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Lionel Allorge

En Auvergne-Rhône-Alpes, 22% des femmes divorcées sombrent dans la pauvreté

Dans une enquête publiée ce jeudi 8 octobre, l'Insee s'est intéressé au devenir des femmes d'Auvergne-Rhône-Alpes après une séparation. Leur niveau de vie diminue davantage que celui des hommes et de nombreuses femmes basculent dans la pauvreté, en particulier suite à un divorce.

22%. C'est la proportion de femmes qui tombent dans la pauvreté après un divorce dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Contre seulement 7% des hommes divorcés. Chaque année dans la région, l'Insee enregistre une séparation pour 19% des couples en union libre, 3% pour les PACS et moins de 1% pour les mariages. Dans une enquête publiée ce jeudi 8 octobre, l'institut des statistiques s'est penché sur le devenir des femmes après ces séparations. Les conclusions sont sans appel : dans la région, de nombreuses femmes basculent dans la pauvreté suite à leur séparation, en particulier un divorce, contre une proportion bien plus faible d'hommes. Explications.

Les femmes divorcées bien plus impactées

D'une manière générale, l'Insee note une diminution du niveau de vie suite à une rupture : les ex-conjoints voient leur niveau de vie baisser en moyenne de 12%. Cependant, cette perte de niveau de vie est plus marquée chez les femmes et atteint en moyenne 16%, soit deux fois plus que pour les hommes. Le niveau de vie des femmes en prend particulièrement un coup dans le cas d'un divorce : l'année du divorce, les femmes perdent 27% de niveau de vie, contre 21% pour les femmes qui rompent un PACS et 13% pour celles qui étaient en union libre. L'Insee note que pour les hommes, en revanche, "l'impact financier après un divorce est quasiment inexistant" et ne représente que 2% (7% après la rupture d'un PACS, 9,5% après la fin d'une union libre).

12,5% des femmes basculent dans la pauvreté après la séparation

Cette diminution du niveau de vie des femmes suite à une séparation se traduit souvent par une entrée dans la pauvreté. En Auvergne-Rhône-Alpes, entre 2012 et 2017, l'Insee recense ainsi que 12,5% des femmes ont basculé dans la pauvreté, tous types d'union confondus, contre 7,5% des hommes. Cela signifie que leurs revenus après la séparation étaient inférieurs au seuil de pauvreté fixé à 1026 euros en 2016. Encore une fois, c'est suite à un divorce que les femmes se retrouvent dans les situations les plus précaires : 22% d'entre elles tombent dans la pauvreté (contre 7% des hommes). La différence est moindre, mais tout de même notable, dans le cas de la rupture d'un PACS ou d'une union libre. Après un PACS, 12% des femmes et 10% des hommes sombrent dans la pauvreté. C'est le cas de 15% des femmes et 11% des hommes en union libre.

Une perte de niveau de vie multipliée par 5 pour les femmes de plus de 40 ans

D'après les chiffres de l'Insee, il semble que la séparation ait plus d'impact sur le niveau de vie lorsqu'elle survient à un âge avancé. Ainsi, la différence de niveau de vie à l'issue de la séparation est quasiment inexistante pour les moins de trente ans. Au-delà, l'écart se creuse rapidement. Pour les couples âgés de 30 à 40 ans, la perte de niveau de vie suite à la rupture est de 15% pour les femmes, deux fois plus que pour les hommes. A partir de 40 ans, c'est un véritable fossé : alors que les hommes sont moins impactés par la rupture (-3% du niveau de vie), les femmes pâtissent beaucoup plus de la séparation avec une perte de niveau de vie multipliée par cinq (-16,5%).

Une perte de niveau de vie majorée pour les femmes avec enfants

L'Insee enregistre une amélioration de la situation des femmes deux ans après le divorce. D'après l'institut des statistiques, le phénomène s'explique par la reprise nécessaire d'une activité professionnelle à temps complet par les femmes, alors qu'elles sont souvent à temps partiel ou sans emploi quand elles sont mariées. Malgré cette augmentation de leur niveau de vie, elles ne parviennent pas à égaler la situation des hommes divorcés. Les enfants, selon l'Insee, représentent une charge de taille pour les femmes : l'institut note qu'ils sont plus souvent à la charge des femmes que des hommes. Le niveau de vie des femmes séparées avec au moins un enfant diminue de 28% l'année de la rupture, contre 12% pour celles qui n'ont pas d'enfant.

Bilan : ce sont les femmes divorcées de plus de 40 ans, avec un ou plusieurs enfants à charge, qui sont les plus impactées par la séparation. En 2011, il y avait 628 128 couples mariés avec au moins un enfant dans la région, mais aussi près de 184 000 femmes seules avec un ou plusieurs enfants à charge, contre à peine 40 000 hommes.

 

 

 

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