Formation & enseignement à Lyon : portraits d'étudiants

Avec des métiers qui se numérisent de plus en plus, les formations digitales ont  le vent en poupe. De nombreuses filières sont proposées à Lyon. Nous avons rencontré des étudiants ou de jeunes actifs qui nous parlent de leur cursus et leur projet professionnel, pas seulement dans le domaine du numérique, car la richesse des écoles et des universités  fait de la métropole lyonnaise, qui compte plus de 150 000 étudiants, un pôle d'attraction en matière d'enseignement supérieur.


Hamida Fenjirou – The Nuum Factory

Le numérique pour créer son poste

Blouse blanche et bec Bunsen jamais très loin des yeux, Hamida Fenjirou a toujours voulu faire de la chimie. “Pour moi, c’est la filière de la créativité. Les mélanges offrent énormément de possibilités.” Après l’obtention de son bac scientifique, c’est assez naturellement qu’elle s’est tournée vers une formation d’ingénieur chimiste. “Je ne voulais pas m’enfermer dans une case, parce que justement c’est la liberté qu’offrait la chimie qui me plaisait. En choisissant ingénieur, je me gardais la possibilité de toucher à plein de domaines.” Du moins, c’est ce que la jeune chimiste croyait. Lors de ses premiers stages, Hamida a travaillé dans des entreprises de peinture. Et sans qu’elle s’en aperçoive, cette décision lui a fermé les portes d’autres domaines. “On m’a dit qu’avec mon profil ce n’était pas possible.”

Son diplôme en poche, la jeune femme a rejoint l’entreprise dans laquelle elle avait fait son stage pour un poste dans un laboratoire de recherche et développement. “C’était une super opportunité, et l’entreprise était top. Mais je me suis rendu compte que ça ne me convenait pas. J’ai beaucoup changé de tempérament, et je sentais que j’avais besoin d’autre chose.” Hamida avait tout réussi. Pourtant, elle n’était pas comblée. “Heureusement, le coup de blues n’a que très peu duré. Par le plus grand des hasards, j’ai reçu un mail d’une école qui proposait une formation d’un an sur les métiers du numérique.”

Toute neuve, The Nuum Factory ne portait pas encore ce nom. Pour la jeune femme, c’est un challenge à relever. “Je suis très curieuse, et je ne connaissais pas très bien le monde du numérique. J’ai vu là une opportunité de découvrir un autre domaine. Ce n’était pas une reconversion.” Par chance, Hamida Fenjirou a suivi sa formation en alternance dans une entreprise de chimie. “Le but de la formation, ce n’est pas de devenir expert dans un domaine numérique en particulier, mais de pouvoir faire des ponts entre tous les services. Et comme je parlais le langage des chimistes, c’était parfait.”

Convaincue d’être enfin à sa place, Hamida Fenjirou est persuadée de vouloir continuer à lier le numérique et la vie en entreprise. “Je veux accompagner les petites et moyennes entreprises dans leur transformation numérique. Pour beaucoup de gens, ce terme veut tout et rien dire. Et avant de faire appel à des agences ou des outils, il faut une stratégie.” Seulement voilà, le métier est nouveau. Et si les entreprises ont effectivement des besoins, elles ne sont pas toutes prêtes à créer un poste sur mesure. Qu’à cela ne tienne. La jeune femme opte pour une autre option qu’elle n’avait encore jamais envisagée : créer sa propre entreprise. “J’ai l’impression que c’est la première fois de ma vie que j’apprends  autant de  choses. J’ai ce très gros projet pour lequel je déploie toute mon énergie : j’y crois vraiment.”

À 26 ans, Hamida Fenjirou est convaincue et épanouie. Les yeux rivés vers le numérique, elle reste “chimiste de cœur”.


Eloïse Boyer – SEPR, DN MADE

Créer autrement

© Antoine Merlet

C’est un peu dans le flou artistique que s’est construit le projet d’Eloïse Boyer. Depuis toujours, elle adore créer de ses mains. Au lycée, elle a choisi de suivre une filière STIAA, un bac en arts appliqués. “Cela comprend le design graphique, la mode, l’architecture et le design d’objets.” Pour la jeune lycéenne, décider si tôt de son avenir est cornélien. Et finalement, elle ne s’est tournée vers aucune des disciplines étudiées au lycée. “Je me suis orientée vers un CAP bijouterie, sur les conseils d’un professeur.”

Là, elle a enfin retrouvé le plaisir de travailler avec ses mains. Et avec sa tête. “C’est une formation très technique, voire trop pour moi. La partie création et idée était moins importante que la partie conception. Et ça ne me plaisait pas trop.”

Pas découragée pour autant, Eloïse a voulu poursuivre ses études. Sur la plateforme ABP (ancêtre de Parcoursup), elle s’est orientée vers le design d’objet. “Mais c’est dans un diplôme des métiers d’art (DMA) bijouterie que j’ai finalement été acceptée. Je me suis dit que c’était un signe, qu’il fallait que je persiste”, s’amuse la jeune femme. Un peu sceptique, elle a fini par s’épanouir davantage dans ce cursus proposé par la SEPR de Lyon. “Mais pas à 100 %.” Plus déterminée que jamais à trouver enfin une voie qui lui correspond.

Eloïse Boyer a eu une petite révélation en rencontrant un professeur pendant son cursus. “J’ai été captivée par cet enseignant. Et je l’ai sollicité pour entrer en DN MADE.”

Et voilà, la jeune femme s’est à nouveau lancée dans un diplôme national des métiers d’art, et du design cette fois. Grâce à un principe d’équivalence, elle a pu intégrer le parcours directement en deuxième année. Là, elle a appris à utiliser la suite Adobe, des logiciels de retouche photo, de création graphique. “J’ai appris à utiliser énormément d’outils, à créer des sites web. Il y a des notions de montage aussi, de composition d’images.”

Dans ce cursus, la jeune étudiante n’utilise ses mains que pour le clavier et la souris de l’ordinateur. “Mais la création manuelle ne me manquait pas, puisque je créais autrement, via l’ordinateur. La création était poussée par les professeurs qui nous incitaient à réfléchir à des concepts.”

Tout récemment, Eloïse Boyer a terminé la rédaction de son mémoire. Et sans surprise, elle a choisi d’étudier “la sensorialité et le numérique”. Entendez par là qu’Eloïse refuse d’abandonner de sitôt le manuel. “Pour moi, il est nécessaire de lier manuel et numérique, même si c’est encore compliquer de concilier les deux. Les écrans sont tous lisses et froids. Il existe déjà des gants numériques qui donnent l’impression de toucher la matière.” Les recherches avancent, mais beaucoup restent encore à explorer. “Je pourrais arrêter les études après ces DN MADE, et devenir graphiste par exemple. Mais j’avoue que je ne sais pas encore ce que je ferai à la fin de l’année scolaire.” Rien n’interdit à la jeune femme de continuer à mêler de front ses deux passions, pour trouver un moyen de les réunir.


Chloée Pezza – IAE, marketing connecté et communication digitale

Toujours plus de compétences digitales

© Antoine Merlet

S’écouter, se faire confiance, et ne pas avoir peur de reprendre ses études, voilà ce que Chloée Pezza pourrait conseiller à des jeunes qui n’auraient pas encore trouvé leur vocation. L’échéance du baccalauréat passée, Chloée Pezza s’est orientée vers un DUT Gestion des Entreprises et des Administrations, puis elle a choisi une licence pro en gestion de la relation client et e-commerce. Embauchée, elle est devenue trafic manager et devait faire en sorte que ses clients soient mieux référencés sur Google.

Mais après avoir goûté à la vie en entreprise, la jeune employée s’est ravisée : “Je me suis rendu compte que ma formation n’était pas assez complète. J’ai voulu davantage creuser vers le marketing digital et le e-commerce, qui se développent rapidement. En fouillant, j’ai trouvé le master 2 marketing connecté et communication digitale de l’IAE, que je voulais intégrer. Mais je n’avais pas de master 1.”

Chloée Pezza n’a pas d’autre choix que de retrouver les bancs de l’école pour deux années supplémentaires. “Évidemment que j’ai eu un peu peur. Je me suis demandé si j’allais arriver à suivre le rythme soutenu. Et puis mes proches m’ont encouragée. Qu’est-ce que c’est deux ans dans une vie finalement ?”

Motivée, l’étudiante attend patiemment la deuxième année de master. Une chance pour elle qui parvient à faire ses études en alternance, dans une entreprise de produits pour animaux. “J’avais postulé pour être trafic manager, mais j’ai été recrutée en tant qu’assistante marketing. Et finalement c’était bien de voir autre chose, j’ai même préféré. J’avais de vraies missions, j’étais considérée. À la suite de mon alternance, j’ai été embauchée comme responsable CRM, je gère tout le projet de la relation client.”

À l’IAE, elle a reçu des cours dispensés par des professionnels en activité, “c’était très enrichissant”. Selon la jeune femme, le marketing digital permet une personnalisation encore plus importante de la relation client. “Du fait que ce soit en ligne, en exploitant les données qui sont une mine d’or, on peut proposer un produit qui intéressera vraiment le client. Ce n’est plus vendre pour vendre, mais pour répondre à un besoin qui existe.” Ce n’est pas ce qu’elle imaginait faire il y a quelques années, et pourtant.

L’alternance lui a permis de découvrir d’autres facettes de son métier, qui est multiple. “Et justement, j’ai encore beaucoup de pistes à explorer. Je pense que plus tard, je me rapprocherai d’autres entreprises, pour découvrir d’autres pans de ce métier. L’inconnu peut effrayer, mais j’ai une bonne capacité d’adaptation, je saurai apprendre. Il ne faut pas avoir peur de se lancer.” Le marketing digital évolue vite, mais ce n’est pas pour déplaire à Chloée Pezza qui déteste la routine et aime les challenges.


Tatiana Ingels – Hybria

La polyvalence au service des entreprises

© Antoine Merlet

Pourquoi choisir quand on peut être formé en même temps aux métiers du commerce et à ceux de l’ingénierie ?

Tatiana Ingels a refusé de faire un choix et ne le regrette absolument. Au lycée, elle opte pour un bac S sciences de l’ingénieur. “Je voulais un bac technique, parce que je voulais travailler dans le BTP ou le nautique.” Mais au moment de choisir ses études supérieures, son cœur balance. “J’avais peur que l’ingénierie pure m’enferme dans une case. Et je savais que la partie bureau d’études ne me plairait pas.” Alors elle a profité des salons étudiants pour chercher une voie plus adaptée à ses besoins. “C’est comme ça que j’ai découvert Hybria.”

Fondée par la CCI, cette école propose une formation mi-commerce mi-ingénierie à des étudiants issus de parcours scientifiques. “C’est très rassurant, parce qu’on se dit que la CCI répond à un besoin concret des entreprises. D’ailleurs, beaucoup d’étudiants ont déjà la certitude d’être embauchés alors qu’ils ne sont qu’en 4e ou 5e année.”

D’après l’équipe pédagogique, 100 % des étudiants trouvent un emploi à la sortie de l’école. Un taux record.

Outre la sécurité de l’emploi, Tatiana a aussi été largement séduite par les infrastructures. “On a des cours en partenariat avec l’Insa.”

Convaincue, Tatiana Ingels ne regrette absolument pas son choix. “Pour moi, c’était la meilleure possibilité. Avant d’entrer au lycée, j’ai pu faire un stage dans un cabinet d’architectes. Et ce qui m’a beaucoup plu, c’était le rôle de la personne en charge de faire le lien entre les architectes et ceux qui travaillent sur le chantier.”

Avec cette formation à double casquette, la jeune femme s’assure un poste passionnant.

“Chaque année, il y a un stage à faire différent. La première année par exemple, c’est un stage ouvrier de 3 mois. C’est important parce qu’une fois en poste, on saura en quoi ça consiste. Grâce à ce stage, on saura concrètement ce qu’il est possible de demander aux équipes, ce que ça implique. Ensuite il faut faire un stage en prospection de vente, puis il y a un échange universitaire dans le cadre de la charte Erasmus.”

Pleine d’entrain et persuadée d’être à sa place, la jeune femme apprécie surtout de pouvoir directement mettre en application les principes appris en classe : “On travaille parfois avec de vraies entreprises.” En deuxième année seulement, Tatiana poursuit son double cursus le sourire aux lèvres, et l’avenir dégagé. C’est ça, le vrai choix.


Thibaud Chevillard – IET, master management du développement stratégique et environnemental

Trouver un métier qui a du sens

Travailler en étant cohérent avec ses convictions ? Essentiel pour Thibaud Chevillard. Aujourd’hui parisien, le Savoyard d’origine a muri son projet au fil de ses rencontres.

“Je n’ai pas été forcément très bien orienté au lycée. Alors comme j’avais une appétence pour les matières scientifiques, j’ai fini par intégrer une licence de biologie générale, spécialité environnement. Je voulais me diriger vers les métiers de l’environnement, mais c’est une filière très vaste.”

Sa licence validée, Thibaud Chevillard avait une idée plus précise des possibilités qui s’offraient à lui. “Il y avait les métiers très liés à la nature, à la biologie, mais moi je voulais travailler dans une entreprise pour limiter concrètement les impacts de la pollution sur l’environnement.”

Avec ses convictions bien ancrées, le jeune homme a découvert l’IET. “J’ai tout de suite aimé l’idée d’intégrer une école de commerce tout en continuant d’étudier l’environnement.”

Au cours de son master, renommé depuis “management du développement stratégique et environnemental”, Thibaud fait son alternance à la SNCF.

Grâce à ma formation, je savais ce qui m’intéressait et je voulais travailler en Qualité Sécurité Environnement. Il y a beaucoup de métiers, dont certains qu’on n’évoque jamais. J’ai été surpris du nombre de bons postes que l’on propose au sein des entreprises”, se souvient le jeune homme.

“Je ne voyais pas mes études divisées entre le marketing, la communication et le business d’un côté, et le management environnemental, le droit de l’environnement et la responsabilité sociétale en entreprise d’un autre. Pour moi les deux domaines s’imbriquaient très bien, j’en avais la preuve en entreprise, puisque j’avais les codes de l’environnement et ceux de l’entreprise. Je n’étais pas coincé dans un domaine d’expertise en particulier.”

Jeune diplômé, Thibaud Chevillard a pu rester au sein de la SNCF où il devait prendre en compte et limiter les risques chimiques sur la ligne Paris-Marseille.

Malgré un poste qu’il jugeait “concret et valorisant”, Thibaud a souhaité intégrer la société Derichebourg, spécialiste de la gestion des déchets.

“J’étais un peu le monsieur Environnement, c’est-à-dire que je faisais en sorte que soit respecté le droit de l’environnement, en mettant en application les normes ISO.” Mais ce n’était pas assez pour satisfaire les valeurs de Thibaud Chevillard, qui a intégré il y a bientôt un an et demi le Comité français d’accréditation (Cofrac).

“C’est là que j’ai enfin trouvé le sens que je cherchais. Là je surveille que les entreprises respectent la loi. Il y a une autorité et une légitimité dans le domaine de l’environnement, puisque nous avons un pouvoir de nuisance quand l’environnement n’est pas respecté.”


Constance Briolat – Idrac, BTS commerce international

S’ouvrir sur le monde grâce au commerce

Constance Briolat n’était pas certaine de savoir comment s’orienter. En revanche, elle visait des études courtes. “J’étais aussi certaine que le modèle de l’université ne me correspondait pas.” Intéressée par le commerce, Constance jette son dévolu sur le BTS commerce international de l’Idrac. “Je connaissais des personnes qui suivaient le programme grande école, je savais que l’Idrac me comblerait.” Et elle ne s’est pas trompée.

Pendant deux années, la jeune femme étudie la logistique, le marketing, le management et les langues étrangères. “

Il y avait également la possibilité de choisir une troisième langue. Mais déjà deux langues, ça me suffisait. Je sens que j’ai beaucoup progressé, notamment grâce à un module de négociation qui se fait dans une langue étrangère, c’est presque de l’impro !” Pour son stage, Constance choisit Varsovie. “J’ai toujours aimé la Pologne, il faut dire que j’ai quelques origines polonaises.”

Pas effrayée par la barrière de la langue, elle devient le temps d’un stage chargée de développement commercial marketing. “Concrètement, je travaillais sur les visuels pour les clients français. Je ne pouvais pas faire les papiers en polonais. Mais j’ai également prospecté pour cette start-up.”

De retour en France, Constance se sent grandie, changée par cette première expérience. Et alors qu’elle se destinait à des études courtes, voilà que la jeune femme choisit de poursuivre son parcours avec une troisième année de bachelor en marketing et business.

“D’abord, j’ai fait une année de césure en Allemagne. Je voulais parfaire mon niveau, ce n’était pas du tout une remise en cause de mes études, au contraire.”  Pour la jeune femme, aucun problème pour justifier cette ligne sur son CV, au contraire. “C’est cohérent avec mon parcours. J’ai grandi grâce à cette année.”

Depuis qu’elle a attaqué sa troisième année de bachelor, Constance pense même à intégrer le programme grande école, qui dure 5 ans. “C’est un cursus qui se déroule entièrement en anglais, c’est parfait pour moi. Maintenant je sais que je veux faire du développement commercial à l’international. Mais je ne sais pas encore si je veux travailler à l’étranger pour des clients français, ou l’inverse. Dans tous les cas, je pense que c’est important de conserver un lien avec sa langue maternelle.”

Avec de la patience, le soutien de ses proches et assez de confiance en elle, Constance Briolat a finalement trouvé sa voie. “Avant le BTS j’ai essayé la fac, j’ai travaillé, mais ça ne m’allait pas. Et finalement ce n’est pas grave. Ce qui est important surtout, c’est d’avoir bien conscience qu’on ne perd pas son temps en cherchant sa voie. Il faut se faire confiance.”


Prune Husson – EAC, bachelor chargé de projet et master management du marché de l’art

Trouver sa place au milieu de sa passion

© Antoine Merlet

Pas si facile de lier sa passion et une carrière professionnelle… Prune Husson est depuis toujours passionnée par l’art.

“En 3e, j’ai eu la chance de pouvoir faire un stage chez Dior, j’étais persuadée de vouloir travailler dans la mode.” Dans la prestigieuse maison de couture, la collégienne rejoint le département des archives. C’est le coup de foudre. “Je me suis dit que j’avais trouvé ma voie, alors je me suis renseignée sur le parcours à suivre.”

Ses collègues de la semaine lui répondent tous la même chose. “Il faut intégrer l’école du Louvre.” Plus facile à dire qu’à faire. “Après je me suis un peu perdue. J’ai intégré la fac en communication : je n’ai tenu que deux jours.” Déçue, mais pas résignée, elle intègre grâce au soutien de ses parents, les cours du soir proposés à la classe préparatoire de l’institut catholique. Pendant six mois, elle a préparé le concours de l’école du Louvre. “Et je l’ai raté de 30 places.”

Déterminée à poursuivre ses études en lien avec l’art, Prune Husson a finalement intégré le bachelor “marché de l’art”, dispensé à l’EAC. “C’était vraiment intéressant, parce que tous les cours étaient donnés par des professionnels, et certains se tenaient même au milieu du musée des Beaux-Arts.” Chaque fin d’année s’est soldée par un stage.

Par deux fois, Prune a travaillé dans le street art. “En deuxième année, je suis allée au Canada. Là-bas, ils sont plus ouverts qu’en France sur ce marché-là.”

Privée de stage de 3e année à cause de la crise sanitaire, l’étudiante a poursuivi avec un “master management et marché de l’art”. “Je suis en alternance dans une maison de ventes aux enchères. Je connaissais un peu ce domaine étudié en 1re et 2e année de bachelor.”

Dans cette formation plus spécifique, l’étudiante suit les lundis des cours de gestion d’entreprise, d’expertise d’œuvres d’art, mais aussi des cours de mobilier, architecture et d’archéologie. Le reste de la semaine, elle le passe sur le terrain. “J’aime les ventes aux enchères, pour autant, je ne me vois pas passer le concours de commissaire-priseur, le droit ne me tente pas. En revanche, agent d’artistes, c’est quelque chose qui m’irait bien.” Pas d’urgence, Prune Husson a encore un an et demi avant de choisir.

Une chose est sûre, elle se voit à l’étranger. Et elle ne regrette pas sa formation. “Faire des études de marché de l’art, c’est vouloir être sur le terrain, vouloir être actif. La différence avec une formation plus universitaire, c’est que ces études sont régies par des stages qui donnent une expérience professionnelle concrète.”

Pour Prune Husson, le milieu du marché de l’art souffre encore de préjugés obsolètes. “On entend que ‘c’est un milieu d’hommes où on ne pense qu’à l’argent’. Je pense surtout qu’il faut oser donner son avis et savoir s’imposer. Une fois sur le terrain, il ne faut pas avoir peur de se lancer”, assure la jeune femme.


 

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