Le demi-succès du Sarkothon offre 2 mois de répit à l'UMP

L'UMP continue de négocier avec ses banques pour obtenir un délai de deux mois pour le remboursement complet de sa dette. Si cette hypothèse est quasiment acquise, tout n'est pas tout rose. Entre adhérents essorés et parlementaires agacés une question demeure : qui paiera le reste de la facture?

C'est une véritable bouffée d'air frais dont pourrait bien bénéficier l'UMP avec l'obtention d'un délai de deux mois pour rembourser la dette de 11 millions d'euros, après que le conseil constitutionnel a annulé les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2012.

Car à la veille de la date butoir, le compte n'y est pas encore. 8 667 680 € ont déjà été récoltés comme l'affirme Nadine Morano sur son compte Twitter, dont 4 829 668 sur Internet et 3 837 812 par chèques. Don moyen, selon l'ancienne ministre : 86 euros. Soit 101 135 dons depuis le début juillet.

"De quoi prouver qu'il y a une véritable dynamique qui s'est créée", précise la trésorière du parti Catherine Vautrin. Une dynamique visiblement suffisante pour espérer un peu plus de souplesse de la part des banques qui pourraient laisser jusqu'à la fin du mois de septembre pour compléter la cagnotte. Un délai pas encore confirmé mais qui serait une véritable bulle d'oxygène pour le parti qui éviterait ainsi la faillite pure et simple.

Toutefois, délai ou non, du côté des fidèles de l'ancien chef de l'Etat, la mobilisation ne faiblit pas. Jean-François Copé et Nadine Morano, thuriféraires de l'action de Nicolas Sarkozy du temps de sa présidence se sont ainsi mués en passeurs de panières à l'heure de l'appel à la générosité. L'ancienne ministre, qui exhorte les militants et sympathisants à "un dernier effort", affirme même avoir glissé une enveloppé de 2 000 euros dans le pot commun.

Ne pas essorer les militants

Et si, comme Catherine Vautrin, elle semble se réjouir d'une réelle dynamique, certains à l'UMP craignent que les 2,7 millions d'euros restants ne soient un peu plus difficiles à rassembler. "Je n'ai aucun doute sur le fait que, bénéficiant d'un délai supplémentaire, nous réunirons la somme totale avant la fin du mois de septembre, en revanche, je crains que certains adhérents ne se sentent trop pressés", analyse un cadre de l'UMP qui redoute que "cette opération n'influence dans le mauvais sens le nombre de militants qui reprendront leur carte l'an prochain". Car entre les SMS et les mails très récurrents adressés à tout le fichier militant et sympathisants de l'UMP, nombreux sont ceux qui saturent. "Il va falloir lever un peu le pied sur les sollicitations si on ne veut pas être carrément contreproductifs", conseille ce même cadre. "Car ce qui fait vivre le parti ce sont surtout les cotisations; alors si on fait fuir les adhérents... on ne sera pas plus beaux l'an prochain".

Appelés à donner 2000 euros chacun, les parlementaires UMP n'ont pas encore tous fait montre de leur générosité, rapporte ce même cadre. Environ 20% auraient encore "un oursin dans le portefeuille", selon lui. Soit un manque à gagner d'un peu moins de 80 000 euros selon nos calculs.

Sarkozy peut-il payer?

Mais une autre possibilité existe pour atteindre les 11 millions d'euros. Que Nicolas Sarkozy remette la main au portefeuille. C'est en tout cas une idée que certains parlementaires se permettaient il y a quelques jours encore de glisser. Mais l'option ne semble pas faire partie des privilégiées. Pour l'instant l'ancien chef de l'Etat en est aux remerciements. Dans une lettre que recevront bientôt les généreux donateurs, il tient à "témoigner personnellement sa [ma] gratitude". "Un geste de solidarité et de fraternité qui le [me] touche beaucoup".

Jusqu'ici, Nicolas Sarkozy, qui a versé 7 500 euros a toujours affirmé que c'était le maximum que la loi l'autorisait à faire en tant que particulier. Or, même dans son camp, certains s'agacent, à l'image du député Bernard Debré qui a estimé sur i-télé qu'il aurait pu faire "un peu plus".

Car en tant que caution solidaire sur ce prêt, Nicolas Sarkozy a la possibilité juridique de participer à son remboursement, sans plafond. Si le parti de droite ne parvenait pas à assurer le remboursement de l'emprunt, c'est de toute manière vers lui que les banques pourraient se tourner.

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