Françoise Grossetete
© Tim Douet

Françoise Grossetête : "Macron redore l’image de la France en Europe"

Le président de la République tenait le 17 avril un discours devant le parlement européen. Préparation des élections de 2019 ou propositions concrètes pour l’Union Européenne, Françoise Grosstête et Michèle Rivasi eurodéputées du Rhône, réagissent.

Certains eurodéputés y voient de belles paroles pour endormir, d’autres une véritable avancée pour la construction d’un projet européen. Beaucoup s’accordent cependant à dire qu’Emmanuel Macron a su séduire le parlement européen le 17 avril à Strasbourg. "Dans un discours il y a le fond et la forme. Sur la forme, il est irréprochable, on sent que c’est quelqu’un qui s’exprime très bien. Sur le fond en revanche, nous n’avons pas appris grand-chose." Michèle Rivasi, eurodéputée du Rhône EELV regrette le manque d’action du président de la République. "Il parle beaucoup de démocratie, mais lui-même n’est pas très "démocrate", il a des attitudes très autoritaires en ce moment, avec Notre-Dame-des-Landes ou les grévistes de la SNCF. » L’eurodéputée écologiste s’insurge contre l’accord avec le Mercosur, qui permet de faciliter l’exportation des produits d’Amérique du Sud sur le marché européen. "Il veut une Europe qui protège, mais qui sera protégé, et de quoi ? Avec ces accords, on ne protège que les gros groupes, pas les agriculteurs européens ou français !"

De son côté, Françoise Grossetête a reconnu être "objective, même si [je ne suis] pas de son parti." Elle poursuit : "Ceux qui disent qu’il n’y avait pas de fond sont des gens qui ne veulent pas reconnaître qu’il a été remarquable", tranche Françoise Grossetête, eurodéputée Les Républicains depuis cinq mandats. "C’est quelqu’un qui a su répondre aux questions précises des députés, et sans une note ! Il redore l’image de la France en Europe auprès de mes collègues, de mon parti ou non."

L’accueil des réfugiés, hypocrisie ?

Un des points forts du discours d’Emmanuel Macron concernait l’accueil des réfugiés. Des annonces "qui ne sont pas corrélées à la pratique" pour Michèle Rivasi : "Il évoque la solidarité ? Mais de quelle solidarité parle-t-on quand on quand on constate la non-acceptation des mineurs, quand on constate les ordres donnés pour renvoyés les réfugiés ? Le discours est là, mais la réalité est toute autre." Sans s’exprimer sur la loi asile actuellement débattue au Sénat, l’eurodéputée LR trouve quant à elle l’idée de l’aide financière aux collectivités qui accueillent intéressante. "Dans mon parti, on ne sera jamais d’accord à ce sujet, et je le regrette. Mais il me semble que cette idée pourrait être une alternative. On ne peut pas forcer la solidarité, et imposer aux états d’accueillir un certain nombre de réfugiés ne fonctionne pas parce que ça fait appel à la souveraineté de chaque pays, il faut respecter cela. Cependant, être solidaire avec le pays qui fait l’effort d’accueillir doit être débattu en conseil. L’argent communautaire pourrait servir à l’hébergement ou la formation des adultes et des enfants."

La préparation d’une candidature ?

Personne n’est dupe. Les élections européennes de 2019 arrivent à grands pas, et les eurodéputés ont bien senti l’envie du président de fédérer les foules pour un obtenir un parti qui siégera à Strasbourg. Pour Michèle Rivasi, son discours ne fait aucun doute sur ses ambitions politiques. "Il était là pour préparer sa candidature. On l’a vu à la fin aller discuter avec les eurodéputés." Cette idée n’a pas échappé non plus à Françoise Grossetête. "J’en suis à mon 5e mandat, et je constate que de plus en plus de sièges sont occupés par des eurosceptiques ou des gens d’extrême droite qui ne font pas avancer le système. Très honnêtement, je pense que nous avons avant tout besoin de personnes qui servent la cause européenne. C’est très courageux de sa part de lancer des consultations citoyennes, et si c’est évidemment son intérêt, c’est aussi le nôtre. Nous avons besoin d’avoir des sièges pro-européens."

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