Emmanuel Macron, président de la République française, à la prison de Montluc à Lyon le 8 mai dernier.

Sécurité. La lettre ouverte des familles de victimes au Président Macron

Des familles de victimes ont adressé une lettre ouverte, parue dans le Journal du Dimanche, au Président de la république. L'avocat lyonnais Fabien Rajon lance des pistes pour renforcer la justice française.

Grégory Baharizadeh, Adrien Perez, Julien Vinson, ces noms ne vous sont peut-être pas étrangers. Entre 2015 et 2020, ces trois individus ont perdu la vie en Rhône-Alpes, laissant derrière eux des familles en deuil. Tout comme de nombreuses autres familles, des proches de ces victimes ont témoigné dans le Journal du Dimanche à travers une lettre ouverte adressée au Président de la république pour "avoir l'impression de n'être pas les seuls dans leur chagrin à perpétuité".

"Enzo, 15 ans, a été attaqué récemment, rappelant d'autres victimes oubliées de crimes similaires. Ces drames sont négligés, car ils ne provoquent pas de tumulte médiatique. Nous demandons au Président que ces douleurs soient reconnues, soulignant la croissance des violences et les défaillances judiciaires." Les victimes réclament une considération minimale, tandis que le système privilégie les droits des coupables. "Non, monsieur le président, fidèles à qui nous sommes, nous ne demandons pas la lune. Nous ne demandons qu'une seule chose qui ne vous coûtera rien : avoir au moins l'impression de n'être pas les seuls dans notre chagrin à perpétuité."

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L'avocat lyonnais Fabien Rajon propose quatre pistes

Le JDD a également consulté l'avocat lyonnais Fabien Rajon, afin de trouver des solutions pour les familles des victimes. Me Rajon a formulé quatre suggestions visant à adresser les problèmes du système judiciaire français. En premier lieu, il souligne que l'accès à la justice pourrait être amélioré en revoyant les dépôts de plainte, avec des conditions d'accueil et de confidentialité améliorées au sein des commissariats et gendarmeries. Le conseil lyonnais estime que dans ce domaine, nos services ont encore des marges d'amélioration.

Fabien Rajon avance une proposition complémentaire qui implique une réévaluation en profondeur des audiences judiciaires, spécifiquement en réorganisant l'ordre de priorité. Il préconise une révision de cet ordre afin de privilégier les "parties civiles faisant état de préjudices substantiels".

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Une troisième option à considérer concerne l'exécution des peines. Au-delà des débats sur les ressources carcérales, il serait possible de renforcer le rôle de la victime à ce stade. Les peines avec sursis assorti d'obligations d'indemnisation pourraient être généralisées, avec la menace de révocation du sursis si le condamné n'indemnise pas adéquatement. Cette mesure pourrait être accompagnée de la garantie d'une incarcération immédiate en cas de non-respect de l'obligation d'indemnisation.

Le quatrième et dernier aspect aborde la réparation des préjudices. Les avancées récentes, notamment à travers le fonds de garantie des victimes, ont permis de couvrir les dommages corporels graves en remplacement des auteurs d'infractions pénales. Afin d'étendre cette indemnisation aux délits du quotidien et aux infractions financières, il est envisagé d'élargir le champ du fonds pour inclure des dommages corporels de moindre gravité ainsi que des escroqueries, comme les abus de confiance et les arnaques sentimentales en augmentation. Cette extension pourrait apporter une avancée significative pour les victimes souvent âgées et isolées, tout en préservant les principes fondamentaux d'une justice indépendante et impartiale, et en s'adaptant aux évolutions de la société, notamment l'augmentation des violences contre les personnes.

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