Mobilisation de la dernière chance pour le père angolais

Depuis une semaine, les parents d'élèves de l'école Gibert Dru (Lyon 7e) redoublent d’initiatives pour soutenir Guilherme Hauka-Azanga, un père de famille sans-papiers angolais (lire notre précédent article). Bien que la préfecture ait réaffirmé sa volonté de l’expulser.

La fatigue peut se lire sur beaucoup de visages de parents d'élèves de l'école Girbert Dru, mobilisés depuis des semaines pour la famille de Guilherme Hauka-Azanga. Depuis son arrestation musclée le 25 mars, les actions se sont multipliées. Depuis mardi, une trentaine de personnes occupe l'école maternelle de nuit et mercredi, une chaîne de solidarité avait été organisée sur la place des Terreaux. Une petite délégation a d'ailleurs été reçue par le chef de cabinet de Gérard Collomb le même jour.

Jeudi, c'est simplement autour d'un goûter que ces parents d'élèves se sont rassemblés, histoire d'échanger les dernières nouvelles de Guilherme, pas vraiment encourageantes. "Il est très inquiet pour sa famille. Sa femme est d'ailleurs très affaiblie”, explique Julien, père de famille qui dort à l'école depuis plusieurs jours. Il y a aussi l'incompréhension et l'impuissance face au spectacle d'une famille séparée. Estelle, enseignante et mère de famille avoue que le combat est difficile : "On garde encore l'espoir qu'il puisse rester. La mobilisation est nécessaire pour Florence [sa compagne] quelque soit l'issu".

Des éléments du dossier aux oubliettes ?

Dans un communiqué en date du 31 mars, la préfecture du Rhône réaffirmait l'expulsion de Guilherme Hauka-Azanga, suite au refus de sa troisième demande d'asile par l'OFPRA le même jour : "Le centre familial de M. Hauka Azanga est, de toute évidence, dans son pays, en Angola, où résident son épouse et ses 5 enfants". Le communiqué de la préfecture met également en doute la paternité de Guilherme en ces termes : "Il vit en France des seules allocations perçues par son actuelle compagne, avec laquelle il déclare avoir deux enfants mais avec laquelle il n'y a jamais eu de communauté de résidence avant novembre 2009".

Beaucoup de parents ainsi que des membres de RESF ont vivement réagi à la publication de ce document : "Guilherme n'a plus de famille en Angola. On a d'ailleurs adressé le certificat de décès de son ancienne compagne mais on ne sait pas pourquoi la préfecture ne l'a pas pris en compte", explique Julien. "Guilherme a reconnu ses deux enfants comme je l'ai fait avec les miens”, ajoute-t-il. Les certificats de naissance qui attestent de sa paternité ont également été fournis à la préfecture. Sylvie ne cache pas sa colère : ”ils ne veulent pas lire les papiers qu'on leur envoie, c'est un acte de mauvaise fois".

“Qu'on nous laisse vivre ensemble et qu'on nous laisse partir ensemble s'il le faut, mais pas en Afrique.[...] Mon mari aura de gros problèmes s'il revient en Angola”, lance Florence Mawete, la compagne de Guilherme, aux journalistes présents. L'expulsion de Guilherme peut intervenir d’un instant à l’autre. Les parents d'élèves en ont conscience et multiplient les initiatives pour maintenir la pression. Vendredi matin, les députés socialistes Pierre-Alain Muet et Jean-Louis Touraine se sont rendus à l’école pour manifester leur soutien à la famille. Samedi, une nouvelle action symbolique sera organisée à 16h30, place des Terreaux.

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