© Lila Mala

Théâtre de la Renaissance : JaNuS, l’opéra en hybridation

Avec JaNuS, opéra contemporain aux contours dada et crossover, la petite bande, réunie autour du compositeur Antoine Arnera, nous livre un des projets les plus fous de la saison !

C’est l’aboutissement de quatre années de collaboration entre Antoine Arnera, son escadron Le Grand Sbam et le théâtre de la Renaissance avec, cette fois, le concours de l’Opéra Underground pour cette création du troisième type, en rupture avec tout ce qu’il est légitime d’attendre de ce genre d’exercice.

Car, n’y allons pas par quatre chemins, il nous faudra faire fi des catégories de pensée communément acceptées pour entrer dans JaNuS. À commencer par ce livret à l’argument pour le moins sibyllin…

Photo de répétition © Marie Desbenoit

Les mondes délirants de la biologie et de l’astrophysique


Loin d’une narration linéaire, JaNuS nous invite à une expérience, physique autant que spirituelle, à une réflexion sur nous-même, ce qui nous entoure, avec en filigrane le thème de l’anthropocène ou la guerre idéologique entre humains et terriens.

À mi-chemin entre thérapie (sonore) de groupe et rite pataphysique, le scénario convoque les mondes délirants de la biologie et de l’astrophysique pour dresser un contexte où coexistent des univers parallèles. Au nombre de deux, ces “univers jumeaux” correspondent respectivement à ceux de la matière et de l’anti-matière… Entre les deux, une zone trouble au sein de laquelle le Sbamorch (composé des musiciens et chanteurs) mais également le public devront se frayer un chemin avec l’aide de György, à la fois guide et commentatrice des opérations.

Pour ce faire, les différentes entités en présence devront entrer en hybridation : un processus appelé hybrose qui passe par une phase de compostage des chairs.

Puisant son inspiration autant chez les Shadoks que dans la science-fiction de Damasio, le livret bénéficie de l’apport théorique de Thomas Arnera, sociologue et co-auteur du texte.

Photo de répétition © Marie Desbenoit

Contemporain zoo-punk


À un tel livret répond une musique à l’avenant et une partition iconoclaste signée Antoine Arnera s’hybridant elle aussi à travers les mélanges d’univers. L’effectif instrumental parle de lui-même, associant instruments classiques (quintette à cordes, quatuor à vent, cymbalum, harpe), électriques (deux guitares électriques, clavier, set de percussions amplifiées) et sons électroniques pour un résultat combinant langage savant, énergie rock et sonorités inédites. Ajoutons à tout cela un chœur composé de cinq solistes ayant recours parfois à des procédés empruntés à la musique ancienne ou traditionnelle, une comédienne (György), sans oublier la mise en scène de Guillaume Bailliart et nous voilà à coup sûr face à l’un des dispositifs les plus insolites jamais rassemblé sur une même scène.

Mais bien que dialectique au plus haut point, l’œuvre se veut un “opéra populaire”… “zoo-punk”. Chiche !


JaNuS – Du 16 au 19 novembre au théâtre de la Renaissance


 

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut