Lyon : Collomb insulte la maire du 7e arrondissement lors du conseil municipal

Irrité par l'intervention sur l'ouverture des marchés de Myriam Picot lors du conseil municipal qui avait lieu ce jeudi en vidéoconférence, le maire de Lyon a qualifié de “conne” celle qui figure dans sa majorité, mais qui soutient désormais David Kimelfeld.

C'est la main sur le cœur que l'ensemble des élus ont débuté le conseil municipal de la ville de Lyon ce jeudi, assurant que le temps n'était pas aux “querelles politiciennes” en cette période de crise de Covid-19. Mais la politique n'est jamais bien loin à Lyon, et le 1er tour du 16 mars dernier - une éternité pourtant - n'a visiblement pas rapproché les deux camps de la majorité locale.

“Mais quelle conne”

Lors d'une prise de parole de la maire du 7e arrondissement Myriam Picot sur la réouverture des marchés, trop tardive selon elle, Gérard Collomb a oublié que son micro était ouvert. “Mais quelle conne”, a-t-on pu entendre lors de la vidéoconférence diffusée en direct (à partir de 5 heures, 17 minutes et 40 secondes). “Dès le 27 mars, une majorité d'arrondissements a fait part des demandes pressentes des habitants (concernant les marchés)”, venait de déclarer l'ancienne proche du maire de Lyon, candidate auprès de David Kimelfeld lors du scrutin de mars, qui a souhaité l'ouverture de “marchés plus nombreux, de tailles réduites, réservés en priorité aux producteurs et donc plus faciles à sécuriser”. Quelques instants plus tard, la vice-présidente de la métropole en charge de la Culture demandait la réouverture du marché de Jean-Macé. Et on entendait de nouveau Gérard Collomb s'emporter : “Mais elle n'écoute même pas, c'est vraiment une c...” .

Finalement, l'ancien ministre de l'Intérieur a sèchement répondu à la prise de parole de celle qui fait toujours partie de sa majorité : “Quand j'entends Myriam Picot, je me dis : “comment avons-nous pu être ensemble si longtemps et avoir les mots qu'elle emploie”. Lorsqu’elle dit, monsieur le maire, nous vous avions demandé d'ouvrir les marchés le 27 mars, excusez-moi, ce n'est pas être progressiste et républicain (nom du groupe politique des pro-Kimelfeld à la ville de Lyon, NdlR). C'est être démagogue.” Et de poursuivre, presque tremblant de colère, en s'attaquant à son Premier adjoint, Georges Képénékian, chirurgien urologue de profession et lui lui aussi soutien de David Kimelfeld : “Si nous les avions rouverts le 27 mars, il y aurait eu des centaines de décès supplémentaires dans notre agglomération. Je ne supporte pas la démagogie. Quand j'entends qu'un certain nombre disent dans leur arrondissement que tout est la faute de Gérard Collomb... Eh bien je l'assume, parce que j'ai le sens de l'intérêt général. On ne peut pas être médecin et dire qu'il faut rouvrir les marchés alors que la pandémie est au plus haut et que les lits d'hôpitaux sont au complet.” 

Pas une première entre pro-Collomb et pro-Kimelfeld

Les proches de David Kimelfeld ont rapidement réagi sur les réseaux sociaux en diffusant des vidéos de la scène. Le député LREM de Lyon, Thomas Rudigoz, a dénoncé “un dérapage intolérable du maire de Lyon”. La maire du 7e a également reçu le soutien du candidat écologiste Grégory Doucet, arrivé en tête lors du 1er tour des municipales à Lyon. “L'insulte est intolérable et insupportable. Sachons nous respecter en toutes circonstances”, a-t-il écrit sur Twitter.

Ce n’est pas la première scène du genre entre les deux camps de la majorité lyonnaise. Le 18 novembre 2019, déjà lors d’un conseil municipal, Roland Bernard avait publiquement insulté les élus proches du président de la métropole de Lyon qui arrivaient ensemble pour la première séance de leur groupe politique fraîchement créé. “Vous l'entendez la musique D'Ennio Morricone ? Celle des douze salopards. Vous êtes des traîtres”, avait notamment lâché l'élu du 2e arrondissement dans la cour de l’Hôtel de Ville.

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