Plus de deux mille personnes dans la rue pour le travail décent

Comme toujours la police annonce un chiffre bien moindre à celui des organisateurs. Selon les renseignements généraux, ils étaient 1300 manifestants à défiler pour la journée internationale du travail décent dans les rues de Lyon mercredi après midi, contre 3500 selon la CGT.

La manifestation s'est déroulée dans la joie et la bonne humeur, de la place Jean-Macé aux Cordeliers, au son de la musique de Zebda et de Sinsemilia, sous le soleil. La plupart des manifestants, des salariés mobilisés par les syndicats organisateurs, la CGT, la CGC, FSU, Solidaires et UNSA, avaient posé un jour de congès, une RTT pour participer. Pas de mouvements de grève spécifiques, sauf pour les salariés de Rhodia et certains postiers, ceux du dépôt de Vaise en particulier. Dans le cortège, on trouvait notamment Aimée, retraitée de la branche Industrie Chimique et responsable syndicale. Elle défilait pour protester contre les conditions de travail de plus en plus précaires dans l'industrie. "On voit de plus en plus de licenciements, les cadences au travail deviennent infernales et entraînent de nombreux accidents du travail, des dépressions".

Non loin, de l'autre côté de la banderole, se tient Patrice, employé de Gambro Industries à Meyzieu, spécialisée dans la production de reins artificiels, de dialyse, numéro deux mondial du secteur. La société a mis en oeuvre un plan de restructuration depuis avril dernier. "Après avoir viré tous les intérimaires, 200 personnes sur un millier. Ils veulent maintenant provoquer des départs volontaires et montent les jeunes contre les vieux, car les jeunes savent très bien que si les vieux n'acceptent pas les départs anticipés à la retraite, il y aura des licenciements chez les jeunes, derniers embauchés". 156 emplois sont menacés.

Détérioration générale des conditions de travail

Laurent, 40 ans, délégué syndical à la SNCF et aiguilleur à la gare de Perrache fait le même constat. "Il y a un accroissement du nombre de CDD recrutés par la SNCF, du personnel qui n'a plus le statut, regrette-t-il. Les jeunes ont la pression du patron et comme il y a un système de notation interne, ils sont obligés d'accepter les missions du patron". Même des choses illégales ? "On a le droit a un certain nombre de repos-doubles par mois, et à un nombre d'heures de repos entre la fin et le début de service, mais la direction ne respecte pas ces droits. Elle passe outre, quitte à faire travailler les salariés sept jours d'affilée, même plus. Et ce malgré plusieurs condamnations aux Prud'hommes", déplore Laurent, venu néanmoins manifester dans la bonne humeur. "Je suis délégué syndical, je fais toutes les manif.", se justifie-t-il.

Le discours du représentant syndical n'en est pas moins étoffé. Il poursuit sur les économies de coûts de la direction qui entraînent une détérioration des conditions de travail à la SNCF. "Avant à la Part-Dieu, à Perrache, à Saint-Exupéry et jusqu'à la gare de Saint-Germain-au-Mont-d'Or, les voies étaient nettoyées une fois par semaine. Aujourd'hui, c'est à peine une fois par mois. Alors quand un TGV arrive en gare, qu'il vide le contenu de ses toilettes sur les voies, je ne vous dis pas les conditions de travail des agents de manoeuvre qui travaillent sur les voies", explique Laurent.

Enfin, Nathalie, 28 ans, enseignante en CP/CE1 dans une école aux Etats-Unis à Lyon (8ème) revient sur les conditions de travail dans l'Education nationale. "Les suppressions de postes créent des conditions de travail plus difficiles avec des classes plus chargées. Et puis les enfants à partir de deux ans ne sont plus comptabilisés ce qui fait des classes de maternelle extrêmement chargées où l'on refuse des gamins". Le travail des enseignants est devenu très difficile selon la jeune femme, "surtout dans les quartiers populaires, les banlieues, où les conditions de travail des parents se reportent sur les enfants". Des enfants qui ont des difficultés à se mettre dans leur "rôle d'élève", selon la maîtresse. "C'est souvent dû aux difficultés économiques et sociales plus importantes des parents dans leur logement, au travail, etc", termine-t-elle, en nous tendant un tract du NPA.

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