Sébastien Michel, maire Les Républicains d'Ecully, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Le réseau Vélo'V va s'étendre à de nouvelles communes. La Métropole de Lyon a annoncé la création de stations à Champagne-au-Mont-d'Or et Saint-Germain-Laval. Une décision que ne digère pas Sébastien Michel, maire LR d'Ecully : "j’avais sollicité de nouvelles stations Vélo’v, comme de nombreux autres maires, notamment à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, Saint-Didier-au-Mont-d'Or ou Albigny-sur-Saône. Cependant, j’observe aujourd’hui que le déploiement de ces stations, et plus largement la politique vélo de la métropole, relèvent d’un double clientélisme. Premièrement, tout est fait pour favoriser les cyclistes, avec un plan vélo de 500 millions d’euros pour, au final, potentiellement 50 000 cyclistes supplémentaires, sur un territoire de 1,5 million d’habitants. Chacun jugera de la pertinence de cet investissement. Deuxièmement, dans le cas du Val-de-Saône, le principal critère d’attribution semble être de satisfaire des communes alliées politiquement, plutôt que de servir l’intérêt général".
L'ancien candidat à l'investiture des Républicains pour la présidence de la Métropole de Lyon évoque aussi le cas Jean-Michel Aulas et appelle à une union avec Pierre Oliver : "Nous aurons probablement besoin de l’expérience et de la vision de Jean-Michel Aulas, mais également de la ténacité, de l’ancrage local et de la proximité de Pierre Oliver, qui a démontré depuis cinq ans qu’il était le meilleur opposant à Lyon".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Sébastien Michel
La métropole a annoncé la semaine dernière un déploiement de stations Vélo’v dans des communes qui n’en étaient jusque-là pas dotées. Le réseau Vélo’v s’étend notamment dans le Val-de-Saône, un territoire dont vous êtes élu. Vous avez cependant dénoncé un possible clientélisme dans l’attribution de ces stations, estimant que seules les villes alliées de la majorité bénéficieraient de ces nouvelles installations. Êtes-vous certain qu’il y a une dimension politique dans ces décisions ?
Il s’agit effectivement d’une excellente nouvelle que le déploiement de ces stations, car de nombreuses communes du territoire, dont Écully, en faisaient la demande depuis longtemps. Dès mai 2021, j’avais sollicité de nouvelles stations Vélo’v, comme de nombreux autres maires, notamment à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, Saint-Didier-au-Mont-d'Or ou Albigny-sur-Saône. Cependant, j’observe aujourd’hui que le déploiement de ces stations, et plus largement la politique vélo de la métropole, relèvent d’un double clientélisme. Premièrement, tout est fait pour favoriser les cyclistes, avec un plan vélo de 500 millions d’euros pour, au final, potentiellement 50 000 cyclistes supplémentaires, sur un territoire de 1,5 million d’habitants. Chacun jugera de la pertinence de cet investissement.
Deuxièmement, dans le cas du Val-de-Saône, le principal critère d’attribution semble être de satisfaire des communes alliées politiquement, plutôt que de servir l’intérêt général. Lorsque la métropole a été interrogée sur les critères, deux éléments ont été évoqués : être situé sur une colline et disposer d’un quartier politique de la ville. Écully réunit ces deux conditions, mais n’a obtenu aucune station Vélo’v supplémentaire. Cela démontre, selon moi, le manque d’objectivité dans ces choix.
Peut-on considérer que les communes qui freinent sur les voies lyonnaises ne devraient pas être prioritaires pour les stations Vélo’v, faute d’infrastructures adaptées ? Les maires Les Républicains ou divers droite n’ont-ils pas été moins proactifs sur la politique du vélo durant ce mandat ?
Depuis le début du mandat, j’ai déployé de nombreux moyens municipaux en faveur du vélo et j’avais même sollicité la création d’une voie lyonnaise à Écully, ce qui m’a été refusé. Au vu du déroulement du déploiement, je ne regrette pas de ne pas avoir été retenu. Un exemple récent : il y a quelques semaines, mes équipes et moi avons choisi d’implanter un garage à vélos sécurisé devant l’hôtel de ville, dans le cadre du plan de déplacement de l’administration, afin d’encourager la pratique du vélo chez les agents municipaux. L’emplacement choisi étant sur le domaine métropolitain, j’ai sollicité l’autorisation de la métropole pour installer ce garage à mes frais, pour un investissement d’environ 20 000 euros. La réponse a été négative : la métropole n’autoriserait l’installation que si cela se faisait sur des places de stationnement automobile. Cela illustre la volonté d’opposer les modes de transport. À Écully, je m’efforce depuis cinq ans de permettre à chacun de se déplacer, tout en promouvant activement les mobilités douces. Face à nous, nous avons des responsables d’un dogmatisme absolu, qui cherchent à combattre la voiture et à culpabiliser les automobilistes. Pour ma part, je préfère convaincre plutôt que contraindre. Après cinq ans de gouvernance écologiste à la métropole, le débat est devenu polarisé et hystérisé, y compris pour les personnes les plus modérées, dont je fais partie. Aujourd’hui, il est très difficile de travailler sereinement sur des sujets qui devraient pourtant faire consensus, comme on le constate également avec la ZFE.
Sur le plan politique, le casting des prochaines élections commence à se préciser à Lyon, avec notamment la possible candidature de Jean-Michel Aulas. Est-ce une candidature que vous soutenez ou préférez-vous Pierre Oliver, le candidat des Républicains, votre famille politique ? Quelle doit être la stratégie des Républicains ?
Ma priorité reste Écully et le Val-de-Saône, mais je m’intéresse évidemment à la situation lyonnaise. Il est évident qu’aucune victoire à la métropole ne sera possible sans succès à Lyon. Je pense qu’il faudra rassembler toutes les forces pour mettre un terme à l’expérience écologiste. Je suis proche de Pierre Oliver, qui a mené un excellent travail d’opposition ces cinq dernières années. L’arrivée de Jean-Michel Aulas dans le débat, compte tenu de sa notoriété et de sa popularité, constitue un atout. Ma conviction est qu’il faut rassembler toutes les personnes de bonne volonté ayant de l’ambition pour leur ville et leur territoire, afin de les projeter vers l’avenir de façon sereine et apaisée. Après un mandat marqué par la polarisation et l’opposition, il faudra un véritable choc de réconciliation et d’apaisement.
Selon vous, les différents candidats n’auront-ils pas d’autre choix que de s’entendre ?
Je le pense effectivement. Nous aurons probablement besoin de l’expérience et de la vision de Jean-Michel Aulas, mais également de la ténacité, de l’ancrage local et de la proximité de Pierre Oliver, qui a démontré depuis cinq ans qu’il était le meilleur opposant à Lyon.