Festival Lumière 2019

Lyon : découvrez le préprogramme du festival Lumière 2019

Comme nous l’annoncions hier, le 11e prix Lumière, décerné pour le 10e anniversaire du festival, a été attribué à Francis Ford Coppola. Lors de la présentation de l’événement, Thierry Frémaux a aussi dévoilé une partie du programme de cette 11e édition.

“La Belle de Saïgon” (1932) © MGM / photo de tournage du “Miroir à deux visages” d’André Cayatte © Institut Lumière / Le Parrain © Paramount (montage LC)
“La Belle de Saïgon” (1932) © MGM / photo de tournage du “Miroir à deux visages” d’André Cayatte © Institut Lumière / Le Parrain © Paramount (montage LC)

Rétrospectives

Deux rétrospectives ont déjà été annoncées. Une en hommage à un cinéaste honni par la Nouvelle Vague : André Cayatte, le réalisateur des Amants de Vérone (1949) et de Mourir d'aimer (1970), du Passage du Rhin (Lion d’or à Venise en 1960) et de Justice est faite (Ours d’or à Berlin en 1951) ou encore de Nous sommes tous des assassins (prix spécial du jury à Cannes en 1952), critiqué pour ses “films à thèse”. “Depuis quatre ans, François Truffaut et son équipe me couvrent de boue. Je suis selon eux l’un des plus mauvais cinéastes français. Mais c’est sans surprise que j’observe que ces jeunes gens m’ont tout emprunté !” déclarait André Cayatte à propos de ses détracteurs. Ancien avocat, il aimait dans ses films défendre des causes et s’est batttu contre la peine de mort et la délation, pour la présomption d’innocence et le non-conformisme. Ami des surréalistes et de Jean Cocteau, André Cayatte a dirigé à l’écran Annie Girardot, Jean Gabin, Sophia Loren, Danielle Darrieux, Serge Reggiani, Anouk Aimée, Jane Birkin, Jacques Brel, Charles Aznavour ou encore Serge Gainsbourg.

Autre rétrospective annoncée, Forbidden Hollywood, les années Warner. Au début des années 1930, le cinéma parlant a révolutionné Hollywood alors en plein essor. L'État fédéral décida en 1930 d’établir des règles pour encadrer cette industrie cinématographique, réunies dans le Motion Picture Code, définitivement adopté en 1934. Ce texte que l’on connaît sous le nom de Code Hays (patronyme de son concepteur, William Hays) posa les limites de ce qui pouvait être montré à l’écran en termes de violence, de vulgarité, de blasphème, de patriotisme et bien sûr de sexualité. Mais, avant son adoption, pendant quatre ans, Hollywood “se lâcha”. Comme envahie par un sentiment de liberté que tout le monde savait éphémère. On y parla alors de sexualité, de métissage, d’homosexualité, mais aussi de rixes, de trafics, de meurtres et de prostitution. C'est l’époque des grands gangsters et des femmes fatales déchues. Un véritable “âge d’or hollywoodien” aujourd'hui oublié. Le Forbidden Hollywood.

Événements

• Avant-première mondiale de la copie reconstituée et restaurée de La Roue, d’Abel Gance, en ciné-concert. Un film de 7 heures qui sera projeté en deux parties (une le soir, l'autre le lendemain matin)

• Ciné-concert Dans la nuit, de Charles Vanel, le dernier film muet français (en copie restaurée – par le laboratoire Eclair, pour l’institut Lumière). Dans la nuit est le seul film réalisé par Charles Vanel. Il a été tourné en 1929 à Jujurieux, dans l'Ain. À sa sortie en salles, en 1930, le cinéma parlant était arrivé et l’œuvre est tombée aux oubliettes.

• Souvenir de Dominique Laffin, à l’occasion de la sortie du livre de Clémentine Autain, sa fille : Dites-lui que je l’aime

• Hommage à Georges Romero avec la ressortie de sa trilogie Zombies en exclusivité et en copies restaurées : La Nuit des morts-vivants, Zombie – Le crépuscule des morts-vivants et Le Jour des morts-vivants

• Retour de Ken Loach : le prix Lumière 2012 revient à Lyon pour une masterclass (qu'il n'avait pas pu donner en 2012) et pour l’avant-première de son nouveau film : Sorry we missed you

Les premiers invités

Trois noms ont été annoncés mardi par Thierry Frémaux. D'abord, celui de Daniel Auteuil pour une masterclass et des lectures de Paul-Jean Toulet. Puis, Marina Vlady, pour la rétrospective Cayatte. Et la palme d’or de Cannes : le réalisateur de ParasiteBong Joon-Ho.

Nuit à la halle Tony-Garnier

Prix Lumière oblige, c'est la trilogie du Parrain qui sera présentée pour la rituelle Nuit du cinéma à la halle Tony-Garnier. Plus de 9 heures de films... et des spaghetti, a promis Thierry Frémaux ! La billetterie est d’ores et déjà ouverte en ligne.

Cinéma en famille

Pour les enfants, c'est un programme Charlie Chaplin qui sera proposé en ciné-concert à la Halle : L’Émigrant, accompagné d'autres courts-métrages. De nombreuses autres séances auront lieu dans les salles de Lyon et de sa métropole.

Nouveauté : Lumière Classics

Le festival du patrimoine cinématographique, fort de son expérience (il serait à l’origine de la restauration de 353 copies), a décidé de jeter un regard critique sur la restauration de film et le cinéma tel qu’il se voit lui-même. Un jury sera ainsi invité “à commenter et juger” une sélection des plus belles restaurations de l'année et de documentaires sur le cinéma. Cette compétition est tout à fait dans la lignée de ce festival, a défendu Thierry Frémaux, puisque Louis Lumière lui-même a réalisé des films sur des tournages.

Grandes projections

Le “rendez-vous des amateurs de grands films sur grand écran”, comme le définit l’institut Lumière, classiques ou chefs-d’œuvres plus récents ayant marqué l’histoire du cinéma. On pourra ainsi (re)voir cette année La Grande Évasion, de John Sturges, qui ressort en copie restaurée. On ignore encore le reste de la programmation dans cette catégorie, mais un “best of” de dix ans de programmation est annoncé.

La programmation complète du 11e festival Lumière sera dévoilée en septembre.

Lyon : le prix Lumière 2019 décerné à Francis Ford Coppola

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