Pollution de Lyon, vue depuis la Tour Oxygène © Tim Douet

Lyon : une école sur deux proche d'une zone extrêmement polluée

Greenpeace France a dévoilé une carte de la pollution de l'air extérieur à proximité des écoles de Lyon. Le constat est inquiétant : une école sur deux est proche d'une zone très polluée où la concentration moyenne de dioxyde d'azote (NO2) est supérieure à la norme européenne.

Après sa campagne "Lyon suffoque !" et ses tags géants dans la ville, Greenpeace sort les arguments de poids en matière de qualité de l'air et de pollution à Lyon en s'intéressant à l'exposition des enfants. L'ONG dévoile ce mardi une carte interactive des données de la pollution de l'air extérieur au dioxyde d'azote dans les écoles et crèches de Lyon et d'une partie de son agglomération (Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, Collonges-au-Mont-d'Or, Caluire-et-Cuire, Villeurbanne, Bron, Vénissieux, Saint-Fons, Pierre-Bénite, Oullins, La Mulatière, Sainte-Foy-Lès-Lyon, Francheville, Tassin-la-Demi-Lune, Écully, Champagne-au-Mont-d'Or, Saint-Didier-au-Mont-d'Or). Pour réaliser cette étude, Greenpeace a recoupé la carte de la concentration moyenne de dioxyde d'azote pour l'année 2017, réalisée par Atmo-Auvergne-Rhône-Alpes, avec celle des établissements.

Une école sur deux proche d'une zone extrêmement polluée

À travers cette cartographie, on découvre que 53 % des écoles et crèches sont situées à moins de 200 mètres d'une zone où la norme européenne de concentration en dioxyde d'azote est dépassée (40 µg/m3). La situation est encore plus préoccupante pour 116 établissements de l'agglomération, soit 13 %, qui sont situés à moins de 50 mètres d'une zone extrêmement polluée. En se concentrant uniquement sur Lyon, et sans les villes adjacentes, le pourcentage d'écoles et crèches à moins de 200 mètres d'une zone extrêmement polluée grimpe à 67 %. Celui des établissements à moins de 50 mètres est alors de 18 %.

Trois fois la norme européenne à Michel Servet

L'école Michel Servet, symbole à Lyon de la lutte des parents contre l'exposition de leurs enfants, affiche une moyenne inquiétante de 128 µg/m3 en 2017 dans un rayon de 50 mètres autour de l'établissement, "inacceptable et illégal" pour Greenpeace.

"Asthme, toux, troubles du développement mental, détérioration de la fonction pulmonaire, risques de maladies cardio-vasculaires à long terme : l’exposition quotidienne des enfants à la pollution de l’air a des conséquences dramatiques", indique Sarah Fayolle, chargée de campagne Pollution de l’air et Transports à Greenpeace France.

Greenpeace accuse le diesel

Les écoles à proximité des réseaux routiers où le trafic est le plus important sont celles qui affichent les concentrations de dioxyde d'azote les plus élevées. Pour Greenpeace, la raison est à chercher du côté des "véhicules roulant au diesel qui sont particulièrement émetteurs". Ainsi, l'OGN demande à la métropole et la mairie de Lyon "de protéger les enfants", en "étendant au plus vite la Zone à faibles émissions aux voitures polluantes. Un cap de sortie du diesel doit être fixé dès avant 2025, puis un cap de sortie des véhicules essence". Deux choses qui ne sont pas prévues pour l'instant, la ZFE ne concernera que les véhicules professionnels.

Par ailleurs, Greenpeace dénonce "l’incohérence d’un projet d’autoroute urbaine comme l’Anneau des Sciences, qui risque d'accroître la pollution de l’air".

Une pétition destinée à Gérard Collomb et David Kimelfeld

Greenpeace précise que dans tous les cas, il s'agit valeur annuelle à ne pas dépasser "pour limiter les effets nocifs sur la santé. Mais même en deçà, l'absence de risque sanitaire n'est pas garantie". De même, la carte ne se concentre que sur le dioxyde d'azote, et n'aborde pas la question des particules fines qui peuvent aussi être potentiellement dangereuses pour la santé, limite que souligne également l'ONG dans son étude.

De même, si des erreurs d'adresses ou d'établissements sont présentes, Greenpeace invite les internautes à les signaler. Le projet a été réalisé avec OpenStreetMap, alternative libre à Google Maps. Les personnes qui veulent se mobiliser sont également invitées à signer une pétition destinée à David Kimelfeld et Gérard Collomb, intitulée "On veut respirer ! Nos élu.e.s doivent se bouger". Greenpeace l'introduit en expliquant : "Chaque année en France, 48 000 personnes meurent prématurément à cause de la pollution de l’air". Ces chiffres ont évolué depuis. Une nouvelle étude indique qu'en France, la pollution tuerait 67 000 personnes par an, l'équivalent de la population des 2e et 4e arrondissements de Lyon.

La carte est disponible via le lien ci-dessous :

Lyon : quelle est la qualité de l'air dans l'école de votre enfant ?

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