Pour la droite lyonnaise "plus personne ne croit au front républicain"

Les élus Les Républicains du Rhône portent un regard sévère sur la défaite de François Fillon, arrivé 3e du premier tour de la présidentielle dimanche. Et si leur champion à appelé à faire barrage au FN, eux refusent d'entrer dans le jeu des consignes de vote de l'entre-deux-tours. Malgré une volonté claire de ne pas voir le FN à la présidence de la République.

Laurent Wauquiez a donné le ton dès dimanche soir sur France 2. "Il n'y aura pas d'arragement avec Monsieur Macron", déclarait -t-il, appelant en même temps à "ne pas voter pour Marine Le Pen". Une version mal assumée du "ni-ni", reprise par plusieurs élus lyonnais de son camp. Ainsi Georges Fenech a-t-il appelé à "faire barrage aux deux", Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Dans la même veine, Anne Lorne s'est refusée à toute consigne de vote. La conseillère régionale Nora Berra et François-Noël Buffet font partie des rares voix dissonantes appelant clairement à faire barrage au FN.

Comme la porte parole de la Manif pour tous, Alexandre Vincendet, Yann Compan ou encore Gilles Gascon ont aussi refusé de donner des consignes de vote. Sur le même registre, tous trois explique ne pas être "propriétaires des voix". "Je n'ai pas d'ordre à donner à mes concitoyens", tranche Gilles Gascon, maire LR de Saint-Priest. A l'instar d'une Anne Lorne prônant "la liberté de responsabilité", Georges Fenech refuse l'idée de barrage face au FN. "Quand il y a huit millions d'électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen, on ne les insulte pas", déclare le député de la 1ee circonscription.

"Hors de question de donner une voix au FN"

"Le Front Républicain, plus personne n'y croit, avance Alexandre Vincendet, maire de Rilleux-la-Pape. Les électeurs ce qu'ils entendent c'est 'un pour tous, tous pourris'". Même constat pour Yann Compan, conseiller métropolitain, pour qui "les temps ont changé par rapport à 2002". "Aujourd'hui le vote FN est de plus en plus décomplexé. Il y a ceux qui votent par conviction et ceux qui veulent renverser la table, analyse-t-il. Et les consignes de vote n'auront jamais d'emprise sur ces gens là".

S'il assure que les consignes de vote n'ont "aucune portée dans l'isoloir", Yann Compan semble suivre la ligne Wauquiez contre le FN. "Je ne dirai qu'une seule phrase : qui imaginerait le général de Gaulle voter Front national ?", glisse-t-il. Idem pour un Alexandre Vincendet plus ferme : "Je ne voterai pas pour le FN, il est hors de question de donner une voix supplémentaire au FN". "Marine Le Pen enverrais le pays droit dans le mur", clame-t-il.

Le début de semaine est lourd de regrets chez Les Républicains du Rhône. De la "grosse déception" d'Anne Lorne à "l'amertume" de Georges Fenech. "On avait un boulevard et finalement c'est un immense gâchis", abonde Alexandre Vincendet. Yann Compan parle quant à lui d'un "séisme". "Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt et trouver des excuses bidons", assume le conseiller métropolitain. "C'est une grosse frustration, poursuit-il. Dans l'ensemble, les gens avaient envie de prendre le train de l'alternance, et là on le regarde passer avec quelqu'un d'autre dans la locomotive".

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