À Lyon, un second PMU City vient d’ouvrir dans le 6e arrondissement

Alors que les paris hippiques connaissent un regain après plusieurs années de baisse, un nouveau PMU City vient d’ouvrir ses portes dans le 6e arrondissement lyonnais. Il s’inscrit dans la stratégie de renouvellement mise en place par l’entreprise française de paris équestres.

PMU City rue Tête d'Or

© Charlotte Santana
PMU City rue Tête d'Or

Après l’arrivée du premier PMU City français à Lyon en 2011, un second établissement du même type vient d’ouvrir ses portes dans le 6e arrondissement, rue Tête d’Or. S’il s’agit toujours d’un lieu entièrement dédié aux turfistes invétérés, dans lequel on trouve des bornes et écrans pour suivre les courses mais pas de bar ni de boissons alcoolisées, ce nouveau temple du pari n’est pas tout à fait identique à celui situé place des Terreaux.

“C’est un concept allégé, explique Alexandre Froment, responsable régional de PMU sur l’Est de la France. On est dans le 6e arrondissement donc on vise plutôt une clientèle CSP+.” Contrairement au PMU City des Terreaux, qui devait davantage attirer les jeunes actifs, théoriquement. Mais l’objectif est loin d’être atteint. “C’était le premier alors il a un peu essuyé les plâtres, poursuit Alexandre Froment. Par exemple, il ne comporte pas de toilettes donc parfois, les gens se soulagent dans la rue.”

Le PMU City des Terreaux génère 4 millions de chiffre d’affaires par an

Une atmosphère qui ne plaît pas forcément à tous les parieurs. Pour plus de tranquillité, certains préfèrent donc jouer dans les bars-tabacs PMU de quartier. “Aux Terreaux, il n’y a pas de contact, pas le plaisir des rencontres,estime Christian, adepte du pari hippique depuis près de 40 ans. Là-bas, si une course va partir, que tu es devant quelqu’un à la borne et que la personne n’a pas le temps de jouer, la tension peut vite monter. Il y a une frontière entre ces professionnels et des gens comme moi.”

Les PMU de proximité et les PMU City draineraient ainsi deux clientèles distinctes et ne se feraient pas nécessairement concurrence. Mais si l’établissement des Terreaux génère 4 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, les courses équestres sont loin de rapporter autant aux comptoirs de quartier : pas plus de 5% du chiffre d’affaires, selon Myriam Ahla, trésorière de la chambre syndicale des débitants de tabac du Rhône et buraliste depuis 11 ans.

Intérieur plus allégé du PMU City rue Tête d'Or

© Charlotte Santana
Intérieur plus allégé du PMU City rue Tête d'Or

Globalement, les paris hippiques sont en baisse depuis plusieurs années. Et le contexte n’est pas différent à Lyon : cette tendance serait même “plus accentuée dans les grandes villes car les clients sont plus volatiles qu’en campagne”, selon Alexandre Froment qui relative malgré tout ce constat en observant un regain de croissance depuis le début de cette année.

Peut-être le fruit d’initiatives mises en place par le PMU pour inverser la tendance. “On a un peu changé notre politique commerciale, poursuit le responsable régional. Nous avons mené des actions directement ciblées sur nos clients, par exemple on a relancé le produit phare qui est le quinté+. Nous avons également rénové le réseau : déjà près de 70% des points de vente ont été renouvelés en France.”

Il ne devrait pas y avoir d’autres PMU City à Lyon, pour le moment

Mais le défi qui semble le plus difficile à surmonter concerne plus particulièrement l’élargissement de la clientèle. Myriam Ahla le remarque au quotidien : alors que la Française des jeux parvient à attirer les jeunes, “voire les mineurs” et que “tout le monde joue au loto”, les paris hippiques séduisent très majoritairement une population masculine et vieillissante. L’objectif est donc de toucher une cible plus féminine et surtout plus jeune, alors que les 18-30 ans préfèrent pour l'instant s’adonner aux paris sportifs sur le football.

Pas facile quand on sait que les courses hippiques ne jouissent pas d’une image très positive. Christian l’avoue lui-même : le PMU “n’a pas une bonne réputation, c’est le jeu du pauvre, du vulgaire, du mal élevé”. C’est donc également pour cette raison que les PMU City ont été lancés et s’implantent dans des quartiers bien spécifiques. Mais le pari n’est pas encore gagné. En tout cas, à Lyon, aucun projet concernant un éventuel troisième spot à turfistes n’est pour l’instant à l’étude.

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