Rassemblement extrême-gauche place Guichard
© Camille Sarazin

Place Guichard : l'extrême gauche rassemblée en soutien à Théo

Jeudi 16 février, à 19h30, une inter-organisation de jeunesse appelait au rassemblement place Guichard pour dénoncer les violences policières, dont Théo a été la dernière victime. Une centaine de jeunes d'extrême-gauche se sont réunis pour protester, sans qu'aucun débordement ne soit à déplorer.

Au métro Place Guichard, jeudi 16 février, en début de soirée, quelques policiers patientent. Des associations de jeunesse d'extrême-gauche ont organisé un rassemblement sur la place qui avait accueilli les Nuits debout. Un événement plutôt "confidentiel", admettent les organisateurs, mais qui, ils l'espèrent, marquera le début d'une protestation plus large.

Il s'agit avant tout d'un rassemblement de soutien aux personnes touchées par les violences policières. "Ce sont les personnes racisées qui sont concernées, explique une jeune étudiante communiste. On n'est pas là pour parler en leur nom". Ici, tout le monde se rappelle de Mehdi. Ce jeune père de famille de Vénissieux avait trouvé la mort en décembre, lors d'une course poursuite avec la police, alors qu'il roulait sans casque sur son scooter. Sa famille, qui devait s'exprimer, ne viendra pas.

Le cas de Théo n'est pas isolé

"Zied, Bouna, Théo et Adama ! On oublie pas, on pardonne pas !" Si les noms des victimes médiatisées des violences policières sont scandés en cœur, tous estiment ici que ce ne sont pas des cas isolés. "Quand on est jeune, noir ou arabe, et que l'on vit en banlieue, on vit cette violence constamment, raconte un jeune du NPA. Ça commence par des tutoiements, puis des insultes racistes et enfin des viols ou des meurtres". "On est aussi là pour ceux dont les cas ne sont pas médiatisés", explique une jeune femme d'Ensemble.

"En 30 ans, les politiques de la ville n'ont rien changé, critique un jeune du MJCF. La seule réponse, c'est la matraque. La République a abandonné les quartiers". Les jeunes des différentes organisations réunis jeudi soir dénoncent la ghettoïsation de la jeunesse, qui se retrouve sans perspective d'avenir, alors que les travailleurs sociaux ont peu à peu été supprimés des quartiers.

Un climat hostile aux forces de l'ordre mais aucun débordement

Face aux violences policières, les propositions des organisations de jeunesse d'extrême-gauche vont du récépissé pour lutter contre les contrôles au faciès à la suppression radicale de la brigade anti-criminalité. De manière générale, l'ambiance était clairement hostile à la police, au refrain de "flics, violeurs, assassins !" ou "tout le monde déteste la police !", sous l’œil des agents postés autour de la place. Aucun incident n'est venu émailler la soirée et la place s'est vidé peu à peu à partir de 20h30.

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