Le jeu-vidéo « Heroes » sur l’un des PC de la salle d’e-sport la Source. @Marie Allenou

Lyon : un tournoi d'e-sport mixte met les femmes en lumière

Le week-end du 7 et 8 août, la salle d'e-sport la Source accueille un tournoi du jeu League of Legends. Chaque équipe devra être composée d'au moins une femme.

Dans un milieu très longtemps investi en grande majorité par les hommes, il est parfois difficile de se faire une place dans le jeu vidéo et l'e-sport en tant que femme. Moqueries, auto-censure et manque de modèles féminins dans les compétition sont autant de freins.

La Ligue féminine, collectif qui veut faire une place aux femmes dans l'e-sport et la Source, salle d'e-sport, ont voulu faire tomber les barrières. Les 7 et 8 août à Lyon, ils organisent un tournoi mixte amateur, intitulé Esti'Lan, où chaque équipe doit présenter au moins une femme pour concourir.

Un tournoi ouvert au public et rediffusé en ligne

Le jeu choisi est League of Legends. Il oppose deux équipes qui doivent se battre pour protéger leur territoire et attaquer le territoire ennemi, dans un décor non-réaliste et avec des personnages qui ont chacun des pouvoirs différents. Au niveau professionnel et même en e-sport d'un niveau amateur, les joueurs de ce jeu sont à très grande majorité des hommes. Sonia Allam, membre de la Ligue Féminine, donne un exemple parlant : "parmi toutes les équipes présentes à l'évènement, une seule existait déjà". Les autres ont été créées spécialement pour l'évènement, parce que l'un des critères était de recruter une femme.

La compétition aura lieu comme n'importe quel tournoi. 80 joueurs et joueuses seront réunis le temps d'un week-end pour jouer "en LAN". Cela veut dire qu'ils et elles seront tous présents physiquement dans le même endroit pour s'affronter. "Venir à la Source était plus simple pour s'organiser, car pour une LAN il faut avoir une bonne connexion internet et avoir des tables, du matériel. Pour les joueurs, il faut amener son PC... La Source avait déjà tout de prévu", résume Sonia Allam. La salle d'e-sport située dans le 8ème arrondissement dispose de 100 PC disponibles dans une même salle pour ce genre de tournoi, un investissement qui a coûté 400 000 euros.


"Venir à la Source était plus simple pour s'organiser, car pour une LAN il faut avoir une bonne connexion internet et avoir des tables, du matériel. La Source avait déjà tout de prévu", résume Sonia Allam, membre de la Ligue Féminine.


Les spectateurs pourront venir directement et gratuitement à la Source pour regarder le tournoi, sur présentation d'un pass sanitaire et dans la limite des capacités de la salle. Une rediffusion de l'évènement est également prévue sur la chaîne Twitch de la Ligue féminine. Des "casteurs" seront présents pour assurer un commentaire du tournoi, dans une salle entièrement prévue à cet effet par la Source.

Plusieurs anciens joueurs professionnels seront présents comme Louncet, Showkz ou Melon.

Permettre aux femmes de s'affirmer dans l'e-sport

"Les mentalités ont du mal à évoluer, mais aujourd'hui les filles sont plus acceptées, même s'il reste toujours des réfractaires comme partout", philosophe Romain Ragusa. Avec la Source, lui et sa compagne souhaitent remettre un contact humain au cœur du jeu vidéo, en proposant une salle de jeu où chacun peut venir et rencontrer les autres joueurs. Cela permet selon lui de rendre les femmes plus visibles.


"Le fait que les garçons soient majoritaires, cela peut être un frein à la participation des filles. Alors que s'il y a d'autres femmes, elles sont plus rassurées", explique Sonia Allam, membre de la Ligue Féminine.


"Si une femme montre de quoi elle est capable dans un lieu physique, cela permet aux autres joueurs de la voir et de lui proposer de jouer ensemble ou de faire une équipe. Parce qu'on a un humain en face, pas simplement une voix comme en ligne", développe-t-il. Lina, son associée et sa compagne, est investie dans l'association Women in games, qui oeuvre pour la mixité dans l'industrie du jeu-vidéo. Le couple est attentif à cette cause et le projet de la Ligue féminine les a séduit.

"Il y a beaucoup de joueuses de League of Legends, mais elles ne sont pas forcément emballées par de l'e-sport. Le fait que les garçons soient majoritaires, cela peut être un frein à la participation. Alors que s'il y a d'autres femmes, elles sont plus rassurées", explique Sonia Allam. Le collectif espère que ce genre d'évènements permettra de mettre en lumière des joueuses et de montrer qu'elles peuvent être recrutées dans des équipes. Et pourquoi pas, découvrir un talent féminin lors de ce tournoi.

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