Gérard Collomb fait sa rentrée au collège
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Collomb fait sa première rentrée dans un collège atypique

Le président de la métropole de Lyon, Gérard Collomb, a effectué sa première rentrée dans un collège ce jeudi, à Champagne-au-Mont-d’Or. Un établissement qui tente d’inventer de nouveaux modèles pédagogiques grâce aux nouvelles technologies et à une architecture adaptée.

Gérard Collomb et la rectrice, Françoise Moulin Civil, au collège Rameau de Champagne-au-Mt-d’Or, le 3 septembre 2015 © DR

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Gérard Collomb et la rectrice, Françoise Moulin Civil, au collège Rameau de Champagne-au-Mt-d’Or, le 3 septembre 2015

Gérard Collomb a effectué ce jeudi matin sa première rentrée au collège. Une compétence qui échoit désormais à la métropole de Lyon, depuis sa création en janvier dernier. “Je suis un peu nouveau dans le métier, je débute”, a plaisanté le maire de Lyon, plutôt d’humeur taquine à l’occasion de la visite du collège Jean-Philippe-Rameau, à Champagne-au-Mont-d’Or. Un collège de 536 élèves un peu à part puisque, outre sa rénovation en cours, il expérimente des outils pédagogiques novateurs qui révolutionnent la manière d’enseigner.

Pour arriver à imaginer l’école du futur, nous avons besoin de la nécessaire autonomie des établissements du secondaire”, a interpellé d’emblée la principale de l’établissement, Valérie Lincot, à l’adresse de la rectrice d’académie, Françoise Moulin Civil, également présente. Un message à peine subliminal qui n’a pas échappé à la principale intéressée et qui a fait sourire Gérard Collomb. Le président PS de la métropole a immédiatement glissé à l’oreille de son voisin : “Ça, c’est un discours parfait pour le pôle des réformateurs [le mouvement qu’il mène au sein du PS, NdlR].”

Zones de projets et salles de rencontre…

Gérard Collomb dans l’un des espaces innovants du collège Rameau de Champagne-au-Mt-d’Or, le 3 septembre 2015 © DR

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Gérard Collomb dans la salle “rencontre” du collège Rameau.

Car le collège Jean-Philippe-Rameau est devenu un véritable laboratoire de pédagogie. Profitant de sa réhabilitation, l’équipe de direction a décidé de repenser les espaces pour créer des zones “projets”, des lieux d’échange et d’interactions entre élèves et professeurs, qui ne soient ni une salle de classe, ni un bureau, ni une salle de réunion. La salle de “rencontre” est ainsi équipée de mobilier design et ergonomique : deux fauteuils qui se transforment en méridiennes, des chaises avec tablette intégrée, le tout dans une décoration moderne et chaleureuse.

Juste à côté, la salle “projets” permet aux élèves de se réunir pour travailler à plusieurs, avec le même mobilier, prêté par la société Steelcase, qui a fait de ce collège son showroom. Spécificité du lieu, un mur entier est recouvert d’une peinture spéciale qui le transforme en un véritable tableau blanc. Une trouvaille qui n’a pas échappé à Gérard Collomb : le maire a immédiatement demandé à son directeur de cabinet la même chose pour son bureau.

pour “opérer une rupture avec l’enseignement frontal”

Mais la véritable trouvaille de ce collège, c’est la salle de cours ECLA, ou “École de l’avenir”. Un lieu génial, pensé par des professeurs, des parents d’élèves et des élèves qui ont envie de voir bouger les lignes de la pédagogie en s’appuyant sur les outils numériques et une organisation de l’espace adaptée. Dans cette pièce, pas de bureau ni de chaises fixes. Plutôt de grands fauteuils en plastique moulé, sur roulettes, qui intègrent une minitable et un support pour tablette tactile. Le long du mur court un grand meuble, pensé par les enseignants. Au fond, un tableau numérique intéractif.

Tout ici est modulable, adaptable en un rien de temps. Quelques secondes suffisent aux élèves pour se regrouper, se déplacer, passer d’une séquence de travail en groupe à un travail individuel. “Il s’agit d’opérer une rupture avec l’enseignement frontal”, explique Caroline Brottet, professeure de SVT qui porte le projet ECLA avec la principale de l’établissement. Concrètement, la configuration des lieux et le travail avec le support numérique des tablettes sont plus propices à l’échange entre les élèves et avec le professeur, “sans pour autant affaiblir l’autorité” de ce dernier, assure Caroline Brottet.

Mais les professeurs sont bien présents

Les sièges tout équipés de l’“école de l’avenir” au collège Rameau de Champagne-au-Mt-d’Or (rentrée 2015) © DR

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Les sièges tout équipés de l’“école de l’avenir” au collège Rameau.

Si, au début, la prof de SVT s’est sentie bien seule devant le faible intérêt porté par certains de ses collègues au projet, elle est aujourd’hui heureuse de les voir de plus en plus nombreux à la rejoindre dans sa réflexion sur les différentes pédagogies à mettre en place.

“Il y avait une sorte de fracture numérique, même au sein des professeurs. Certains, qui ne maîtrisent peut-être pas les outils numériques parfaitement, ont peut-être peur de se retrouver un peu démunis devant des élèves qui eux sont quasiment nés avec une tablette dans les mains. Pourtant, l’intérêt est là aussi. Quand je n’arrive pas à faire quelque chose, les uns et les autres donnent des conseils, participent… On est, là encore, dans une démarche collaborative.”

Pour autant, même si elle croit dur comme fer à ces expérimentations pédagogiques, Caroline Brottet l’affirme : cela ne fait pas tout. “Cette salle est formidable, mais elle reste un outil. Ce serait certainement une erreur que 100 % des salles soient comme cela dans un établissement pour le moment. Déjà, à cause du coût [400 euros environ le fauteuil] et parce que, en tant que professeur de SVT, je n’en n’ai pas tout le temps besoin, quand je veux travailler sur les microscopes par exemple.” Comme le dit le pédagogue Marcel Lebrun, “une bonne e-pedagogie, c’est d’abord une bonne pédagogie”.

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