Collomb et Tete
© Tim Douet

Collomb rêve toujours de se passer des Verts

À moins de 48 heures du premier tour des municipales, la gauche plurielle qui se présente désunie au premier tour lorgne déjà sur les alliances de second tour. Ils n’auront que 36 heures, durant l’entre-deux tours, pour se mettre d’accord. Et si les écologistes semblent demandeurs, Gérard Collomb pourrait tenter, en fonction des résultats de dimanche soir, de passer en force. Quitte à y laisser quelques plumes, notamment dans le 1er.

À deux jours du premier tour et des éventuelles négociations qui pourraient en découler, Gérard Collomb et son entourage plaident toujours pour le passage en force, le scénario à la grenobloise. Les socialistes pressentent que les écologistes ne devraient pas rencontrer un grand succès dans les urnes dimanche soir. "Ils ne feront pas le score qu'ils prédisent. Ceux qui nous ont rejoints dès le premier tour [les transfuges Mireille Roy, Françoise Rivoire et Alain Giordano, NdlR] seront servis, pas les autres", annonce une tête de liste de Gérard Collomb pour qui cette jurisprudence s'applique aussi à la liste Front de gauche d'Aline Guitard et Nathalie Perrin-Gilbert.

Une campagne où chacun a retenu ses coups

Les plus prudents soulignent que "nécessité fera loi". Depuis le début de la campagne, Étienne Tête rappelle que Gérard Collomb, comme lui-même, passeront outre leurs rancœurs réciproques, si le maire de Lyon se retrouve pris en tenaille par ses opposants à gauche et une percée de l'UMP. "Si nous dépassons les 10 % dans tous les arrondissements, Gérard Collomb n'aura pas d'autre choix que de nous prendre", prévient un Vert. Depuis le début de la campagne, les écologistes se sont d'ailleurs bien gardés d'adresser la pique de trop au candidat Collomb. Les socialistes, qui ne sont pas plus tendres habituellement avec leur partenaire historique, ont aussi respecté une sorte de pacte de non-agression. Les deux camps ont préféré ne pas insulter l'avenir.

Les Verts redoutent une traversée du désert

Si les Verts veulent se compter lors du premier tour pour tenter d'infléchir, ils n'ont jamais prévu de passer le prochain mandat loin de l'hôtel de ville et de l'exécutif de Gérard Collomb. Ce qui ne manque pas d'agacer les socialistes, qui leur reprochent de vouloir "le beurre et l'argent du beurre", selon un conseiller municipal. Autour du maire sortant de Lyon, personne n'assure la promotion des vertus d'une alliance. En cas de fusion des listes, il faudra faire de la place sur les listes. Les socialistes, qui ont déjà dû libérer de nombreuses places aux personnalités issues de la société civile, ne veulent pas se voir reléguer encore un peu plus loin. Un élu écologiste, très optimiste, espère être sauvé par la nervosité de Gérard Collomb : "Il n'est pas serein, en ce moment, parce qu'il redoute que nous l'obligions à s'allier." Les pertes lyonnaises pourraient aussi avoir des conséquences au Grand Lyon. Or, après s'être démené pour créer la métropole, Gérard Collomb refuse de s'en voir chiper la présidence par l'UMP.

Le PS pourrait sacrifier le 1er

Les écologistes, qui ne font pas état à 48 heures du scrutin d'une confiance démesurée, en sont réduits à espérer de passer les 10 % dans le 3e et le 5e pour espérer être repêchés, à coup sûr, par Gérard Collomb. Dans ces arrondissements, le maire sortant de Lyon ne pourrait pas survivre à une triangulaire voire une quadrangulaire.

Le 1er, souvent présenté comme un arrondissement qui pourrait échapper à Gérard Collomb, n'est plus, pour certains socialistes, perçu comme une cible prioritaire. Le choix du maire d'arrondissement vire au casse-tête en cas de victoire. Odile Belinga, la tête de liste, n'est pas intéressée. Yves Fournel, adjoint Gaec à la petite enfance, a postulé mais les socialistes ne veulent pas confier l'arrondissement à un partenaire politique. Serge Barbet, ancienne plume de Gérard Collomb à la Ville de Lyon, candidate aussi. Sans convaincre. "Il n'est pas en odeur de sainteté auprès des militants", note un proche de Gérard Collomb. Dans l'entourage du maire de Lyon, certains en arrivent même à considérer une défaite comme une bouée de sauvetage. "Si on ne s'allie pas aux écolos, Nathalie Perrin-Gilbert gagnera l'arrondissement et notre problème de maire d'arrondissement est réglé. Nous n'avons pas besoin du 1er pour gagner la ville. Ce scénario nous permettrait de passer six années tranquilles sans les Verts", plaide un conseiller municipal. Mais, d'une certaine manière, cette configuration acterait que Gérard Collomb a perdu son bras de fer avec Nathalie Perrin-Gilbert. De ce qu'il peut considérer comme "deux maux", le maire devra choisir le moindre.

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