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Qui sera le prochain directeur du théâtre de la Croix-Rousse ?

La réponse devrait être donnée dans les jours qui viennent, histoire de régler ce problème quelque peu épineux avant l'ouverture du dossier événementiel le plus important de l'année à Lyon, la Fête des Lumières.

Après le décès de Philippe Faure cet été, la question s'est assez rapidement posée. Qui pour prendre la succession du comédien et metteur en scène lyonnais, à la tête du théâtre de la Croix-Rousse ? Les candidatures ne se sont pas faites attendre. Envoyées directement à la mairie de Lyon, propriétaire des lieux, elles ont pour la plupart également été transmises, en copie, à l'équipe du théâtre qui gèrait seule, depuis la rentrée, le bon fonctionnement de l'institution. "C'était gentil de la part de tous les candidats de nous informer de leurs intentions, disait-on dans les bureaux croix-roussiens, mais nous, on n'a pas notre mot à dire, c'est la mairie qui décide."

Et à la mairie, justement, on tenait à ce que cet état de fait soit bien clair : c'est Gérard Collomb qui décide. Pas de procédure mise en place pour trouver le futur directeur, pas d'appel d'offre. Rien. "On a bien vu pour la Maison de la Danse, les procédures ne servent à rien", ajoute un des candidats à la reprise de la Croix-Rousse, faisant référence à la désignation inattendue de Dominique Hervieu pour prendre la suite de Guy Darmet. Un appel à candidatures avait été lancé auquel la codirectrice du théâtre de Chaillot n'avait pas répondu, un carré final s'était dégagé dans lequel elle ne figurait donc pas, et finalement Gérard Collomb était allé la chercher, hors du circuit qui avait été tracé.

Pour la Croix-Rousse, il était devenu urgent de trouver celui qui préparerait la saison prochaine, 2011/2012. La Ville de Lyon prévoyait de confier les manettes du théâtre à un artiste, un metteur en scène ou un comédien. Parmi les candidats déclarés, listés notamment par le Petit Bulletin, on trouvait aussi des duos, des têtes lyonnaises bien connues, auxquelles nous avions greffons d'autres éventualités, plus ou moins réalistes, évoquées un peu en l'air. Ou pas ?

  • Les stars

Georges Képénékian, adjoint au maire délégué à la Culture, aurait évoqué deux noms du théâtre très populaires, peut-être plus pour donner le ton que comme pistes sérieuses : l'actrice et metteure en scène Zabou Breitman, et le comédien Philippe Torreton. Ce dernier venait de quitter ses fonctions d'élu à la mairie du 9è à Paris, est-ce qu'il pourrait être tenté par une aventure lyonnaise ?

  • Tombé à l'eau

Arnaud Meunier : le fondateur de la compagnie La Mauvaise graine, qui a également été artiste associé à la comédie de Reims, vient tout juste d'être nommé par le ministre de la Culture, en concertation avec Maurice Vincent, le maire de la ville, à la tête de la Comédie de Saint-Etienne, centre dramatique national. Dommage, Lyon l'aurait volontiers casté. Philippe Delaigue, qui a monté la Comédie de Valence, également centre dramatique national, présente peut-être des qualités comparables qui pourraient intéresser la Ville. Lui fait donc partie des candidats "sérieux", dont le dossier a dû être ouvert.

  • Les Lyonnais

Jean Lacornerie : le directeur du théâtre de la Renaissance, à Oullins, dédié aux formes musicales, a déclaré que le théâtre de la Croix-Rousse est en effet un bel outil. Mais ne s'avance pas davantage, et ne semble pas avoir présenté de projet. Sa compagne, Cathy Bouvard, co-directrice des Subsistances, a longtemps travaillé auprès de Philippe Faure. Serait-elle véritablement en lice ? En tout cas, sa programmation est très éloignée de ce qu'on peut voir à la Croix-Rousse. On compte aussi Sylvie Mongin-Algan. A la tête de la compagnie des Trois-Huit, cette dernière bénéficie déjà d'un lieu, le NTH8 (nouveau théâtre du 8è), mais devant l'opportunité de s'installer dans un espace à la fois plus vaste et plus visible, la metteure en scène pose une candidature légitime.

  • A la recherche d'un toit

Nombreux sont les artistes et metteurs en scène qui cherchent un toit pour leurs travaux et leur compagnie. Emmanuel Meirieu a le premier déclaré haut et fort qu'il voulait prendre d'assaut la colline. On compte aussi Philippe Vincent, qui a souvent présenté son travail à la Croix-Rousse ; Nathalie Veuillet, à la tête de la Hors de, compagnie qui s'est notamment inscrite sur le territoire de la Duchère. Suivent aussi Sarkis Tcheumlekdjian, prolixe dramaturge lyonnais.

  • Déjà écartés...

Il avait fait sa déclaration de candidature sur lyoncapitale.fr. Laurent Brethome, metteur en scène de 31 ans, a selon lui l'avantage de ne pas être dans les "lyonnaiseries". S'il compte déjà à son palmarès plusieurs spectacles repris à Paris, et s'il a quasiment présenté toutes ses pièces chez Philippe Faure, Brethome a en revanche le défaut d'être assez jeune. C'est une des raisons pour lesquelles il présente sa candidature avec Philippe Sire, excellent comédien, et conseiller aux études théâtrales au Conservatoire de Lyon. La Ville a de toutes façons déjà expliqué qu'elle ne choisirait pas de duo.

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