Jean Jacques Lerrant

Disparition de Jean-Jacques Lerrant : une critique "intelligente et positive"

HOMMAGE - "Il arrive que vivre vieux accorde quelques satisfactions. Comme des réponses à des événements antérieurs, on dirait même des conclusions qui sonnent juste. J'entends par là qu'elles rendent justice à un homme et à son oeuvre". Il y a plus de dix ans, le 25 octobre 2000, le grand critique d'Art lyonnais, Jean-Jacques Lerrant, s'exprimait ainsi dans nos colonnes. Il y tenait une chronique hebdomadaire. Il est décédé ces jours derniers.

Dix ans plus tard, au lendemain de sa disparition, ces phrases pourraient s'appliquer à Jean-Jacques Lerrant lui-même, ancien journaliste culturel au Progrès, inspecteur général au Ministère de la Culture. Il "avait un langage fin et savant" se rappelle Denis Trouxe, ancien adjoint à la culture de Raymond Barre, actuel président du théâtre de la renaissance d'Oullins. Référence incontournable dans le milieu très restreint, à la fin des années soixante, des critiques culturels et littéraires lyonnais, Jean-Jacques Lerrant aura largement contribué à faire éclore la scène locale. Lui qui posa des années durant son regard vif et alerte sur les toiles, les livres et les pièces de théâtre des autres, nous a quittés ce week-end. Denis Trouxe salue "son humanité, l'échange qu'il avait avec les gens". Il décrit un homme "très attentif qui s'imposait par son talent, son expertise et son humanité". Très pointu dans son analyse, les artistes l'appréciaient car "il laissait toujours une place à l'espoir". Le lecteur également, selon Denis Trouxe, était plus intelligent après avoir lu ses critiques "toujours justes et positives".

Le président du conseil régional, Jean-Jacques Queyranne, parle d'une "présence lumineuse" et ressent "une peine immense". "Au cours de ces soixante dernières années, il avait joué un rôle toujours discret mais éminent pour faire connaître les artistes qui ont marqué la scène française". Roger Planchon, Marcel Méréchal, Georges Lavaudant, Gilles Chavassieux, Michel Raskine, et plus récemment Claudia Stavisky, parmi tant d'autres ont bénéficié "de ses conseils avisés et de son influence réelle auprès des décideurs" selon l'élu socialiste.

Georges Képénékian salue "une des figures les plus attachantes de la vie culturelle lyonnaise de ces 40 dernières années". L'adjoint à la culture du maire de Lyon qui collabora avec Jean-Jacques-Lerrant à la fondation Bullukian parle d'un "(…) découvreur de talents, [qui] a participé à l'écriture d'une grande page de l'histoire culturelle de notre cité".

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