Capitale Européenne de la Culture 2013 : Perben soutient Saint-Etienne !

Marseille, Toulouse, Nice, Strasbourg et... Saint-Etienne aussi. Au regard de l'impact revigorant que cela eut sur Lille en 2004, la compétition fait rage entre les villes et devient un enjeu pour les élections municipales à venir. Et une véritable bataille rangée à Lyon. Dans le quotidien Les échos, mercredi 19 septembre, Dominique Perben dénonçait le manque d'ambition de la municipalité quant à cette candidature. Le postulant UMP de déclarer : "Il aurait été préférable d'aider la voisine rhônalpine, Saint-Etienne, qui s'était portée candidate auparavant, à emporter la mise."

Aussitôt, Patrice Béghain, adjoint à la culture du maire de Lyon, lançait les missiles sous la forme d'un communiqué : "Tous les Lyonnais se sont montrés enthousiastes pour cette aventure et une voix aussi dissonante ne peut que desservir la candidature de notre ville."
La gaffe de Perben et la myopie de Béghain
D'évidence, les propos de Dominique Perben sont une gaffe. Celui qui aspire à devenir maire de Lyon risque de déconcerter ses électeurs en ne soutenant pas sa ville, sur un projet qui ne manque pas d'intérêt pour le rayonnement lyonnais. La politique étant ainsi faite de stratégies binaires et de simplifications intellectuelles, une telle prise de position, même si discutable, risque de le faire dégringoler.

Nonobstant, le désir de Patrice Béghain de ratatiner l'adversaire lui fait perdre, tout autant, le sens du commun. Prétendre qu'il existe une mobilisation de toutes les forces locales et un enthousiasme des lyonnais, c'est "pousser un peu trop vite mémé dans les orties". L'enthousiasme demeure, pour l'heure, quasi institutionnel et confidentiel, certainement pas populaire. De fait, c'est la stratégie lyonnaise qui en est responsable. "Comme pour les candidatures aux Jeux Olympiques, c'est une compétition très rude. On ne doit pas dévoiler nos projets maintenant." explique-t-on au cabinet de Patrice Béghain. Une stratégie de la discrétion à l'inverse de celle pratiquée par Saint-Etienne, qui mise sur l'adhésion des habitants et multiplie les mobilisations populaires.

La rivalité Lyon/Saint-Etienne
Au demeurant, on peut s'interroger sur la rivalité entre les deux villes rhonalpines quand une association aurait pu contribuer au développement conjoint de l'une et de l'autre. "Les textes réglementaires rendent cela impossible" assènent les organisateurs lyonnais. Les textes européens affirment pourtant : "Les villes qui se portent candidates ont la possibilité d'associer un territoire régional". Ce qu'ont fait Marseille avec Toulon et Arles, Nice avec toute la Côte d'Azur ou Strasbourg avec tout le bassin transfrontalier. Ce que n'a pas fait Lyon. La volonté d'utiliser cette candidature prestigieuse comme argument aux municipales a-t-elle nuit à toute collaboration ? C'est ce que semble penser Régis Neyret, acteur essentiel de l'inscription de Lyon au Patrimoine de l'Unesco, qui déclare, en privé : "Patrice Béghain a tué la candidature de Saint-Etienne et a, de fait, anéanti les chances pour Lyon de devenir capitale culturelle."

Plus d'infos sur les candidatures : www.lyon2013.com et

www.saint-etienne2013.eu

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