Le business rentable de la fin du monde - nous venons de survive à la 183e apocalypse

21/12/12 : 183e fin du monde selon l'historien Luc Mary. Cette fois-ci c’est la bonne, les Mayas l’ont prédit. Certains espèrent survivre dans des arches ou des bunkers, tandis que d’autres sont persuadés que le pic de Bugarach dans le Sud-Ouest de la France sera l’un des rares endroits à être épargné. Rassurez-vous, le Noël 2012 n’est pas annulé. La fin du monde aura définitivement lieu dans 5 milliards d’années.

Astéroïde, guerre, collision avec une planète mystérieuse, arrivée des extraterrestres ou bien encore expérience qui tourne mal, les raisons fantasmées de la fin du monde ne manquent pas. Étrangement les scientifiques qui tirent la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique trouvent moins d’écho que les illuminés de toutes sortes persuadés que la fin du monde est bien pour le 21 décembre 2012. Cette prédiction a pour origine le calendrier maya qui achève son 13e cycle ce jour-là. Néanmoins pas d’inquiétude, les Mayas en débuteront un nouveau dans la foulée.

Les Mayas n’ont jamais annoncé la fin du monde

Pauvres Mayas instrumentalisés malgré-eux par les partisans de la fin du monde. Contrairement à la rumeur, ils n’ont rien annoncé. La date du 21 décembre ne revient que deux fois sur l’ensemble des 15 000 glyphes mayas retrouvés, et ils prévoient même d’autres évènements après la date fatidique. Mieux encore, pour ce peuple, le concept de fin du monde n’existe tout simplement pas.

Pour trouver l’origine de la prédiction, il faut alors se tourner vers le livre Le Facteur maya de José Argüelles, publié en 1987 et qui annonce la date du 21 décembre. 25 ans plus tard, ses écrits ne sont pas oubliés, bien au contraire. Le mouvement devient tel que la NASA a été obligée de lancer une page Internet pour dissiper toutes les rumeurs. De son côté, le CNRS propose un excellent documentaire de 14 minutes qui dissipe tout malentendu et permet de comprendre le calendrier maya. Mais cela ne semble pas suffire.

Une bonne campagne marketing

Au-delà des croyances, la fin du monde est une formidable machine économique. Kits et stages de survie, bunkers, voyages au Mexique, livres et autres mouvements sectaires qui profitent de l’engouement pour recruter. Aucun doute : le 21/12/12 rapporte beaucoup d’argent. À lui seul, le film catastrophe 2012 de Roland Emmerich a engrangé 769 millions de dollars dans le monde, dépassant le DA Vinci Code et les dernières aventures de Spider-Man. Le long métrage a surfé sur la mode de la fin du monde, tout en l'alimentant pour sa propre promotion. Aujourd'hui, les prédictions se mélangent à la fiction au point que certains n'hésitent pas à dépenser des sommes folles pour se rassurer.

Rendez-vous en 2014 pour la 184e fin du monde

En France, les hôtels autour du pic de Bugarach sont complets et des petits malins sentant le filon n'hésitent pas à proposer des chambres à 1 500 euros la nuit. Aux États-Unis, certains investissent 50 000 dollars pour louer un bunker ou bien 25 000 dollars pour acquérir le parfait kit de survie, fusils automatiques inclus. À défaut d’arriver, la fin du monde fait vendre. Bonne nouvelle cependant, le tourisme ne s'est jamais aussi bien porté en Amérique Centrale. Les rumeurs d'apocalypse ont été une formidable campagne marketing pour les sites archéologiques. Prochain rendez-vous : le 10 avril 2014 avec "la revanche du diable".

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