Aulas en passe de perdre le contrôle de l'OL ?

Au terme d'une opération boursière visant à accroitre les fonds propres du Grand Stade, le dirigeant historique n'est virtuellement plus l'actionnaire majoritaire du club. Mais son tandem formé avec le p-dg de Pathé renforce leur main mise sur le groupe. Explications.

L'Olympique lyonnais est-il en passe de changer de main ? Selon Etienne Tête, Jérôme Seydoux, p-dg de Pathé, devient l'actionnaire majoritaire virtuel d'OL Groupe, à compter de ce 23 août. La date correspond à la clôture de la dernière opération boursière du club, les OSRANE, ces obligations convertibles en actions. Celles-ci visaient à apporter des fonds propres pour réaliser le Grand Stade : elles redistribuent aussi les cartes entre les actionnaires.

Seydoux passe devant, en 2013 ou en 2023

Avant le 30 juillet, Jean-Michel Aulas, via sa holding ICMI, possédait 34,17% du capital d'OL Groupe, tandis que Jérôme Seydoux, P-dg de Pathé, en détenait 29,87%. Le lancement des OSRANE a été l'occasion pour ce dernier de prendre à moyen terme le pouvoir au sein du club. Sur les 802 502 obligations mises sur le marché, 749 835 ont été acquises par les deux actionnaires historiques du club. Et c'est le numéro deux qui a le plus mis au pot avec 421 782 OSRANE, contre 328 053 pour ICMI. Au jour d'aujourd'hui, la répartition du capital reste inchangé. Mais s'il vendait à terme, c'est-à-dire en 2023, le P-dg de Pathé récupèrerait 27,4 millions d'actions (1 obligation valant 45 actions + une rémunération de 2 actions par an), tandis que JMA en toucherait 21,3 millions. Au final, l'équilibre des forces s'en trouverait changé : 47,96% du capital pour Seydoux, contre 39,5% pour Jean-Michel Aulas.

L'opération boursière prévoit un remboursement anticipé des OSRANE : par exemple, avant le 30 juin 2014, chacune d'entre elle serait troquée pour 45 actions. Mais - à la condition qu'ils vendent de concert - l'équilibre des forces s'en trouverait tout autant bouleversé : 19,3 millions d'actions pour Aulas, 22,9 millions pour Seydoux. Comment interpréter cette prise de pouvoir ? Un manque d'argent de Jean-Michel Aulas qui n'avait d'autre choix que de se mettre en retrait pour exaucer son stade rêvé ? Ou une condition posée par Seydoux pour garantir la moitié du prêt obligataire consenti par Vinci (40 millions, l'autre moitié l'étant par le Département) ? Cette mathématique est confirmée lundi soir par la communication de l'Olympique lyonnais, mais nuancée : "Rien ne permet de dire que dans dix ans, les choses ne vont pas changer. Tout peut changer d'ici là".

Les petits actionnaires, plus petits encore

Cette nouvelle donne traduit aussi la reprise en main des deux boss du club, qui pourraient détenir pas loin de 90% du capital. Avec une hausse du capital d'OL Groupe, ce sont les petites actionnaires qui vont perdre du poids. Ils détiennent aujourd'hui 26,6% du capital. Une part qui pourrait être ramenée, au pis, à 5,4%. Ce qui diminuerait d'autant leurs dividendes perçus, remarque Etienne Tête, qui accuse JMA de "spoliation". Un terme que récuse fermement le club : "tout le monde pouvait souscrire à ces obligations", observe-t-on au service communication. Pour garder une mise rentable, il ne reste plus qu'aux autres actionnaires d'espérer une amélioration financière de l'OL.

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