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Lyon brillera-t-elle en demi-finale de Ma thèse en 180 secondes à Paris ?

Vendredi 28 mars, à Paris, deux doctorants lyonnais vont représenter les couleurs de la recherche lyonnaise.

C'est le plus grand concours de vulgarisation scientifique du monde destiné à des doctorants (bac +8).

La finale lyonnaise (Université de Lyon, 5 400 thésards) - Lyon Capitale est le partenaire media officiel - qui a eu lieu devant plus de 350 personnes lundi 19 mars, a distingué deux doctorants qui se sont qualifiés pour la demi-finale nationale, qui se joue à Paris, vendredi 28 mars.

Il s'agit de David Lopes (Lyon 1), 1er prix du jury, pour son "Étude de l'impact des stéréotypes de genre sur la socialisation des hommes qui font un sport dit "de fille", exemple du twirling bâton" et de François-Joseph Billaud (Lyon 2), prix du public pour sa thèse  "Systèmes de notation sociale : enjeux de pouvoir et de présentation de soi".

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La restranscription intégrale de l'entretien avec David Lopes et Jean-François Billaud

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui deux invités : à ma gauche David Lopes et à ma droite François-Joseph. Bonjour à tous les deux. Alors vous êtes les gagnants de la grande finale lyonnaise de Ma thèse en 180 secondes qui est un concours réservé aux doctorants, là en l'occurrence l'Université de Lyon. Le but est de présenter une thèse de recherche, qui souvent prend 3 à 4 ans, en 180 secondes donc 3 minutes chrono.... Autant dire que c'est un exercice périlleux auquel vous avez plutôt été très bon puisque vous êtes prix du public et premier prix du jury. Alors je vais peut-être commencer par vous, prix du public, François-Joseph Billaud. Donc expliquez nous un petit peu l'objet de votre thèse, l'intitulé de votre thèse.

François-Joseph Billaud : Alors, lors de ma thèse, j'ai étudié les enjeux de pouvoir qui découlent des dispositifs de notation sociale, c'est-à-dire tous les dispositifs à travers divers applications comme BlaBlaCar, Airbnb, Uber, ou même des sites de rencontres, qui vont pousser un individu à noter un autre individu. Mais c'est ça, exactement, et cette note ça fait un peu comme dans l'épisode de Black Mirror souvent quand je parle de ma thèse on me dit "ah mais ça ressemble à Black Mirror" parce qu'il y a un épisode qui parle de ça et en fait c'est une note qui est liée à l'individu, à son caractère, à des caractéristiques très personnelles.

Et alors vous, David Lopes, rien à voir, puisque je donne l'intitulé vous m'expliquerez un peu plus en détail "étude de l'impact des stéréotypes de gens sur la socialisation des hommes qui font un sport dit de filles, l' exemple du twirling bâton".

David Lopes : le milieu du sport reste un milieu très masculin dans lequel en plus l'actualité récentement qu'il y a encore des problématiques de violence, de discrimination, etc. Donc l'idée, c'était traiter ce sujet là dans ma thèse en prenant un angle un peu différent, un peu plus original ,c'est-à-dire celui dans lequel les hommes sont en position de vulnérabilité. Le twirling bâton est un sport pratiqué à 92% par des filles, donc on peut se dire, c'est un sport féminin. Et donc, comment ces hommes se socialisent lorsqu'ils font du twirling bâton ?

Et vous vous-même vous avez pratiqué le twirling bâton.

David Lopes : Oui exactement. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai voulu prendre ce sujet là effectivement.

Si je reviens un peu sur vous, François-Joseph Billaud, pourquoi vous avez voulu choisir ce thème qui peut parler à tout le monde, parce que les réseaux sociaux, les sites tout le monde pratique. Pourquoi vous avez choisi ce thème ?

François-Joseph Billaud : justement, c'est par rapport à mon intérêt pour la recherche. Et du coup, je suis en science de l'information communication. Et Lyon 2, c'est ça au laboratoire Elico qui est un laboratoire de recherche spécialisé sur la communication. Et je trouve que c'est très important d'étudier des phénomènes qui sont en train de se passer, qui sont en train de se dérouler, et qui montrent des mutations sociales dans notre manière de se comporter ou de percevoir la société.

Ca dit quelque chose de nous quand on note sur une application ?

François-Joseph Billaud :C'est ça, c'est qu'en fait, ce sont des mécanismes qui changent aussi notre manière des fois de sociabiliser par rapport à certaines situations bien précises. Et du coup, il y a vraiment une vraie évolution de la société et même des mentalités dans certains cas.

David Lopes, vous le dites, vous avez vous même pratiqué le twirling bâton donc ce qui a expliqué que vous avez choisi ce thème. Est-ce qu'aujourd'hui vous diriez que justement ces stéréotypes de genre comment vous voyez les choses aujourd'hui ? Est-ce qu'il y en a encore beaucoup ? Est-ce que c'est amplifié par les réseaux sociaux notamment comment ça se passe ?

David Lopes : Alors peut-être juste en deux mots pour vous dire que mon travail de recherche, j'utilise plusieurs outils de la recherche pour pouvoir avoir des données. Et il y a un des outils que j'ai utilisé c'est ce qu'on appelle les focus group. Donc je suis allé dans des classes de quatrième ou de cinquième dans plusieurs collèges, pour justement essayer d'interroger des gens qui ne connaissent pas du tout l'activité et savoir un petit peu comment eux voient les choses. Donc pour répondre à la question des stéréotypes, il y en a toujours. Maintenant, moi j'ai envie de croire que quand même les représentations changent. Et finalement, quand on interroge les ados, ils nous disent "non mais tout le monde a le droit de faire le sport qu'il veut". Des fois, on a envie de taquiner, on a envie d'embêter un petit peu, mais il n'y a pas de volonté de juger. Derrière, ce qui n'est pas forcément perçu comme ça.

Tous les deux vous allez à Paris le 29 mars. Vous allez représenter l'Université de Lyon pour les demi-finales de Ma thèse en 180 secondes. Comment comment vous envisagez la demmi finale? Vous allez comment un peu stresser ou cela c'est Paris?

François-Joseph Billaud : Il y a un petit peu de pression mais surtout beaucoup d'enthousiasme parce que du coup je pense que David, comme moi, on est fier de représenter des sciences sociales. Et beaucoup d'enjeux parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de sciences dures. Et si vous voulez vous dire exactement justement les sciences dures du coup elles vulgarisent en montrant un petit peu, en simplifiant parce que des fois c'est des sujets complexes. Et nous parfois c'est des sujets qui sont perçus comme étant plus simples. Et donc on doit montrer aussi un petit peu la profondeur de ce qu'on fait.

Et vous David ?

David Lopes : Oui, Paris je suis très enthousiaste d'y aller. Et puis quand même faire un petit clin d'œil aussi à l'Université de Lyon et puis à tous les services et du CNRS qui nous accompagnent parce qu'on est quand même bien entouré. Et puis là on va avoir un coaching. En fait, on vit une aventure qui est quand même assez sympa même humainement en tout cas.

Effectivement pour conclure ça permet de vulgariser des tests de recherche qui sont souvent pas évidentes à comprendre pour le commun des mortels. En tout cas rendez-vous pour cette demi-finale à Paris. Merci d'être venus sur le plateau. Et puis bonne chance à tous les deux. À très bientôt. Au revoir.

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