Procès Valentin
©Tim Douet

Procès Moitoiret Hégo : l'affaire de l'autre Valentin

Noëlla Hégo et Stéphane Moitoiret comparaissent également pour la tentative d’enlèvement sur Valentin Daganaud, en août 2006 dans la Vienne. Les faits ont été rapportés, deux ans plus tard lorsque les témoins ont reconnu le couple à travers les médias. Le même prénom, Valentin, avait alerté les enquêteurs.

C’est un peu l’affaire dans l’affaire, celle qui a alerté les enquêteurs car la victime de cet tentative d’enlèvement porte le même prénom que la victime tuée par Stéphane Moitoiret : Valentin. Les faits se sont produits, lors d’un mariage, le week-end du 13août 20O6, dans une petite commune du Poitou.

Valentin, "l'élu"

Le samedi soir ou le dimanche en fin de matinée, l’heure de cette tentative est un point difficile à déterminer. Selon l’unique témoin, cette tentative d'enlèvement s'est déroulée le lendemain des festivités alors que chacun s’affairait à ranger la salle des fêtes, située non loin du domicile des mariés. "J’ai vu un homme qui tenait dans ses bras Valentin, il avait déjà chevauché son vélo, il a dit que c’était l’élu, qu'il fallait qu'il l’emmène." La jeune femme s’est alors saisi de Valentin et "je lui ai arraché des mains," rapporte-elle aujourd'hui à la cour d'assises.

Dix jours plus tard, le 23 août, le couple Moitoiret Hégo revient dans ce village du Poitou. Il sonne au domicile des mariés, pensant que le petit Valentin, cinq ans, y habite. Pendant près d’un heure environ, s’ensuit un dialogue étrange entre Stéphane Moitoiret et l'habitant. "Il me disait que Valentin était promu à un grand destin, témoigne ce lundi l’homme à la barre. Lui, il parlait et la femme l’encourageait. Il voulait acheter Valentin." Entrant dans le jeu du couple, il donne ensuite une fausse adresse et demande même leur cartes d’identité. les deux accusés lui donnent volontiers.

Deux ans plus tard, cette fois, les témoins reconnaissent Stéphane Moitoiret et Noëlla Hégo à travers leur portrait robot à la télévision et dans les journaux. Les enquêteurs lient les deux affaires du fait des prénoms identiques des victimes.

Le rôle de "sa Majesté" Noëlla Hégo

Dans le box des accusés, Stéphane Moitoiret nie, à nouveau ou plus précisément précise : "Je ne me rappelle pas, moi je ne pense pas," énonce-t-il. Cette attitude agace le président : "Depuis vendredi, vous ne dites plus rien."

De son côté Noëlla est plus bavarde. Sur les faits, elle reconnaît bien sa présence et celle de Stéphane Moitoiret. "Nous ne voulions pas l’enlever : il était sur la route, il était en danger, on voulait le ramener à sa famille". Concernant leur retour au domicile des mariés, dix jours après les faits, elle évoque une "maltraitance de l’enfant, on nous a dit cela, j’incitais Monsieur Moitoiret à voir l’enfant s’il était en bon état."

L’accusation souhaite de faire de "la déesse" Noëlla Hégo, le cerveau du couple, l’investigatrice des évènements, celle par qui tous les maux arrivent, la "créatrice de leur mythologie" dit un gendarme enquêteur qui a effectué un long travail sur leur croyance mystique.

Noëlla Hégo apparaît moins aliénée que son ex compagnon, répondant parfois avec une certaine logique aux questions. Mais, comme lui souligne son avocate cet après midi :"Vous êtes atteinte de paraphrénie, vous vous créez votre propre univers". Les experts, ce mardi et mercredi devront dépeindre la psychologie des deux accusés. Des avis attendus et divergeant sur la notion d’abolition et d’altération du discernement de Stéphane Moitoiret au moment des faits.

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