Hospices civils de Lyon : "on nous demande trop d'efforts"

Dans une tribune publiée sur le Monde.fr lundi 6 juillet, 29 médecins lyonnais tirent la sonnette d'alarme sur la situation financière des hospices civils de Lyon (HCL). Selon eux, le budget 2015 prévoit des efforts économiques insupportables pour le personnel médical lyonnais. La qualité des soins et de la recherche sont en jeu.

"Nous sommes à la veille de retrouver une situation financière qui met de nouveau en péril l’avenir des HCL [hospices civils de Lyon], qui risque de bloquer les projets d’innovation, d’amoindrir l’attractivité du CHU pour les jeunes professionnels et de désespérer la communauté hospitalière tout entière." Le ton est donné. Lundi 6 juillet, 29 médecins lyonnais ont signé une tribune sur le Monde.fr, fustigeant le budget 2015 des HCL et appelant les autorités à prendre leurs responsabilités.

Le premier éclat avait eu lieu le 29 juin, quand les représentants des médecins s'étaient déclarés opposés au budget. Un vote purement symbolique, qui a permis d'attirer l'attention sur les futurs signataires de la tribune. Dans les jours qui arrivent, une réunion devrait être organisée avec l'agence régionale de santé (ARS), avant, s'il le faut, une rencontre au ministère.

Au niveau social, "c'est chaud"

"Ces dernières années, nous avons fait des efforts incontournables que nous avons accepté", assure Olivier Claris, président de la commission médicale d'établissement des HCL, qui représente les médecins, et signataire de la tribune. "Mais maintenant on nous demande le double d'efforts qu'avant. La marche est trop haute. Jusqu'à présent, le plan d'efficience était de 20 millions d'euros par an pendant 6 ans. Aujourd'hui, les efforts consentis doivent être de 40 millions d'euros par an pendant trois ans !".

Jusque là, cet assainissement budgétaire représentait notamment des fermetures de sites, des diminutions du nombre de postes tout en augmentant l'activité. Le budget 2015 prévoit lui aussi de nouvelles réductions de dépenses. Des suppressions d'équivalents temps pleins et de places pour patients sont prévues.

"On va démotiver les gens, ne plus être attractifs pour les jeunes, le personnel va commencer à partir", prédit Olivier Claris, pour qui la mission de recherche des CHU est aussi en danger. Au niveau social, "ça chauffe. Le personnel est démotivé et inquiet. Même si l'ARS voit bien tous les efforts consentis, ce nouveau budget ne les reconnaît pas". Pour le professeur, la qualité des soins n'a pas encore été impactée par la rigueur et les restructurations, mais elle pourrait se dégrader si la dynamique se poursuit. "La médecine ne se limite pas à un diagnostique et un soin, il faut aussi de la relation humaine. Or le personnel n'a plus le temps de s'occuper aussi bien qu'il le voudrait des patients. La situation est très très limite".

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