Sans arme, ni haine, ni violence, Jean-Paul Rouve

Un film de gangster 70's de plus qui tire son épingle du jeu, malgré un Rouve en légère surchauffe.

Sans Arme,
ni Haine,
ni Violence ***
De Jean-Paul Rouve
Avec Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche, Alice Taglioni...
Comédie. France. 1h28.

Vincent, reporter, réussit à approcher Albert Spaggiari, l'auteur du casse du siècle, en cavale en Amérique du Sud. Il découvre alors un être qui n'a rien à voir avec le grand banditisme, un loser accro à la gloire, vantard plein d'humour et de contradictions mais qui reste traqué par la police française.

Après le Gang des postiches,
les frères Papet, et en attendant Mesrine, le cinéma français poursuit son exploration dévote de l'âge d'or de la piraterie urbaine. Cette époque où les bandits avaient le sens de l'honneur, des costumes en tergal, des perruques et dévalisaient les banques sous le regard mou de la soldatesque giscardienne. Pour un peu on serait nostalgique, maintenant que les pirates, non contents de dévaliser les banques, travaillent aussi pour elles. Dans Sans Arme, ni Haine, ni Violence, Rouve s'attaque avec bienveillance à Albert Spaggiari, probablement le plus singulier de tous ces bandits : non violent, midinette, alaindelonophile et surtout très bonhomme en dépit d'un penchant certain pour l'OAS. Spaggiari c'est l'homme du casse du siècle. Un petit photographe de Nice qui décide un jour de dévaliser la... Société Générale (tiens, tiens) en passant par les égouts, avant de s'échapper par la fenêtre du juge d'instruction. Rouve nous le montre en cavale au soleil, poursuivi par les ardeurs d'un journaliste de Paris Match auxquelles Spaggiari, obsédé par la célébrité, ne peut résister. Si la réalisation et les dialogues de Rouve sont plutôt habiles, on regrette, malgré l'amour sincère qu'il semble lui porter, que l'acteur-réalisateur bouffe un peu son personnage : singeries, perruques, le fantasque Spaggiari vire parfois à la caricature pour disparaître derrière les sketchs de l'ex-Robin des bois. Mais là où Rouve réussit son pari, c'est quand il instille dans le film une touche de mélancolie. Celle qui tourmente un peu le journaliste raté (et pour cause...) joué par Gilles Lellouche, remarquable en pull jacquard et en moustache. Mais aussi Spaggiari et sa femme (Alice Taglioni, touchante en fausse "femme trophée" dévouée) finalement plus malheureux qu'on ne le croit dans cette cavale pas si dorée.

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