pas les Maisons du Rhône

Pour autant, comme Danielle Chuzeville, Michel Mercier s'inquiète de la récupération des compétences sociales du département : bénéficiaires du RSA, de la protection maternelle et infantile (PMI) notamment. Les handicapés, les personnes âgées également... "Les publics les plus pauvres du département, un public que personne ne nous a discuté jusqu'à présent", regrette-t-il.

"Nous allons négocier", affirme-t-il. Et on connaît ses talents en la matière, notamment auprès de Gérard Collomb. Sa position de centriste, au cœur de l'échiquier politique local, a toujours favorisé ses affaires jusqu'à présent.

"Si les conseils départementaux sont finis, ce n'est pas une catastrophe nationale, mais il ne faut pas perdre ces publics. On doit se préparer à la réforme et rester ferme sur la façon d'agir vis-à-vis de la population. Ce qu'on a inventé dans le Rhône, les Maisons du Rhône, elles resteront demain",a terminé Michel Mercier ce vendredi. Mieux, "on doit tout faire pour les renforcer", a-t-il dit.

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