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À Lyon, Hollande Parade... en attendant le sort de DSK ?

PRIMAIRES (actualisé à 10h56) - Après le ralliement de Pierre Moscovici à François Hollande dans le cadre de la primaire socialiste, c'est une grande partie des strauss-kahniens de Rhône-Alpes qui a rejoint à Lyon, Gérard Collomb, jeudi pour accueillir l'ex-premier secrétaire du PS dans une visite-prétexte du quartier Confluence afin d'afficher ce nouveau soutien. Reste à se demander si les événements de la nuit de jeudi à vendredi à New York et les révélations du New York Times sur la possibilité d'un effondrement des accusations portées contre Strauss-Kahn ne vont pas changer la donne.

Les strauss-kahniens ne sont plus orphelins. Jeudi à Lyon, la plupart des soutiens de DSK, majoritaires au sein de la fédération socialiste du Rhône, se sont portés sur la candidature de François Hollande avec Gérard Collomb en principal rabatteur. Une liste à la main, le maire de Lyon a énuméré tous ceux qui ont décidé de se rallier à la candidature de l'ex-premier secrétaire du PS en Rhône-Alpes. et nombre de ceux-là étaient présents, comme à la parade, dans la caravane moutonnière de personnalités et de journalistes qui suivait la visite de François Hollande dans le quartier de la Confluence présenté par un Gérard Collomb tout fier. "Ce quartier avec son nom, la Confluence, est le symbole de ce qui se passe. Car il y a Confluence entre ceux qui étaient avec moi il y longtemps et ceux qui le sont aujourd'hui. Puis avec ceux qui viendront demain" s'est extasié François Hollande.

Action collective

Et ce qui s'est passé jeudi était plutôt inattendu comme évènement politique. Les contacts entre strauss-kahniens se sont accélérés dans la semaine sous l'effet entraînant de la décision de Pierre Moscovici de rejoindre le camp Hollande dont il devient le coordonnateur de campagne. Pierre Moscovici a annoncé sa décision jeudi. Quant au maire de Lyon, il l'a officialisée dans les dernières 48 heures. La visite d'Hollande à Collomb s'est décidée en dernière minute. Le mouvement de soutien du réseau DSK à la candidature de François Hollande s'apparente ainsi bien plus à une action collective qu'à une initiative individuelle de personnalités influentes. "On s'est coordonné toute la semaine. Moscovici a une autorité naturelle sur notre réseau, bien plus que Cambadélis. Il a une autorité intellectuelle, c'est le plus brillant de sa génération. Il a été le chouchou de Lionel Jospin et le bras droit de Dominique Strauss-Kahn, c'est donc normal qu'on le suive", témoigne le sénateur de la Drôme, Jean Besson, qui est également l'un des très proches de DSK.

Mais tous les élus proches de strauss-kahn en Rhône-Alpes n'ont pas rallier Hollande pour autant. Le député de la Loire, Jean-Louis Gagnaire, a décidé de rejoindre Martine Aubry. Quant à Jean-Christophe Vincent, secrétaire fédéral aux élections au sein de la fédération PS du Rhône et l'un des principaux animateurs du réseau DSK à Lyon, n'a toujours pas fait son choix. Pour Jean Besson comme pour la plupart des strauss-kahniens, ce choix est guidé par un positionnement politique. "Martine Aubry a commis l'erreur de s'allier avec les gauchistes du parti. ça a pesé lourd !" indique M. Besson. Le ralliement s'est donc fait sur la base d'une ligne réformiste. "Au centre, centre gauche" précise Gérard Collomb. En revanche, pas question de deal ou de négociations entre Hollande et ses nouveaux amis partisans de DSK.

Compromis ?

"Il n'y a pas de compromis, encore moins de compromission" explique François Hollande qui ajoute: "on n'est pas là pour préparer un congrès. Je respecte les parcours. Il y a ici des gens qui ont fait un autre choix au départ et qui aujourd'hui ont pris une décision". Dans son esprit, il ne rallie personne. "Il n'y a pas de soumission ou de vassalisation" explique-t-il à la presse. Gérard Collomb confirme cette tonalité : "on ne demande rien. On veut apporter et contribuer. Tous les élus qui sont ici pensent qu'il faut une alternance et qu'Hollande est le mieux placé pour l'incarner".

Faute de grives ...

D'autres s'épanchent moins en ferveur et rappellent simplement une réalité butée. "Faute de grives on mange des merles", glisse le sénateur Besson dans un sourire. Choisir Hollande, c'est se contenter de ce qui est à disposition. Au milieu de ses nouveaux amis enthousiastes ou résignés, Hollande s'est lancé dans une minute d'orgueil pour se compter : "Nous partîmes 500 à peine. Nous sommes déjà des milliers de personnes et nous ne sommes pas encore arrivés au port !" Le port est encore loin et chacun se demande s'il y a des risques que l'embarcation ne tangue avec l'arrivée de l'équipage des strauss-kahniens, jusqu'alors échoué en pleine mer.

Révélations

Mais en l'espace d'une nuit, cette parade d'Hollande à Lyon au milieu strauss-kahniens peut n'avoir plus aucun sens. D'après le New York Times qui cite des sources proches de l'enquête, le procureur de New York ne croirait plus dans les accusations portées par la femme de chambre qui accuse l'ancien directeur général du FMI d'agression sexuelle et de viol. La crédibilité de la jeune femme serait sur le point de s'effondrer selon le quotidien de New York. En France, des voix s'élèvent déjà pour réhabiliter Dominique Strauss-Kahn dans la course à la présidentielle, si la justice américaine devait conclure à son innocence. Si tel était le cas, Jean-Marie Le Guen explique que DSK "sera présent dans la campagne présidentielle". On devrait en savoir davantage ce vendredi, une audience extraordinaire est prévue à 11H30 (17H30 heure française) devant le tribunal pénal de Manhattan.

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