Place Bellecour à Lyon lors du couvre-feu / JEFF PACHOUD / AFP

Coronavirus : avant les vacances, tout ce qu'il faut savoir sur l'épidémie à Lyon et dans la région

Où en est l'évolution de l'épidémie à Lyon et dans la région, à la veille des vacances scolaires ? Combien de cas positifs actuellement ? Combien de personnes sont encore hospitalisées dans la région ? Décryptage dans la région. En chiffres. En graphiques.

Après la 2e vague, terrible dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, il y a désormais la peur de la 3e vague au mois de janvier dans la région. Et ce juste après les fêtes, les rassemblements familiaux, si propices à la prolifération du virus. Où en est-on dans la région ? Quelle est la situation ? Eléments de réponses, de manière factuelle.

  • Combien de personnes sont encore hospitalisées à Lyon et dans la région ?

Encore beaucoup... C'est simple, même si la pression hospitalière baisse dans la région depuis le pic de la 2e vague (7200 patients covid en Auvergne-Rhône-Alpes), il y a encore, ce vendredi 18 décembre, pris de 4400 patients suivis pour covid dans les hôpitaux de la région.

A titre de comparaison, il y avait "seulement" 3055 patients covid dans les hôpitaux de la région au pic de la 1ère vague, le 6 avril.

La pression hospitalière a donc baissé depuis un mois mais reste à un niveau très haut... et ce juste avant les fêtes et une possible reprise épidémique. Lyon Capitale vous propose au jour le jour, depuis le début de l'épidémie, un graphique sur le nombre de patients hospitalisés (dont en réanimation) dans la région.

 

  • quelle est la situation dans les services de réanimation ?

Il y a ce vendredi 467 patients suivis pour covid en réanimation dans la région. Pour, en temps normal, 559 lits de réanimation pour toutes les pathologies. Au plus fort de la 2e vague, près de 1200 lits de réanimation ont été "armés" dans la région pour accueillir tous les malades. Cela a été possible par la déprogrammation de nombreuses opérations non urgentes et par la réorganisation de nombreux services. La saturation a aussi été évitée grâce aux transferts de patients de Lyon, de Saint-Etienne, vers d'autres régions moins touchées.

Aujourd'hui, si la tension a clairement baissée, elle reste forte. Dans les Hospices civils de Lyon, 50% des opérations non urgentes sont encore déprogrammées lors de ce mois de décembre. A Lyon, il y a encore davantage de patients en réanimation que le nombre de lits de "réa" en temps normal. Et ce un mois après le pic de la 2e vague...

Lire ici : Coronavirus : en réanimation dans la région, 70 % d'hommes et 70 % de 60-80 ans

  • la surmortalité est-elle importante dans la région ?

Oui. Indiscutablement. D'après des dernières données de l'INSEE, la surmortalité est très nette au mois de novembre dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, en plein pic de l'épidémie de coronavirus.  +97 % entre le 2 et le 8 novembre (donc environ 2 fois plus de décès qu'en 2019), + 90 % entre le 9 et le 15, +68 % entre le 16 et le 22 et +66 % entre le 23 et le 29.

23 616 décès, c'est le nombre de décès en Auvergne-Rhône-Alpes en trois mois, de septembre à novembre. Soit une augmentation de 40 % par rapport à 2019, soit 6 741 décès en plus qu'en 2019 pendant ces 3 mois.

Lire aussi : Coronavirus : dans la région, la surmortalité atteint des niveaux records au mois de novembre

  • à Lyon, le nombre de cas positifs augmente de nouveau

Le taux d'incidence est reparti à la hausse à Lyon et dans le Rhône. Une légère hausse, pour le moment, surtout consécutive à l'augmentation du nombre de tests. Mais l'inquiétude est réelle à quelques jours des fêtes. D'après les dernières données de Santé Publique France, le taux d'incidence est de 175 dans le Rhône. Contre environ 160 pendant plusieurs jours depuis décembre.

Qu'est-ce-que cela veut dire ? Le taux d'incidence est un bon reflet de la circulation du virus à un instant t sur un territoire. Il détermine le nombre de personnes positives lors des 7 derniers jours parmi 100 000 habitants.

Dans le Rhône, il était de 900 pendant deux semaines au plus fort de la tempête et de la 2e vague, début novembre. Il a bien chuté depuis mais il est à un niveau (175) encore haut. Le virus circule encore beaucoup (trop). 175, c'est environ le niveau du mois de septembre dans le département... juste avant la reprise épidémique et la 2e vague en octobre. A titre de comparaison, ce taux d'incidence était inférieur à 10 pendant les mois de juin et juillet cet été. Dans la région, la tendance est sensiblement le même. Il est d'ailleurs intéressant de noter que si, longtemps lors des mois d'octobre et de novembre, la région Auvergne-Rhône-Alpes était la plus touchée par le nombre de cas positifs, ce n'est plus le cas désormais. Bourgogne-Franche-Comté et le Grand-Est sont les régions où ces derniers jours, le nombre de cas a le plus augmenté.

@Santé Publique France

Cette augmentation du nombre de cas positifs dans le Rhône et dans la région est toutefois à mettre en lien avec le nombre de tests, qui a aussi augmenté ces derniers jours, dans le département et dans la région. Le taux de positivité a même lui tendance à un peu baisser. Il faudra donc attendre plusieurs jours pour voir si la tendance de l'augmentation du taux d'incidence se poursuit dans la durée.

C'est ce taux d'incidence qu'il va falloir surveiller dans les jours et les semaines à venir. S'il augmente sensiblement ces prochains jours et semaines, alors ce sera signe de reprise épidémique... et de 3e vague.

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