Ken 1 de Takahiro Imamura

Ken 1 (L'Ere de Raoh) ***
De Takahiro Imamura
Animation. Japon. 1h40

Après une guerre atomique, l'humanité erre dans un monde post-apocalyptique où la désolation et la violence règnent sans partage. Dans ces terres désolées, de puissants guerriers, détenteurs de techniques de combats ancestrales s'affrontent pour imposer l'avenir de l'espèce humaine. Kenshirô est l'unique héritier du Hokuto Shinken, un art de combat ultime qu'il met au service des populations opprimées.

Plutôt chafouin, Ken le survivant a cette particularité de ne pas être le seul à avoir survécu. En dépit de ce que son nom pourrait laisser entendre, ils sont une multitude à vivoter après cette fameuse guerre atomique. Un conflit mondial présenté en ouverture d'épisode et rattaché à l'actualité de la planète qui connaît actuellement son lot de combats insolubles. Comme quoi, on pouvait bien critiquer le Club Dorothée en son époque, la finalité de toute cette violence avait alors un sens : dénoncer la guerre. Car si Kenshirô s'amuse à faire exploser un adversaire d'une simple pression de l'index, il ne le fait jamais gratuitement. Le fils de la Grande Ourse, comme on le surnomme modestement, s'échine à sauver la veuve et l'orphelin dans un futur où des méchants aux abdos hypertrophiés et aux bras épais comme des rondins ont perdu toute humanité. Question design, Ken se refait une beauté grâce à Shingo Araki, père fondateur des Chevaliers du Zodiaque. L'animation quant à elle assure le minimum, mais reste suffisante pour contenter les aficionados de la première heure. Le film, plus profond, corrige d'ailleurs une incohérence de la série. Ken déchirait toujours son petit justaucorps rouge à chaque fois qu'il se fâchait. On se demandait si le héros avait son lot de tee-shirts dans son sac-à-dos ou si ses acolytes passaient leurs soirées à faire de la couture. Dans cette nouvelle version, il est torse nu sous sa veste et ses camarades de jeux, soigneux comme tout, vont même jusqu'à lui porter son veston quand il s'énerve. Mais l'originalité de l'opus se situe plutôt au niveau de sa narration. Si le film retrace les aventures de Kenshirô depuis ses origines, il se déroule ici à travers les yeux de l'un de ses adversaires sanguinaires, ce qui confère "une tournure plus dramatique et plus profonde à son histoire" selon Buhiko Horie, l'éditeur du manga qui est également à l'origine du projet. "C'est un peu comme si on refaisait La Guerre des Etoiles vu sous l'angle de Dark Vador" ajoute-t-il. Tout un programme donc pour le premier volet d'une trilogie réservée à un public averti.

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