tableau peinture
Le Printemps, Claude Monet, 1872, musée des Beaux-Arts de Lyon

En même temps : Emmanuel Macron et le maire de Lyon sur la même longueur d'onde

L'éditorial du rédacteur en chef de Lyon Capitale.

Emmanuel Macron en a fait sa marque de fabrique, Grégory Doucet son marque-page. Le "en même temps" présidentiel semble être devenu représentatif (de manière implicite) du positionnement politique du maire de Lyon. 

Claude Monet en a fait les frais. Et ce n'est pas qu'une impression. Le chef de file de l'école impressionniste a "vu" l'une de ses toiles, Le Printemps (peint en 1872) exposée au musée des Beaux-Arts de Lyon, aspergée de soupe par deux activistes écologistes. 

Pour justifier son acte, le duo militant, qui répond au doux nom de Riposte alimentaire, levait la main droite et prêtait serment : "Ce printemps sera le seul qui nous restera si nous ne réagissons pas. Que vont peindre nos futurs artistes ? A quoi rêverons-nous s'il n'y a plus de printemps ?".

C'était par une après-midi d'un samedi pluvieux d'hiver. Idéal pour faire un saut au Beaux-Arts et revoir ses classiques. Qu'en a pensé cette pré-ado accompagnée de sa mère, qu'on voit sur la vidéo tournée par une compère complice du vice, qui regarde la scène médusée ?

C'est l'objectif recherché : attirer l'attention des médias, du politique et du grand public, en particulier les plus jeunes. Pari réussi : la vidéo a été vue près de quatre millions de fois sur TikTok, réseau social le plus utilisé chez les 4 ans (vous avez bien lu), à 18 ans, celui où ils passent le plus de temps par jour (1h47) selon une étude de février 2023.

En même temps, la peinture était protégée par une vitre. En même temps, ce n'était qu'un peu de potage. En même temps, il faut bien que jeunesse se passe. En même temps, même s'il a officiellement regretté, "face à l'urgence climatique, l'angoisse est légitime" a défendu le premier édile de la Ville de Lyon. 

La majorité silencieuse s'est étranglée en découvrant la réaction du maire... sur X. En même temps, c'était entendu. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. En janvier 2023, alors que les actions de désobéissance civile redoublaient en ville (blocages de routes de Dernière Rénovation, actions coup de poing tous azimuts, sabotage de trottinettes électriques d'Extinction Rébellion) pneus de SUV crevés de Tyre Extinguishers , Grégory Doucet chaperonnait déjà les militants écologistes : "c'est un peu de gêne pour ouvrir les yeux, ils ne défendent rien d'autre que le droit à la vie, à la survie."

"Monsieur le Maire, vous gérez Lyon, pas une Zad...lui répondait, sarcastique, Pierre Oliver, le maire (Les Républicains) du 2e arrondissement. En même temps, "c’est bien que la jeunesse se préoccupe de l’avenir de notre humanité dans sa biosphère. C’est réjouissant de voir des jeunes qui s’engagent" continuait le maire de Lyon lors d'un déjeuner au cours duquel les journalistes l'interrogeaient sur toutes ces actions. 

A Lyon, on n'est plus à un paradoxe près, en même temps. Comme l'a révélé l'avocat lyonnais Alain Jakubowicz : "les musées de la ville vous sont ouverts pour apaiser vos angoisses...". Avis aux angoissés. 

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