Abstraction
@Fiona Art Pexels

Le mot du mois à Lyon : adelphe

Jargon plutôt abscons qui fleure bon la Grèce antique.

Dans ses voeux aux Gaulois, le maire de Lyon a exprimé le devoir de "conserver vis-à-vis de ce qui nous entoure un réflexe fraternel, sororal, "adelphe", comme on dit désormais".

Ainsi parlait (Zarathoustra) Grégory Doucet. Le mot, qui vient du grec ancien ἀδελφός, adelphós ("utérin, frère"), signifie "Frère ou sœur ; enfant né de mêmes parents" (selon la définition de "Trésor de la langue française"). Adelphe englobe donc le frère (fraternité) et la sœur (sororité), sans aucune distinction de genre. Le mot est principalement utilisé dans les milieux militants, notamment féministes et queer (pour qui la déconstruction du sexe, du genre est au cœur de leurs revendications). Adelphe, dans son utilisation actuelle est un terme qui se veut donc non genré, désignant une solidarité entre ses semblables qu'ils soient hommes, femmes ou non binaires.

Derrière la linguistique, la politique. En utilisant, à escient, ce mot, le maire de Lyon donne une couleur idéologique à son propos. Peut-être enflammé par la proposition, au printemps 2018, du Haut conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes de réviser la Constitution, d'utiliser le terme "adelphité" qui permet de "ne pas faire de distinction entre les citoyen.ne.s en fonction de leur sexe", au prétexte que le mot fraternité dit "l'exclusion historique et légale des femmes dans la communauté politique", et que "si le troisième terme était sororité, l'exclusion des frères serait explicite et dénoncé". Un pavé de plus dans la mare pour la mairie de Lyon qui utilise déjà le terme "non binaire" dans ses concertations aux Lyonnais. A Delphes, la Pythie est à court d'oracle.

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