Notre sélection à Lyon et dans la région
Les ponts du mois de mai sont l’occasion d’une escapade au monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse qui présente, pour la première fois en France, une œuvre flamande exceptionnelle du début du XVIe siècle avec l’exposition Fous de Dymphne, étonnantes histoires d’une peinture flamande. Restauré par la Phoebus Foundation (Anvers - Belgique), ce chef-d’œuvre a été réalisé vers 1505 par Goossen van der Weyden, petit-fils du célèbre maître flamand Rogier van der Weyden.

© La Fondation Phoebus, Anvers
Constitué de huit panneaux peints, le retable raconte l’histoire fascinante de Dymphne, une jeune sainte irlandaise qui lutte pour sa liberté et dont l’histoire s’apparente à celle de Peau d’Âne, même si elle se finit hélas de manière plus dramatique, retrouvée décapitée après avoir fui un père incestueux en traversant la mer du Nord. Immersive, l’exposition est accompagnée d’installations vidéo et d’audioguides qui dévoilent, de manière vivante, le parcours mouvementé de cette peinture comme le processus d’une incroyable restauration qui s’est déroulée de 2017 à 2020 (jusqu’au 22 juin).
Le Mai d’Adele revient avec sa cinquième édition, organisée par le réseau Adele qui fédère plus de trente structures de Lyon et de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec l’objectif de faire découvrir l’art contemporain au public en rencontrant les artistes dans un esprit de convivialité au travers d’expositions et autres événements. Galeries, associations, espaces municipaux, centres d’art, galeries privées, fondations, musées et résidences d’artistes seront ouverts pendant quatre jours, le public a ainsi le choix de visiter chaque lieu à sa guise ou de suivre un parcours d’expositions, libre ou accompagné, à pied ou en car pour les visites hors de Lyon (du 15 au 18 mai).

La galerie Ceysson & Bénétière invite Claude Viallat avec une exposition d’objets qu’il a fabriqués de ses propres mains sans l’aide d’outils au moyen de composants précaires, qui évoquent ceux fabriqués par des sociétés primitives (objets de survie, de chasse, d’attaque, de défense…) repliées dans une économie volontairement autarcique pour se préserver de la modernité invasive de la civilisation. Ces objets, qui jouent sur le nouage, le tressage et l’assemblage, relèvent ainsi d’une rêverie, d’une sorte d’anthropologie imaginaire universaliste (Idem, jusqu’au 24 mai).

La galerie La taille de mon âme offre un solo show à Mariette Cousty, sculptrice et potière qui réalise des sculptures d’usage inspirées de poteries traditionnelles du centre de la France : boîtes, verseuses, épis de faîtage, jarre, cruches… qu’on trouve en Corrèze, lieu d’installation de son atelier et territoire familial. Son travail est basé sur l’assemblage qui lui permet de décomposer les formes potières traditionnelles simples qu’elle recompose avec un vocabulaire qui lui est propre, rempli d’éléments moulés (jouets, ustensiles), tirés d’un environnement domestique coutumier (la chambre où l’on joue, la cuisine). Par ce jeu de constructions où se mêlent tradition, mémoire et fiction, l’artiste recrée une généalogie posée entre rêve et réalité. Elle donne vie à des formes sculpturales colorées et étranges, mises en scène dans une installation théâtrale, sonore et émouvante. À noter, une performance de l’artiste le 10 mai à 18 h 30 et à 20 h (du 10 mai au 28 juin).