Villeurbanne : rentrée orageuse en perspective à l'école Pasteur

A Villeurbanne, les enseignants et parents d'élèves s'inquiètent. En cause : la construction prochaine d'un jardin d'enfants, à destination des 2-4 ans, dans les locaux même du groupe scolaire Louis Pasteur. Réticente, l'équipe pédagogique redoute une disparition de son espace dédié aux activités extra-scolaires. La Ville, elle, assure qu'il n'en sera rien.

''Le projet n'est pas encore ficelé, mais le dialogue sera au rendez-vous''. Samba Gueye, chargé de l'éducation à Villeurbanne, tient à rassurer les professeurs de l'école Louis Pasteur. Située près de la place Grandclément, elle devrait accueillir dès 2015 un jardin d'enfants, réservé aux bambins de 2 à 4 ans. Problème : le projet s'octroît la moitié du rez-de-chaussée de l'école, ce qui n'est pas pour plaire aux enseignants et aux parents d'élèves. ''Nous avons besoin de cet espace pour nos activités artistiques et sportives'' affirme un instituteur. Une fois le projet réalisé, les 210 m2 restants ne suffisent-ils pas pour cet usage, comme l'estime Samba Gueye ? ''C'est impossible, car des piliers sont érigés au milieu de l'espace, qui est déjà encombré par du matériel'', oppose Christelle Macédo, vice-présidente de la FCPE.

''Une passerelle vers la scolarisation''

Saturées, les structures éducatives villeurbannaises ne parviennent plus à faire face à l'explosion des naissances que connaît la commune. Déplorant ''les lacunes de l'Education nationale'', Samba Gueye considère le futur jardin d'enfants comme une solution adéquate pour pallier la ''déscolariation '' résultant du manque de moyens. ''Le jardin d'enfants en accueillera une centaine, encadrés par des éducateurs diplômés de la petite enfance'' expose l'adjoint au maire. ''Il ne s'agira pas d'un jardin d'éveil, mais d'une passerelle vers la scolarisation''. En somme, une structure entre la crêche et la maternelle, proposant aux petits villeurbannais des activités ludiques et pédagogiques. Une idée avant-gardiste qui demeure confuse pour le corps enseignant. ''A partir de 3 ans, les enfants sont scolarisés. Pour les autres, il faudrait surtout ouvrir de nouvelles crèches'' argue l'instituteur. Plus coûteuse, cette opération ne semble pas à l'ordre du jour.

Un dialogue orienté ?

Pour Christelle Macédo, l'envie d'être précurseur pousserait la Ville à ignorer les parents d'élèves. Ainsi, concernant la surface choisie, elle dénonce un simulacre de dialogue. ''On nous a fait comprendre qu'il n'y aurait pas de recours possible'' déplore-t-elle. ''La concertation viendra après, sur les solutions de remplacement''. Une déclaration qui diffère des propos de Samba Gueye, qui assure qu'il n'y aura ni ''décision unilatérale'' ni ''rafistolage''. ''Nous respecterons à la lettre le code de l'Education nationale'' déclare-t-il fermement. N'en croyant pas un mot, les parents d'élèves ont décidé de constituer un collectif, et entendent mettre en place des manifestations dès la rentrée de septembre.

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